Irma : après Saint-Martin dévasté, Macron au chevet de Saint-Barthélemy

Après Saint-Martin mardi 12 septembre, Emmanuel Macron a achevé mercredi 13 septembre par une visite à Saint-Barthélemy, son déplacement de deux jours auprès des sinistrés de l'ouragan Irma, auxquels il a promis un "retour à la normale" et une reconstruction exemplaire, après avoir essuyé des critiques sur la gestion de cette crise.

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Le président français Emmanuel Macron au milieu des décombres après le passage de l'ouragan Irma à Saint-Martin, le 12 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Alors qu'il a défendu sur place l'action de son gouvernement, les Français sont partagés sur la gestion de l'ouragan par les pouvoirs publics, 52% d'entre eux estimant que la situation a été gérée "du mieux possible", contre 47% d'un avis contraire, selon un sondage Elabe.

Petit intermède dans son déplacement auprès des sinistrés, le président s'est exprimé depuis Pointe-à-Pitre, juste avant son retour dans l'Hexagone, sur l'attribution des JO de 2024 à Paris, estimant que "cette victoire, c'est la France".

Le chef de l'État s'est envolé vers 16h15 (heure locale) pour Paris, où il devait présider dans l'après-midi le Conseil des ministres, décalé d'une trentaine d'heures pour l'occasion.

Il était arrivé mercredi matin 13 septembre en hélicoptère à Saint-Barthélemy, un peu moins dévastée que sa voisine Saint-Martin, mais touchée aussi par le manque d'eau et d'électricité.

Dans cette petite île (9.000 habitants), connue pour ses villas de milliardaires, il a annoncé qu'un mécanisme d'aide financière d'urgence serait mis en place "d'ici lundi prochain" pour les sinistrés "qui ont tout perdu", et les salariés au chômage technique.

"Saint-Barthélemy est une île debout. J'invite chacun à (re)visiter l'île au plus vite, car le tourisme est le cœur de son économie", a-t-il tweeté.

Le chef de l'État était la veille à Saint-Martin où il a passé la nuit. Il a participé dans la soirée à une patrouille des forces de l'ordre, en déplorant qu'il y ait "autant d'armes en circulation".

Il a dénoncé les pillages commis juste après l'ouragan et annoncé que 3.000 forces de l'ordre seraient déployées "d'ici la fin de la semaine" sur cette île qui comptait 35.000 habitants avant le passage de l'ouragan.

Le président était venu "pour rassurer, consoler et entendre la colère" des habitants, encore palpable, une semaine après l'ouragan qui a fait 11 morts à Saint-Martin.

Retour "avant un an"

Le président Emmanuel Macron (cravate noire) parle avec un habitant de Saint-Martin, île sinistrée après le passage de l'ouragan Irma, le 12 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Pour moi de l'extérieur, et je ne suis peut-être pas la seule, vous êtes sur une tour d'ivoire et vous descendez de temps en temps", lui a déclaré mardi 12 septembre une résidente de Grand-Case, selon des images mises en ligne mercredi 13 septembre sur Twitter par un journaliste de Radio France. Emmanuel Macron s'est engagé auprès d'elle à revenir sur l'île, si possible "avant un an".

Défendant l'action du gouvernement, M. Macron a affirmé que l'exécutif avait "répondu dès que l'information a été donnée". Il s'est dit "favorable" à une commission d'enquête parlementaire, "mais au bon moment".

Comme d'autres membres de l'opposition avant lui, Laurent Wauquiez, vice-président des Républicains (LR), a dénoncé mercredi 13 septembre "six jours de manquements" de l'État, qui n'a "pas été à la hauteur".

"Si le moment venu, le Parlement veut poser des questions, nous y répondrons, totalement, complètement et j'ai hâte de pouvoir le faire", a rétorqué Edouard Philippe, "extrêmement fier de la réaction des services de l'État".

À Saint-Martin, le ressenti est tout autre: "On n'était pas comme ça après Luis (ouragan de 1995), c'est lamentable", a souligné à l'AFP Nicaise Jasaron, 32 ans. "Une semaine après l'ouragan, on nous donne une bouteille d'eau, c'est avec ça qu'on va se laver", a-t-elle déploré.

M. Macron a promis la reprise de la distribution d'eau potable "à partir du 20 (septembre)", mais en "quantité moins importante" qu'avant l'ouragan, et la reprise de l'électricité "d'ici la fin de semaine dans tous les points sensibles".

Les blessés graves "sortis d'affaire"

Pour les élèves, des classes ouvriront "dès la semaine prochaine", dans des "tentes gonflables", avant un retour à la normale "d'ici la Toussaint", a indiqué le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer.

Sur le plan sanitaire, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré que tous les blessés graves (sept dont deux en urgence absolue) dénombrés à Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient "sortis d'affaire".

Pour aider les victimes du cyclone, les assureurs ont étendu leurs mesures exceptionnelles. "Tout particulier assuré contre le vol, s'il est victime de pillage, bénéficiera de cette garantie" et "tout assuré dont la résidence principale est inhabitable recevra une avance immédiate de son assureur pour faire face à ses besoins urgents", ont-ils indiqué.

Les rotations aériennes et maritimes se sont poursuivies mercredi 13 septembre pour apporter vivres et fret et évacuer les sinistrés qui le souhaitent.

Le BPC Tonnerre, un bâtiment de la Marine nationale, a appareillé mercredi depuis Toulon pour déployer aux Antilles "des capacités de reconstruction d'urgence", avec notamment 116 véhicules et 1.000 tonnes de matériel.

Irma a fait aussi quatre morts dans la partie néerlandaise de Saint-Martin. Au total, 27 personnes sont mortes dans les Caraïbes, dix à Cuba et douze en Floride.

AFP/VNA/CVN

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