>>Intégration : le gouvernement promulgue son programme d’action
>>Le Vietnam actif dans l'intégration économique et commerciale
L’intégration à l’économie mondiale a contribué à la forte croissance économique nationale. |
Avec la volonté de suivre le mouvement, le Vietnam mène, depuis 1986, la politique de Dôi moi (Renouveau) et son processus d’intégration économique internationale axé sur la diversification et la multilatéralisation des relations extérieures, et selon la devise «le Vietnam est prêt à être un ami, un partenaire fiable, et un membre responsable de la communauté internationale».
Au 4e Plénum du Comité central du Parti communiste du Vietnam (PCV) du XIIe mandat, en octobre 2016, le PCV a affirmé sa volonté de «réaliser efficacement le processus d’intégration économique et de maintenir la stabilité sociopolitique dans le contexte d’adhésion du Vietnam aux accords de libre-échange de nouvelle génération».
Intégrer le tissu économique mondial est une mission essentielle que s’est fixé le gouvernement vietnamien. En avril dernier, il a promulgué un programme d’action destiné à réussir le processus d’intégration internationale, une «orientation majeure pour édifier et défendre la Patrie vietnamienne socialiste». Dans cet objectif, le pays s’efforce de poursuivre le changement de modèle de croissance en vue d’élever la qualité de la croissance, la productivité et de la compétitivité de l’économie.
L’intégration à l’économie mondiale du pays se traduit en tout premier lieu par une multitude d’accords signés avec différents partenaires étrangers. Ce sont des accords de préférence commerciale et de libre-échange, mais aussi des traités d’adhésion à des unions douanières ou à des marchés communs.
Le Vietnam a établi 26 partenariats stratégiques et intégraux avec d’autres pays, y compris les premières économies de l’Asie-Pacifique et de l’ASEAN. Ses 16 accords de libre-échange en cours de négociation ou signés traduisent sa politique forte et cohérente d’approfondir l’intégration internationale et de promouvoir davantage la libéralisation du commerce dans la région et le monde.
L’intégration à l’économie mondiale se généralise, en particulier dans le secteur des services, dont le commerce. |
Dans cette liste, figurent des accords bilatéraux avec le Japon, l’Union européenne (UE), l’Union économique eurasienne (UEEA), la République de Corée… mais aussi des accords multilatéraux impliquant plusieurs pays, comme ceux qui ont été conclus dans le cadre de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) ou de l’ASEAN… Le Vietnam a également signé l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), désormais appelé Accord global et progressif de partenariat transpacifique (CPTPP), et accélère actuellement le processus d’adoption du Partenariat économique intégral régional (RCEP).
Des opportunités de taille…
Troisième pays le plus peuplé de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) avec 93 millions d’habitants en 2016, le Vietnam est la sixième économie de la région, avec un PIB avoisinant 205 milliards de dollars fin décembre 2016. Membre de l’ASEAN depuis 1995, de l’OMC depuis 2007, le Vietnam fait aussi partie du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) depuis 1998 et de la Communauté économique de l’ASEAN depuis fin 2015.
«En s'ouvrant au niveau mondial, au niveau régional, le Vietnam a clairement récolté les fruits de la mondialisation», a estimé le directeur national de la Banque mondiale (BM) au Vietnam, Ousmane Dione, ajoutant que la réduction de la pauvreté dans le pays a été «l'une des plus spectaculaires de la dernière décennie».
Les dirigeants des économies membres participant à la Semaine de l'APEC à Dà Nang. |
En intégrant le tissu économique international, le Vietnam a vu s’élargir son espace de développement, mais aussi ses coopérations extérieures. L’intégration économique a propulsé le développement socio-économique, entraîné une amélioration de la productivité et un élargissement des marchés. L’économie se restructure, les filières de production se réorganisent, s’industrialisent et se modernisent. De son côté, le gouvernement essaye par tous les moyens d’attirer les investissements directs étrangers (IDE) et les aides publiques au développement (APD).
L’intégration économique internationale apporte avec elle de grandes opportunités pour le Vietnam : élargir les marchés d’exportation, faciliter l’accès aux progrès scientifiques et l’acquisition des technologies avancées ou encore élever la position du Vietnam sur la scène internationale… De plus, les entreprises nationales ont désormais la possibilité de participer à des chaînes de valeur et de production régionales en investissant davantage dans des produits de plus grande valeur ajoutée.
«Grâce aux réformes menées au cours des 30 dernières années, la croissance économique du Vietnam a progressé de près de 7% en moyenne annuelle, un taux beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale. Jusqu’à présent, le Vietnam a attiré 310 milliards de dollars d’IDE, le volume de capitaux décaissés s’est chiffré à 165 milliards de dollars, dont près de 80% provenant des pays de la région Asie-Pacifique», a informé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc dont le pays vient d’accueillir pour la deuxième fois en 11 ans le Sommet des dirigeants économiques de l’APEC 2017.
Par le biais de l’APEC, les économies régionales ont connu la dynamique et la rénovation de l’économie vietnamienne, ouvrant de nouveaux espoirs sur de nouveaux flux d’investissement, de commerce, de touristes au Vietnam. Lors de la Semaine de haut rang de l’APEC 2017, du 6 au 11 novembre à Dà Nang, 121 accords de coopération et contrats avec des partenaires totalisant près de 20 milliards de dollars ont été signés.
«L’organisation de la Semaine de haut rang de l’APEC 2017 ainsi que de l’Année de l’APEC 2017 a rehaussé le rôle et la position internationaux du Vietnam», a déclaré le 13 novembre à la presse le vice-Premier ministre et ministre vietnamien des Affaires étrangères, Pham Binh Minh. «Nous avons atteint tous les principaux objectifs fixés : élever le rôle et la position internationale du Vietnam, renforcer et approfondir nos relations avec les économies de l’APEC, connecter les entreprises vietnamiennes aux entreprises de l’APEC, et promouvoir les potentialités de développement et d’affaires du Vietnam», a-t-il fait savoir.
Certes, la mondialisation et la libéralisation commerciale ont beaucoup profité aux économies de l’APEC, mais elles ont aussi des répercussions néfastes. Le protectionnisme se réveille et les tentatives visant à empêcher le multilatéralisme commercial se multiplient. Certaines économies ont désormais tendance à privilégier les négociations bilatérales pour signer des accords de pays à pays, plutôt que de vouloir participer à des mécanismes multilatéraux.
«Nous avons évidemment constaté des actes protectionnistes à grande échelle, un peu partout dans le monde», a indiqué directeur général du Forum économique mondial (FEM) Philipp Rösler. «Cela étant, je crois que les idées de marché ouvert et de libre-échange restent toujours beaucoup plus séduisantes, tout simplement parce qu’elles se sont avérées bénéfiques tout au long de la dernière décennie. C’est la mondialisation du commerce qui génère des emplois, pas le protectionnisme. Il revient donc aux hommes politiques et aux dirigeants d’entreprises de faire comprendre à tout un chacun les bienfaits de ce commerce globalisé.»
…contrebalancées par des défis qui le sont tout autant
L’intégration économique internationale apporte avec elle des opportunités et des avantages indéniables. Elle s’accompagne aussi de nombreux défis que le pays devra relever. En premier lieu : l’environnement de l’investissement au Vietnam reste encore difficile en raison des procédures administratives, des institutions du marché, des infrastructures en place, du niveau de qualification des ressources humaines ou encore de la difficulté d’attirer la «matière grise».
Le Vietnam, terre promise pour investisseurs étrangers. |
En outre, le Vietnam deviendra un marché de consommation pour les biens étrangers, avec la féroce concurrence que cela entraîne avec d’autres pays. De plus, si rien n’est fait, le pays deviendra une «décharge technologique», les pays développés cherchant à transférer leurs technologies dépassées aux pays en développement…
Enfin, le pays reste confronté à un taux de pauvreté encore élevé, à des inégalités de revenus croissantes, à un environnement de plus en plus pollué, en plus de la nécessité de préserver l’indépendance, la sécurité, la souveraineté et l’identité culturelle nationale…
Mais le pays s’est engagé à continuer sur la voie du libre-échange. Les priorités fixées pour le Vietnam pour l’Année de l’APEC 2017 sont plus que pertinentes. Promouvoir une croissance durable, novatrice et inclusive; approfondir l’intégration économique régionale; renforcer la compétitivité et l’innovation des micros, petites et moyennes entreprises à l’ère numérique; et améliorer la sécurité alimentaire et l’agriculture durable en réponse aux changements climatiques… que des chantiers essentiels pour «créer un nouveau dynamisme, cultiver un avenir commun» des 21 économies membres de l’APEC.
«Le Vietnam cherche aussi activement ses propres solutions pour répondre aux problèmes entravant le processus d’intégration internationale. En même temps, le pays réalise de manière proactive les accords internationaux sur le développement durable et les changements climatiques, apportant ainsi des contributions substantielles à la construction et au façonnage des mécanismes multilatéraux, notamment les mécanismes de coopération régionale Asie-Pacifique», a déclaré le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc.
En plus, le Vietnam devrait élaborer des politiques reflétant les besoins réels, la tendance des technologies et de la mondialisation pour bien s’adapter aux nouveaux modèles économiques et aider le Vietnam à améliorer la compétitivité de son économie et ses avantages comparatifs sur le marché régional et mondial. Pour se développer durablement, en plus de mener des réformes à l’intérieur du pays, le Vietnam devra savoir en tirer partie et se poser comme un maillon essentiel de cette entité, en maintenant son rôle de mécanisme de coopération et de connexion économique de la région.
Les chiffres sont néanmoins déjà encourageants, puisque selon le rapport de septembre 2017 du Forum économique mondial (FEM), l’économie vietnamienne a bondi de 5 places en termes d’indice de compétitivité mondial par rapport à 2016, figurant au 55e rang sur les 137 pays pris en compte. Le Vietnam se positionne au 68e rang sur 190 économies sur la facilité de faire des affaires et gagne 14 places dans le classement «Doing Business 2018» publié le 31 octobre par le Groupe de la Banque mondiale.
VNA/CVN