Coronavirus
Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, un "bouclier d'acier" contre le COVID-19

Sans être en première ligne, les agents de santé ont travaillé d’arrache-pied dans les laboratoires de l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville afin de traquer toute présence du virus COVID-19. Fait rare, pendant plus de 90 jours, les lumières de l’Institut ne se sont jamais éteintes.

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Les techniciens de laboratoires pourchassent le COVID-19.

Le Professeur agrégé Phan Trong Lân, directeur de l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, se rappelle très bien que depuis que l'épidémie de COVID-19 a commencé à se propager en Chine, de nombreux scientifiques du monde entier ont commencé à étudier ce virus. C’est le cas de l'Université médicale de la Charité (Allemagne) qui avait présenté sa procédure dite RT-PCR (amplification en chaîne par polymérase) pour détecter le virus SARS-CoV-2.

Au Vietnam, alors qu’il n’y avait pas d’infections par le coronavirus,  grâce aux vives recommandations de l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, ce dernier montrait sa grande disponibilité pour contrer l’épidémie. Ainsi, grâce aux études initiales sur ce virus de l'Université médicale de la charité, des experts de l'Institut Pasteur ont ordonné à une entreprise nationale de rechercher et de produire des bioproduits de test. Et à partir du 22 janvier, le bioproduit d'essai SARS-CoV-2 a été disponible à l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville.

Les préparations de l'Institut Pasteur ont montré leur efficacité lorsque dans la nuit du 22 janvier, deux échantillons de deux premiers cas de malades soupçonnés d’avoir contracté le SARS-CoV-2 au Vietnam ont été transporté à l'Institut Pasteur pour des tests. Le médecin Luong Chan Quang, chef adjoint du Département de contrôle et de prévention des maladies de l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, se souvient qu’aux environs de 21h00 le 22 janvier, après avoir eu les informations sur les deux cas suspects, il s’est rendu immédiatement à l'hôpital Cho Rây alors qu’au même moment à l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, les techniciens de laboratoire se mobilisaient pour préparer le traitement et les tests de ces échantillons. Après seulement quatre heures d’analyse, ils comprenaient que les deux patients étaient infectés par le SARS-CoV-2.

Cela a été un grand effort et un grand succès de l'Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville et par extension du secteur de la santé dans la première phase de lutte contre cette épidémie dangereuse.

Conversant autour de ce succès, Phan Trong Lân a souligné qu'il s'agit d'une œuvre marquante du collectif de l'Institut Pasteur. Cependant, de nombreuses difficultés ont été rencontrées dans la mise au point  d’analyse d’échantillons de type niveau 3, assumant des résultats plus précis. Avec l’appui et la validation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour leurs tests, les résultats réalisés par l'Institut Pasteur se sont montrés parfaitement exacts.

Après cette première victoire, les scientifiques de l'Institut Pasteur et les médecins de l'hôpital Cho Rây se sont unis autour de la rédaction  d’un article scientifique publié dans le New England Journal of Medicine (NEJM), la revue médicale la plus prestigieuse au niveau mondial. Cela a confirmé une fois de plus la préparation minutieuse et la contribution du Vietnam à la lutte contre cette épidémie dangereuse de ce siècle qu’est le COVID-19.

Nuit blanche à la recherche du virus

Les techniciens ont dû travailler du soir au matin en sautant souvent les repas.

Depuis le Nouvel An lunaire jusqu'à présent, Nguyên Thu Ngoc, technicienne du Département des virus respiratoires-microbiologies immunitaires, a passé plus de temps à l'Institut que chez elle.  Elle a passé ses journées au travail parfois très tard le soir jusqu'à 23h00 alors qu’elle se réveillait très tôt le matin pour commencer ses recherches.

"J’avais déjà connu la fameuse épidémie de SRAS en 2003 mais cette année, je n'ai jamais eu autant de travail et de stress pour anéantir ce COVID-19", a partagé  Nguyên Thu Ngoc.

Le Dr Nguyên Thanh Long, directeur du Centre national de la grippe - Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré que dans les premiers jours de l'épidémie, le nombre d'échantillons de test n’était  pas très nombreux. L'Institut n'avait mobilisé qu’une douzaine de techniciens pour participer aux travaux.

Cependant, ces échantillons de test se sont ensuite multipliés et la pression est devenue immense surtout avec l’arrivée de très nombreux voyageurs venant de l’étranger. Chaque jour, l'Institut Pasteur a reçu des milliers d'échantillons de patients venant de 22 provinces et villes du Sud. "Nous avons dû mobiliser tous les départements spécialisés de l'Institut pour travailler en permanence avec trois équipes par jour. Il s’agissait de nos meilleurs experts et techniciens formés essentiellement dans des pays dit de pointe comme le Japon, les États-Unis ou encore la France", a expliqué le Dr Long.

Afin d'obtenir les résultats des tests de manière rapide et précise, les techniciens ont dû travailler du soir au matin en sautant souvent les repas. Pour travailler dans le laboratoire pendant environ trois heures, ils devaient obligatoirement porter des combinaison de protection. C’était très inconfortable mais ils ne se sont jamais plaints.

Selon le Dr Nguyên Thanh Long, la plus grande pression c’était lorsque de nombreuses personnes en quarantaine achevaient leurs 14 jours d’isolement selon les réglementation de santé. Souvent, ils ne connaissaient pas véritablement leurs résultats de santé. En effet, la priorité des tests selon le classement fait par l'Institut Pasteur allait aux cas suspects pour localiser et isoler rapidement les sujets apparentés à ces premiers. La deuxième priorité seulement était donc pour ceux qui achevaient leur quatorzaine afin qu'ils puissent rentrer chez eux et intégrer à nouveau la communauté. "Notre seul objectif était d’avoir les résultats de test de manière rapide et précise sachant que bon nombre d’infectés attendaient des résultats de notre part", a confié le Dr Long. On sait que l'Institut Pasteur peut tester jusqu’à environ 3.500 échantillons/jour du virus SARS-CoV-2.

Lorsqu'on a demandé à ces héros de laboratoire quelle était leur plus grande joie quotidienne, ils ont tous insisté sur le fait que dans des milliers d'échantillons, il n'y avait aucun cas positif au SARS-CoV-2.

Pour empêcher la propagation du COVID-19, afin que les activités sociales reprennent et que tout le monde puisse rentrer chez eux, l’ensemble des techniciens de laboratoires de l’Institut Pasteur ainsi que d’autres établissements de santé continuent de se mobiliser dans la nouvelle phase de l'épidémie de COVID-19.


Texte et photos : Quang Châu/CVN

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