Des scellés sur la boîte aux lettres d'une famille de quatre personnes disparues à Orvault, près de Nantes, le 24 février 2017. |
Les quatre personnes - les parents et deux enfants, un garçon âgé de 21 ans et une fille âgée de 18 ans - n'ont pas donné signe de vie depuis le 16 février. "On arrive à joindre personne", a confié le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, qui, dans un communiqué publié le 25 février, a précisé qu'une enquête a été ouverte dans le cadre "d'homicides volontaires, enlèvements et séquestrations".
La mère, qui travaille dans un centre d'impôts à Nantes, aurait dû reprendre le travail le 27 février. Le père, âgé de 49 ans, devait reprendre quant à lui le 24 février. Il est employé depuis plus de 10 ans dans une PME spécialisée dans la fabrication d'enseignes lumineuses, à Orvault. "Je l'ai appelé et je suis tombé directement sur sa messagerie", a déclaré Bertrand Ploquin, le PDG de l'entreprise qui a précisé "ne pas le connaître personnellement".
Inquiète de ce silence inhabituel, la sœur de la mère de famille, originaire du Finistère, a alerté les enquêteurs. Des policiers se sont rendus aussitôt au domicile, un pavillon dans un quartier résidentiel d'Orvault, à une dizaine de kilomètres au nord de Nantes, dans lequel vit la famille depuis une dizaine d'années. Les enquêteurs ont minutieusement fouillé le jardin ainsi que l'intérieur du pavillon d'un étage.
Il y ont découvert notamment "un téléphone portable avec des traces de sang", a indiqué à l'AFP le procureur. D'autres traces de sang ont également été retrouvées dans une pièce de la maison.
Dans un quartier résidentiel d'Orvault, à une dizaine de kilomètres au nord de Nantes. |
"Hypothèse de violences"
Ces traces "nous font penser qu'il y a eu une scène de violences sans qu'on ait de détails à ce stade de l'enquête", a-t-il souligné. "Ces traces de sang nous inquiètent, il y a une hypothèse de violences", a t-il insisté. Pour autant, "il n'est pas possible à ce stade de déterminer avec précision le déroulement des faits, les enquêteurs de la police judiciaire retenant toutes les hypothèses envisageables", a précisé le procureur de Nantes.
L'enquête, confiée à la police judiciaire de Nantes, se poursuivait le 25 février, a souligné le procureur dans son communiqué. Les investigations se poursuivent actuellement en différents endroits du territoire national et "sont complétées par un travail d'exploitation de toutes les traces et indices recueillis dans la maison", ajoute M. Sennès.
Des perquisitions ont été menées vendredi dans les résidences des deux enfants, en Vendée et dans le Maine-et-Loire, selon une source proche du dossier, confirmant une information de Presse Océan. Dans le cadre de l'enquête, des prélèvements ont été effectués par les enquêteurs et les deux véhicules du couple ont été placés sous scellés.
Des scellés ont aussi été posés par les enquêteurs sur les volets, la porte d'entrée, sur la porte du garage au rez-de-chaussée, sur le portail et sur la boîte aux lettres du pavillon, a constaté un photographe de l'AFP. Sur la porte de la maison, est indiqué "disparition inquiétante", a pu lire le photographe. Le véhicule du fils n'était pas garé devant le pavillon, selon une source proche du dossier.
"C'étaient des gens réservés, ils étaient là depuis au moins 10 ans, c'était des gens qui ne faisaient pas parler d'eux et n'avaient pas forcément envie de nouer des relations", a confié auprès d'une journaliste de l'AFP une voisine. "Au début, on se disait bonjour et puis après non", a-t-elle ajouté.
AFP/VNA/CVN