Inondations en France : le difficile retour à la normale

Le dernier pic de crue était attendu le 7 juin dans l'Essonne, au terme d'une semaine d'inondations exceptionnelles qui ont fait quatre morts et des dégâts dont le coût d'indemnisation pourrait dépasser le milliard d'euros.

>>Valls annonce un "fonds d'extrême urgence" aux sinistrés des inondations

Une rue d'Elbeuf inondée par la crue de la Seine, le 5 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Seuls l'aval de la Seine, à Elbeuf et Rouen, le Cher et l'Essonne devaient être mardi 7 juin en vigilance orange, selon l'organisme de prévention Vigicrues.

La ville de Corbeil-Essonnes, où la rivière Essonne se jette dans la Seine, est particulièrement exposée. Deux quartiers pourraient se trouver inondés mardi 7 juin, avant que la décrue commence, lentement, en fin de journée.

"On est prêt, les gymnases sont préparés, les voitures ont été déplacées, les populations sensibles repérées. On a eu trois jours pour se préparer activement", a assuré le maire Jean-Pierre Bechter (LR). "Mais jamais de mémoire d'homme on n'avait vu une telle crue en Essonne".

La situation ne devrait cependant pas affecter le niveau de la Seine, qui continue à baisser, doucement mais sûrement : la crue atteignait 4,93 m à 02h00 dans la nuit du 6 au 7 juin, soit plus d'un mètre de moins que son maximum trois jours plus tôt (6,10 m).

Plusieurs jours au moins seront nécessaires au retour du fleuve à la normale, mais les analystes restent prudents, l'œil sur de possibles pluies significatives annoncées pour la semaine prochaine.

Le Premier ministre Manuel Valls et le président du Conseil départemental de l'Essonne, Francois Duvovray, lors d'une visite à Crosne, le 4 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis une semaine, des centaines de communes ont été touchées par ces inondations, des milliers d'entreprises, de commerces, d'agriculteurs affectés, sans oublier les particuliers.

"Réouverture envisagée"

Quelque 3.000 foyers étaient toujours privés d'électricité en Île-de-France lundi soir 6 juin.

Manuel Valls a annoncé lundi 6 juin un "fonds d'extrême urgence" pour les sinistrés sans ressource ayant tout perdu, en attendant les indemnisations des assureurs.

De leur côté, les agriculteurs touchés ont demandé à l'État de déclarer l'état de calamité agricole pour bénéficier du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) chargé de compenser les pertes sur des cultures pour lesquelles ils ne sont souvent pas assurés.

Pour les commerces de proximité, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron doit convoquer une "cellule de continuité économique" qui "va arrêter des mesures d'aide exceptionnelles" pour permettre le démarrage des activités "le plus vite possible".

Dans toutes ces zones, le retour à la normale s'annonce lent et difficile. L'état de catastrophe naturelle devrait être reconnu mercredi 8 juin pour une première liste de départements et communes sinistrés.

À Paris, la crue de la Seine risque de se traduire par une perte de 10 millions d'euros rien que pour le secteur touristique fluvial, ont affirmé lundi 6 juin les armateurs, demandant eux aussi une aide "exceptionnelle".

Au nord d'Orléans, les derniers camions bloqués sur l'A10 ont été évacués lundi 6 juin, Vinci Autoroutes jugeant toutefois prématuré d'annoncer une date pour la réouverture de ce tronçon très fréquenté.

De nombreux châteaux, monuments et musées à Paris et en région ont rouvert, mais pas le musée du Louvre, dont la réouverture est "envisagée" mercredi 8 juin, sauf pour les salles des arts de l'Islam au sous-sol évacué. Le musée d'Orsay sera à nouveau accessible mercredi 8 juin.

AFP/VNA/CVN

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