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Rajesh Manji, 28 ans, travaille à l'entretien des routes à très haute altitude dans l'État indien du Ladakh (Nord), le 18 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Comme tant d'autres hommes des régions pauvres d'Inde venant gagner leur vie sur les chantiers routiers harassants du Ladakh, prolongation en Inde du Tibet, ces 13 jeunes hommes de l'État du Jharkhand (Est) ont été engagés pour travailler quatre mois au milieu des montagnes rocheuses et des vents glacés.
Stationnés près du col de Chang La, perché à 5.360 mètres d'altitude, ces ouvriers ne sont guère accoutumés au froid vif. Mais à la fin de la saison estivale, leur travail leur permettra de ramener au foyer 40.000 roupies (520 euros), une somme enviable pour des ouvriers en Inde.
"Je viens ici pour trouver du travail et gagner un peu d'argent", explique Sushil Tutu, 35 ans. "J'aime les chantiers de route (...) Je les aime n'importe où".
Les ouvriers travaillent six jours par semaine. Le dimanche est dévolu à la lessive, au bain et au rasage.
Tout leur travail est manuel, effectué à mains nues ou à la pelle. De vieux sacs servent à évacuer le sable et les roches. Des ouvriers ladakhis, en partie des femmes, se joignent également à eux.
La route sur laquelle ils travaillent permet aux touristes de relier les splendides vallée de la Nubra et lac de Pangong. Mais les routes au Ladakh présentent également un intérêt stratégique, dans cette région hautement militarisée à la jonction de l'Inde, de la Chine et du Pakistan.
Pour beaucoup d'ouvriers, venir au Ladakh en été permet de trouver un gagne-pain, dans un pays où le taux de chômage est à son plus haut depuis quatre décennies selon la presse indienne.
Jour de repos pour des ouvriers chargés de l'entretien des routes de très haute altitude de l'État indien du Ladakh, le 19 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Je viens ici pour travailler. Il n'y a pas beaucoup de travail (chez moi). Je ne trouve aucun travail difficile", dit Sunil Tutu, 30 ans.
Chaque matin, le groupe monte dans un camion pour atteindre leur lieu de travail après un petit-déjeuner de pain et de thé. Ils retournent à leur campement sommaire après le coucher du soleil et se restaurent d'un plat de riz et lentilles.
Les tentes sont dépourvues d'électricité et les ouvriers utilisent des réchauds pour cuisiner et faire bouillir l'eau. Mais il en faudrait davantage pour dissuader ces migrants: "Si j'en ai l'opportunité, je reviendrai travailler ici", confie Sushil Tutu.
Les migrations de travail entre les différentes régions d'Inde sont courantes. Mais des millions de migrants travaillent dans des conditions dangereuses, avec peu ou pas de protection sociale, selon l'organisation Aajeevika Bureau.
"À la maison, nous n'arrivons pas à économiser d'argent, nous mangeons et buvons et l'argent est fini. Le travail est bien (au Ladakh), j'aime la neige et les montagnes. Je n'aime pas le froid cependant", raconte Rajshekhar, un ouvrier de 33 ans.
AFP/VNA/CVN