>>Le cheval sauvage de Przewalski part au galop vers sa terre d'origine
Des chevaux de Przewalski sur la zone d'exclusion de Tchernobyl en Ukraine |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'est avéré que ceux que l'on croyait être les derniers chevaux à l'état sauvage de notre planète - les chevaux de Przewalski - étaient en réalité des animaux domestiqués ayant échappé à leurs propriétaires, selon cette étude publiée dans la revue Science.
"C'était une énorme surprise", a confié Sandra Olsen, co-auteure de l'étude et conservatrice à l'institut de la biodiversité et du musée d'histoire naturelle de l'Université du Kansas. "Cela signifie qu'il n'y a plus de chevaux sauvages sur Terre - et c'est ça qui est triste", s'est-elle désolée.
L'étude se base sur des recherches archéologiques menées sur deux sites au Nord du Kazakhstan, Botai and Krasnyi Yar, où les scientifiques ont découvert des preuves d'une domestication du cheval datant d'il y a plus de 5.000 ans. Les chercheurs internationaux ont séquencé les génomes de 20 chevaux de Botai, en utilisant notamment des dents et des os exhumés sur les sites.
En les comparant à des génomes déjà connus de chevaux modernes et anciens, les scientifiques ont découvert que les équidés de Przewalski descendaient en réalité des chevaux de Botai, les équidés domestiqués connus les plus anciens. Une découverte inattendue qui signifie que les chevaux de Przewalski n'étaient pas sauvages à l'origine.
Ces révélations sont "super intéressantes" confie Beth Shapiro, professeure d'écologie et de biologie évolutive à l'université de Californie de Santa Cruz. Et Mme Shapiro, qui n'a pas participé à l'étude, d'ajouter : "Remplacer le mot +sauvage+ par +naturel+ est un changement sémantique qui pourrait mieux refléter leur évolution historique mais ne devrait pas changer leur statut. Nous devrions continuer à protéger les chevaux de Przewalski comme une population de chevaux sauvages".
L'équidé de Przewalski est une espèce menacée selon l'Union internationale pour la conservation de la nature. Découverte au XIXe siècle en Mongolie par l'explorateur russe Nikolaï Przewalski, l'espèce a subitement connu une forte popularité en Europe, au point que les chevaux ont été abondamment capturés pour alimenter les zoos du Vieux continent.
Plusieurs programmes de réintroduction ont été mis en place depuis que l'espèce a été éteinte dans la nature dans les années 1960. Cette découverte mène à un nouveau défi, résumé dans le communiqué du CNRS français : "L'origine des chevaux domestiques modernes doit être recherchée ailleurs".