IDE: pour une accélération du transfert de technologies

En 30 ans d’attraction d’investissements directs étrangers (IDE), le transfert de technologies entre investisseurs étrangers et compagnies vietnamiennes reste modeste. Entretien avec Trân Toàn Thang, président du Comité de l'économie mondiale, du Centre national d'informations et de prévisions socio-économiques relevant du ministère du Plan et de l’Investissement.

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Trân Toàn Thang.

Ces dernières années, nous intensifions le transfert de technologie entre entreprises à participation étrangère et celles nationales. Cependant, les résultats ne sont pas encore très prometteurs. Quelles sont les raisons, monsieur?

D’après moi, il y a trois causes principales: le moteur des compagnies d’IDE, le statu quo des entreprises nationales et les politiques concernant le processus de transfert de sciences et de technologies entre ces deux types d'entreprises.

Pour la première raison, il est important de reconnaître que, jusqu'à présent, l’objectif principal des entreprises d'IDE au Vietnam est de profiter la main-d'œuvre bon marché et de dominer le marché domestique. Donc, nous ne pouvons pas espérer l’apport de nouvelles technologies de telles compagnies au Vietnam. D’un autre côté, les entreprises d'IDE doivent protéger leurs secrets de technologie, elles ne transfèrent la technologie que si elles en tirent des avantages. C’est pourquoi le transfert s’opère souvent entre entreprises de deux différents secteurs, afin d’éviter la concurrence directe.

En ce qui concerne la 2e raison, les entreprises vietnamiennes présentent une faible capacité à recevoir des technologies. Cela est dû au personnel inadapté, à la pénurie d’investissement dans la recherche de développement (R&D)… Selon nos études, l’investissement en faveur de la R&D des compagnies vietnamiennes est le plus bas des pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est).

Le Vietnam est en retard sur d’autres pays de l’Asie du Sud-Est en termes de transfert de technologies des investisseurs étrangers aux entreprises nationales. Précisément, le pays se situe à la 103e place mondiale, loin derrière la Malaisie (13e), la Thaïlande (36e), l’Indonésie (39e) et le Cambodge (44e).
Au Vietnam, 20% des entreprises utilisent les technologies avancées, contre 31% en Thaïlande, 73% à Singapour et 51% en Malaisie, tandis que le taux standard de hautes technologies pour l’industrialisation et la modernisation est de 60% au moins.

À mon avis, la dernière cause joue un rôle important. Elle concerne l’environnement des affaires et les politiques qui le conditionnent. Les entreprises attendent non seulement que soient mises en place des politiques prioritaires encourageant l’investissement dans le secteur des sciences et des technologies, mais elles veulent aussi être rassurées par la perspective du long terme. Car une entreprise n’injecte d’importants capitaux dans différents secteurs que si elle perçoit une croissance stable et durable de l’économie nationale.

En outre, une question importante est celle de la mise en œuvre des politiques à l’échelle locale.

Comment donner l’espoir du long terme à ces entreprises?

Il y a de nombreux éléments. Mais selon moi, la croissance économique et la réforme sont les plus importants et vont de pair.

Pour donner l’espoir du long terme à ces entreprises, nous parlons souvent de la réduction de leurs frais, et de l’amélioration de l’environnement de l’investissement. Mais cela entre en désaccord avec l’augmentation fiscale, et celle de divers frais dont le péage ou les taux d’intérêts. Cela a des impacts néfastes sur le transfert de technologies.

Les technologies avancées sont un des points forts des entreprises étrangères.

D’après vous, devrions-nous imposer aux entreprises à participation étrangère de transférer leurs technologies, et selon un pourcentage préétabli?

Nous ne pouvons pas appliquer de telles politiques par nos engagements lors de l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à des accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux.

Devrions-nous continuer à espérer le transfert de technologies des compagnies à participation étrangère, ou commencer à développer nous-mêmes nos technologies?

Le but d’attraction d’IDE n’est que le transfert de technologies. De telles entreprises stimulent également le renouvellement technologique.

Le transfert de technologies est un accord commercial entre deux parties, basé sur leurs capacités financières, de production et de management. Le rôle de l’État est seulement d’encourager l’investissement en proposant des politiques prioritaires. Afin d’atteindre de bons résultats dans ce secteur, outre des équipements modernes, la gestion et l’entretien des machines sont indispensables.

Cependant, le Vietnam comme la plupart des pays en voie de développement dans le monde, reçoit peu de transferts de technologie d'entreprises IDE. C’est pourquoi nous devons trouver d’autres stratégies pour les encourager. Établir les relations entre les entreprises est une des mesures adéquates.

D’autre part, il faudrait stimuler le renouvellement des sciences et des technologies des entreprises domestiques, ce qui leur permettrait d’améliorer leurs capacités afin de recevoir de nouvelles technologies.


Tuê Anh - Hoàng Phuong/CVN

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