>>IBM : le chiffre d’affaires recule pour le 20e trimestre consécutif
Les chiffres ont été fort mal accueillis en Bourse, le titre reculant de 3,18% à 163,74 dollars vers 00h10 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.
Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre a augmenté de près de 4%, à 22,5 milliards de dollars, première hausse en 23 trimestres. Cette augmentation est en bonne partie due à un effet de change favorable puisque, à taux de change constant, la hausse n’est que de 1%. Elle est également supérieure aux attentes moyennes des analystes, qui anticipaient 22,05 milliards de dollars.
Le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord et qui exclut les charges exceptionnelles, s’élève pour sa part à 5,18 dollars, soit un cent de plus que ce que prévoyaient les analystes.
Toutefois, IBM a accusé sur le trimestre une perte nette de 1,1 milliard de dollars, en raison d’une charge exceptionnelle de 5,5 milliards de dollars liée à la réforme fiscale votée par le Congrès américain juste avant Noël, qui vient modifier la comptabilité des entreprises américaines. Sans cette charge, le bénéfice se serait inscrit à 4,8 milliards (+1%), précise IBM.
"Strategic imperatives"
Le groupe insiste sur les performances de ses secteurs fondamentaux ("strategic imperatives"), qui regroupent les créneaux jugés plus porteurs sur lesquels se recentre IBM depuis plusieurs années, comme les services dématérialisés en ligne ("cloud"), l’analytique, le mobile et la sécurité.
Ces secteurs, dont les performances sont regardées de près par les investisseurs, ont vu leur chiffre d’affaires bondir de 17% à 11,1 milliards sur le dernier trimestre. Ils représentent désormais 46% des revenus totaux d’IBM.
"Cette croissance a été tirée par le "cloud" et la sécurité", a précisé Martin Schroeter, en charge des marchés mondiaux d’IBM, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes. Le seul "cloud" a bondi de 30% avec un chiffre d’affaires de 5,5 milliards au dernier trimestre.
Le recul des marges d’IBM a aussi semblé préoccuper les investisseurs, la marge opérationnelle ayant notamment baissé de 1,4 point à 49,5% au dernier trimestre (1,6 point à 47,4% sur l’année).
Sur toute l’année 2017, le chiffre d’affaires total est en repli de 1% à 79,1 milliards de dollars dont 36,5 milliards (+11%) pour les secteurs fondamentaux. Les seules activités de "cloud" ont avancé de 24% à 17 milliards de dollars.
Le bénéfice net annuel est en fort repli (-52%) à 5,8 milliards, en raison de la charge exceptionnelle liée aux impôts. Par action, le bénéfice ajusté (hors charges exceptionnelles) ressort à 13,80 dollars mais à 6,14 dollars si l’on tient compte de la charge fiscale.
Pour 2018, IBM "s’attend à une stabilisation de la croissance de son chiffre d’affaires et de ses marges". Le groupe anticipe un bénéfice ajusté par action autour de 13,80 dollars, comme en 2017, a précisé le directeur financier James Kavanaugh.
Le groupe table par ailleurs pour l’instant sur un taux d’imposition en hausse de plusieurs points en 2018 mais s’attend à ce que des avantages fiscaux viennent le réduire. Il est pour l’instant estimé à 16% (plus ou moins 2 points).
AFP/VNA/CVN