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Un rapport qui veut démontrer, à partir de l'exemple de la filière moteur dans l'automobile, qu'il est possible de concilier transition écologique et emploi, a été publié par la CFDT et la Fondation Nicolas Hulot. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Cette étude veut montrer qu'au-delà des mots, on peut aller vers une transition écologique juste pour les travailleurs", a déclaré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger lors d'une conférence de presse mardi 29 juin.
Le premier syndicat de France et la fondation créée par l'ancien ministre de la Transition écologique sont associés au sein du "Pacte du pouvoir de vivre" depuis mars 2019 et entendent bien peser avec ce collectif dans les débats de la présidentielle de 2022.
L'étude, réalisée en partenariat avec le cabinet d'expertise Syndex, rappelle que la filière automobile va être soumise à rude épreuve dans les années à venir, à la fois parce que le nombre de véhicules produits en France est voué à diminuer et parce que les véhicules électriques sont moins gourmands en main-d'œuvre que les thermiques.
Elle explore quatre scénarios d'évolution pour la filière moteur. Celui qu'elle privilégie permet à la fois de mieux protéger l'emploi - un tiers de plus en 2050 que par rapport à un scénario où l'on poursuit les politiques actuelles - et d'opérer la transition écologique, avec l'objectif de 100% de véhicules 0 émission en 2035 et une évolution des usages (autopartage, report vers les transports collectifs...).
Clés d'une telle hypothèse : la relocalisation d'une partie de la production, le développement de l'économie circulaire (recyclage, conversion des voitures d'occasion thermiques en voitures électriques), la création d'une filière pour produire des batteries en France.
À ce sujet, Nicolas Hulot a souligné que la France avait à l'heure actuelle "deux projets de +gigafactories+" - des "usines géantes" fabriquant des batteries - et a appelé "à faire en sorte de changer d'échelle et qu'un peu comme l'Allemagne on multiplie ces structures".
Label
Il a invité le gouvernement à "anticiper" davantage sur les évolutions à venir, pour que la France ne soit pas à la traîne de ses concurrents européens et asiatiques, et à "avancer un certain nombre d'échéances".
"Pour l'instant, la fin de la vente des véhicules thermiques, dans la Loi de programmation en France, est pour 2040, nous on veut l'avancer à 2030 pour les véhicules essence et diesel (hors hybrides, ndlr), et à 2035 pour l'ensemble de la flotte", a-t-il expliqué.
Les deux hommes ont réclamé une "conditionnalité" écologique et sociale des aides publiques, afin de peser sur les choix stratégiques de l'industrie automobile.
Le rapport propose aussi d'utiliser le label "Origine France garantie" comme "levier en faveur de la relocalisation", proposant d'en faire "un critère d'achat public" et de "soutenir un niveau d'aide différencié entre les produits labellisés et ceux qui ne le sont pas" - les auteurs reconnaissent toutefois les limites que pose la politique commerciale de l'UE au soutien de l'économie locale par la commande publique.
Interrogé mercredi matin 30 juin sur France Info sur le bilan écologique des véhicules électrique, Nicolas Hulot a admis qu'aucun mode de transport n'était "parfait", mais soutenu que les véhicules électriques représentaient le tiers des émissions de gaz à effet de serre des véhicules thermiques sur l'ensemble de leur durée de vie.
S'agissant des batteries, "aujourd'hui on arrive à retraiter 40%, on doit arriver rapidement à 70% et on arrivera à 90%, mais il faut créer la filière", a-t-il argué.
AFP/VNA/CVN