Hôpital Bach Mai : le Centre de soins intensifs où la lumière ne s'éteint jamais

Le Centre de soins intensifs est toujours l'endroit le plus "chaud" de l'hôpital car c'est ici que l'on prend en charge les patients en situation de vie ou de mort. Ce lieu exige une capacité de travail élevée au rythme intense.

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Au Centre de soins intensifs de l'hôpital Bach Mai (Hanoï). 
Photos : VietnamNet/CVN

"Ici, le jour ou la nuit sont indifférenciés. Nous regardons par la fenêtre pour savoir si nous sommes en journée ou en soirée", explique Phan Kim Lê, doctoresse de 28 ans. Il est alors 3h00 du matin. Après cinq ans d’études à la Faculté de médecine de Hanoï, 2021, Lê a réussi l'examen d'entrée pour devenir médecin interne au Centre de soins intensifs de l’hôpital Bach Mai à Hanoï.

Lê retire sa blouse pour retourner au bureau et traiter les dossiers des nouveaux patients. Sa petite silhouette se tient au milieu d'une table couverte de documents, elle travaille accompagnée par le vrombissement d’un appareil de dialyse et le bip prolongé du moniteur...

Chaque jour, à 17h30, 30 agents dont des spécialistes, des médecins internes ou encore des infirmières démarrent leur service de nuit. Les urgences de l’hôpital Bach Mai disposent d'environ 150 lits, dont 73 situés au Centre de soins intensifs et toujours occupés par de nombreux patients. La plupart d’entre eux sont dans un état grave ou critique ont été transférés depuis des hôpitaux de province. C'est pourquoi l'unité de soins intensifs de l'hôpital Bach Mai est considérée comme "la dernière chance".

Le Centre de soins intensifs de l’hôpital Bach Mai est considérée comme "la dernière chance". 
Photo : VietnamNet/CVN

Chaque patient du Centre de soins intensifs engendre une charge de travail de 50 à 70 tâches journalières en moyenne : de l'alimentation au change en passant par l'hygiène personnelle, la prise de radiographies, l'exécution d'interventions ou encore la prescription et l’administration de médicaments.... Il s’agit d’une zone complètement isolée à laquelle les proches n’ont pas accès. Dans un état grave, les patients ne peuvent pas bouger, ni même parler, pour certains. Leurs besoins vitaux quotidiens et les soins nécessaires pour traiter leurs pathologies reposent entièrement sur les infirmières et les médecins. Les infirmiers et les docteurs jouent donc un rôle primordial.

Le travail du Centre de soins intensifs exige une grande disponibilité. À 21 heures, certains agents en poste n'ont même pas encore eu le temps de dîner.

Travail pénible

Lê est en service au moins deux nuits complètes par semaine, sans compter les nuits supplémentaires. Le reste du temps est assuré par les équipes de jour. Une garde dure de 17h30 à 07h00 le lendemain matin. Elle travaille ensuite jusqu'en début d'après-midi. D’après elle, sa présence soutenue à l’hôpital laisse bien peu de temps pour d’autres relations sociales.

Les agents de santé du Centre de soins intensifs de l'hôpital Bach Mai soignent les patients 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. 
Photo : VietnamNet/CVN

Lê doit passer trois ans en médecine interne. Elle a temporairement mis de côté sa vie personnelle, ses loisirs et sa routine quotidienne. D’après elle, être interne est le moyen le plus efficace d'améliorer ses compétences.

À 07h00, l'équipe du matin continue d’abattre une quantité énorme de travail. C'est un peu moins intense que le soir grâce à la présence d’une équipe supplémentaire de stagiaires. Certains d’entre eux sont chargés d'aider les infirmières à s'occuper des patients pour des tâches telles que la préparation du petit-déjeuner, des prises du sang, des changements de pansement...

Le Centre de soins intensifs accueille des centaines d'étudiants stagiaires à différentes étapes de leur formation. Le Centre de soins intensifs de l'hôpital Bach Mai constitue le premier choix de lieu de stage pour de nombreux étudiants, explique son vice-directeur Pham Thê Thach. Cependant, peu d’étudiants diplômés choisissent le Département d’urgence et de réanimation, ajoute-t-il.

Toujours selon lui, non seulement les médecins, mais aussi toutes les infirmières et aide soignants sont de véritables héros.

Hoàng Phuong/CVN

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