Ces HondaJet cible une clientèle d’hommes d’affaires vietnamiens. |
Photo : honda.com/CVN |
HondaJet est le fruit de 19 années de recherche du constructeur japonais de deux roues et automobile Honda. Il s’agit d’un jet d’affaires compact, léger et ultramoderne, à faible consommation, doté d’une cabine plus grande et d’une vitesse de croisière supérieure à celle des avions classiques de sa catégorie. HondaJet cible les entreprises ou riches particuliers.
Pour l’heure, HondaJet est autorisé à être commercialisé aux États-Unis après avoir reçu la certification technique de la Federal Aviation Administration (FAA). Pour l’être au Vietnam, chaque jet doit répondre aux exigences techniques et d’exploitation en vue d’acquérir deux autres certifications : enregistrement de droit de propriété et certificat d’exploitation, ce à quoi il faut ajouter la satisfaction aux normes de télécommunication. «C’est un principe important pour les jets particuliers en cas de vol de nuit, afin de ne pas provoquer des nuisances sonores aux riverains», souligne un cadre du service des normes de sécurité du Département de l’aviation civile du Vietnam.
De grosses dépenses pour un jet privé
Le milliardaire Doàn Nguyên Duc (gauche) et son pilote privé Nguyên Thành Trung. |
Il y a une dizaine d’années, le Vietnam était la cible de plusieurs constructeurs de jets privés allant de la catégorie de luxe, comme Bombardier Inc (Canada), à l’hélicoptère Azur Helicopter (France). Ce marché était jugé «potentiel» pour les avions privés. Selon les prévisions, la classe des «super-milliardaires» vietnamiens augmenterait de 170%, c’est-à-dire que le Vietnam possèderait en 2026 environ 560 millionnaires ayant une fortune de plus de 30 millions de dollars, selon le rapport global annuel Wealth Report 2017 récemment publié par Knight Frank.
Estimant la demande de jet privé au Vietnam, un expert chevronné en aviation civile souligne que dépenser des millions de dollars pour posséder un jet privé n’est pas difficile. C’était le cas de Doàn Nguyên Duc qui disposait de deux avions privés. Toutefois, les dépenses de maintenance et les formalités d’exploitation demeurent des défis. Pour les hélicoptères de basse altitude, il faut l’autorisation du ministère de la Défense, et les formalités sont plus complexes.
En outre, après les quatre premières années d’exploitation, les dépenses de maintenance augmentent fortement, car ces opérations doivent être effectuées à l’étranger. Par ailleurs, embaucher un pilote n’est pas chose simple. La croissance rapide du secteur de l’aviation civile et le manque de pilotes font que trouver un pilote vietnamien est très difficile, et un pilote étranger coûte très cher.
Nguyên Thành Trung, un pilote expérimenté de Vietnam Airlines, explique qu’après avoir pris sa retraite, il a accepté la proposition de Doàn Nguyên Duc de devenir son pilote privé, de 2008 à 2016. En principe, un avion privé n’a besoin que d’un pilote, mais pour les KingAir350 et Legacy600 de Doàn Nguyên Duc, un copilote est obligatoire. Le coût double, donc.