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L’embouteillage est monnaie courante à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : Manh Linh/VNA/CVN |
Les deux-roues sont désignés par certains experts comme les principaux responsables de l’engorgement du trafic à Hô Chi Minh-Ville. Lors d’un récent colloque intitulé «Surveillance des besoins de l’utilisation des véhicules personnels à Hô Chi Minh-Ville - États des lieux», de nombreux participants ont proposé de limiter la circulation des deux-roues motorisés. Le Pr.-Dr. Pham Xuân Mai, de l’École polytechnique de Hô Chi Minh-Ville, est même allé plus loin, en proposant leur interdiction.
Les facteurs de l’engorgement
Mais la réalité n’est pas aussi simple. Si ces véhicules font partie de l’équation, d’autres éléments la complète, dont les problèmes d’aménagement. Si le développement des communications et des transports en général est détaillé dans le plan d’aménagement global de la ville, le manque de ressources financières fait prendre du retard aux travaux. Et pendant ce temps, les motos mises en circulation sont toujours plus nombreuses.
Avec une croissance économique rapide, Hô Chi Minh-Ville est une ville qui attire de plus en plus de ruraux venus chercher une vie meilleure. Avec pour effet l’explosion du nombre de véhicules, bien plus rapide que la construction d’infrastructures capables d’absorber ce surplus. Autre facteur : les inondations régulières en raison du phénomène des vives-eaux (grandes marées) et des fortes pluies.
Le sous-développement du réseau de transports publics explique aussi ces embouteillages. Si la ville compte 142 lignes de bus, dont 54 au service des ouvriers, elles sont loin de répondre aux besoins des usagers. Résultat, les gens préfèrent utiliser leur véhicule personnel. Au dernier recensement daté du 15 mars dernier, la ville comptait près 8 millions de véhicules dont 7,3 millions de motos, soit 92% du total. Et encore, ce chiffre est sous-estimé puisqu’environ un million de véhicules portant la plaque d’autres provinces roulent à Hô Chi Minh-Ville. De plus, sachant que les besoins de déplacement ne vont aller qu’en augmentant, la situation ne peut que s’aggraver si les choses restent en l’état.
Selon les experts, la principale issue est à chercher du côté des projets de développement des infrastructures de communication urbaines. Mais ces projets ont un coût, et la question de leur financement est un vrai défi. Pour la période 2016-2020, la ville a besoin de 255.000 milliards de dôngs, somme qu’elle ne peut en aucun cas couvrir. Pour pallier ce problème, la seule solution consiste à mobiliser des fonds, ce sous toutes les formes.
Priorité aux transports en commun
Le développement du système de transport en commun est l’une des solutions efficaces pour limiter les embouteillages |
Lê Dô Muoi, directeur adjoint de l’Institut de la stratégie et du développement des communications et des transports (ministère des Communications et des Transports), mise, lui, sur les transports publics. Pour ce faire, la ville doit élaborer dans les meilleurs délais un plan d’aménagement régional englobant Hô Chi Minh et ses cinq provinces voisines avec un système de transports moderne comprenant lignes de trains express et de tramway, mais aussi 25 lignes de BRT (bus rapide) desservies par 21.000 rames, sans oublier des minibus pour accueillir des passagers vivant loin des grandes artères.
En dehors du développement des transports en commun, «Hô Chi Minh-Ville doit élaborer dans les meilleurs délais un processus de limitation des deux-roues motorisés en circulation avant l’adoption d’un plan détaillé pour leur élimination progressive», a proposé Luong Hoài Nam, Docteur en économie. Selon lui, l’explosion du nombre de motos au Vietnam est due à l’échec des autorités dans le développement des transports publics. Les entreprises se montraient réticentes à l’idée d’investir dans les transports en commun, sachant que la plupart des gens préféraient utiliser leur véhicule personnel pour des raisons de commodité. Mais la donne a changé.
Toutefois, étant donné que les rues de la ville sont encombrées de motocyclettes, il va ainsi falloir trouver des solutions pour libérer de l’espace dans l’objectif de mettre en circulation plus de bus. «La motocyclette n’est pas considérée comme un moyen de transport sûr et confortable. Le bus apparaît, dès lors, comme la meilleure alternative pour répondre à la demande des usagers», a-t-il souligné.
Lê Trung Tinh, président de l’Association du transport des passagers interprovinciaux et du tourisme de Hô Chi Minh-Ville, estime de son côté qu’il faut limiter pas à pas tout d’abord les motos avant de s’attaquer aux autos. Dans cet objectif, les autorités peuvent augmenter les taxes imposées sur les véhicules comme la taxe environnementale ou sur la consommation (pour atténuer la pollution atmosphérique et sonore qu’ils engendrent).
À propos des aménagements, la mégapole du Sud envisage de mettre en chantier cette année 53 projets d’infrastructures de communication, dont quatre de construction de ceintures périphériques, un d’autoroute, plus cinq nœuds de communication… La facture prévisionnelle s’élève à 175.000 milliards de dôngs. Une fois achevés, ces projets vont permettre d’améliorer le système de communication de la ville et de fluidifier le trafic au niveau de certains points critiques.
Huong Linh/CVN