Hô Chi Minh-Ville s’efforce d’augmenter le taux de natalité. |
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Actuellement, les personnes âgées présentent 11% de la population de Hô Chi Minh-Ville, la plaçant officiellement dans une phase de vieillissement. Parallèlement, son taux de natalité a continuellement diminué au cours de la dernière décennie. Encourager les naissances et améliorer la qualité de vie des personnes âgées sont des éléments essentiels pour répondre aux problèmes actuels et futurs.
Politiques démographiques
Les données de l’Office de la démographie et du planning familial de Hô Chi Minh-Ville indiquent qu’en 2022, le taux de fécondité de la ville était de 1,39 enfant par femme en âge de procréer, en baisse constante par rapport au taux de 1,76 en 2000.
Cela place la mégapole du Sud parmi les 21 villes et provinces ayant le taux de fécondité le plus bas du pays. Le nombre de jeunes femmes choisissant de n’avoir qu’un seul enfant ou de ne pas en avoir du tout a augmenté au cours de la dernière décennie. Le fardeau économique de la parentalité est considéré comme la principale raison de cette baisse.
Lê Thu Hà, une femme de 35 ans originaire de l’arrondissement de Tân Phu, a choisi de ne pas avoir de deuxième enfant alors que sa fille a 11 ans. “Mon mari et moi venons de la campagne. Après avoir déménagé en ville, nous sommes devenus ouvriers d’usine et nos revenus sont donc faibles. Depuis deux ans, l’entreprise de mon mari rencontre des difficultés, ce qui rend notre situation financière encore plus tendue. Nous n’avons toujours pas pu acheter de maison, donc nous ne pensons pas à agrandir notre famille”, partage-t-elle.
De nombreuses femmes décident de n’avoir qu’un seul enfant en raison de leurs aspirations professionnelles ou des défis associés à leur éducation.
Bien qu’elle ne soit pas confrontée à des pressions financières, étant donné que son mari travaille pour une grande entreprise, Trân Nhu Quynh, 30 ans, a également choisi de n’avoir qu’un seul enfant. Le désir de développer sa carrière et de garantir une vie épanouie à leur unique enfant ont contribué à leur décision.
“Mon mari et moi sommes très occupés au travail, donc élever un enfant n’est pas facile pour nous. Nous donnons déjà beaucoup de responsabilités à la nounou, je ne pense pas que nous devrions avoir un autre enfant”, déclare Quynh, ajoutant : “Avoir un enfant signifie que nous devons lui assurer une bonne vie, tant matériellement qu’émotionnellement”.
Une enquête de l’Office de la démographie et du planning familial de Hô Chi Minh-Ville montre que les jeunes femmes ont tendance à se marier plus tard. En parallèle, les jeunes sont confrontés à des pressions croissantes en matière de logement, d’emploi et de vie quotidienne. En même temps, le coût de l’éducation d’un enfant, en plus de celui de la nourriture, du logement, des vêtements a considérablement augmenté, entraînant une baisse du taux de natalité.
Pham Chanh Trung, chef du dudit office estime que le faible taux de fécondité pourrait entraîner une pénurie de main-d’œuvre dans la ville.
“Le faible taux de natalité aura un impact significatif sur la structure de la population, car la proportion de jeunes diminue tandis que celle de personnes âgées augmente. Cela accélérera le processus de vieillissement de la population de la ville”, analyse M. Trung.
Face à cette situation, le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a publié en mars 2023 un programme sur les politiques démographiques jusqu’en 2030.
Dans le cadre de ce programme, la ville s’est fixé pour objectif d’augmenter le taux de fécondité à 1,4 enfant par femme d’ici 2025 et à 1,6 d’ici 2030. Cependant, atteindre cet objectif ne sera pas une tâche facile.
Assurer le bien-être des personnes âgées
Examen médical à une personne âgée à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Nguyên Chanh Trung, son Office de la démographie et du planning familial a proposé plusieurs solutions pour augmenter le taux de natalité, notamment en apportant un soutien financier. Parmi ces solutions figurent l’exonération et la réduction des frais d’hospitalisation pour le deuxième accouchement, le soutien aux prêts pour l’achat de logements sociaux ou la location d’une maison pour les femmes ayant déjà donné naissance à deux enfants. Ces avantages sont applicables aux couples dont le foyer est enregistré dans la ville.
D’après les récentes données de l’Office de la démographie et du planning familial, le taux de personnes âgées de 60 ans et plus dans la ville a augmenté ces dernières années.
En seulement trois ans, de 2019 à 2022, la part de la population âgée est passée de 9,3% à 11,03%, représentant désormais plus d’un million de personnes. L’espérance de vie moyenne des habitants de la ville est également en hausse, atteignant 76,3 ans en 2022, tandis que la moyenne nationale était de seulement 73,6 ans.
Cependant, de nombreux aînés font face à des difficultés dans leur vie quotidienne, comme le manque de revenus, la dépendance à l’égard de leurs enfants et des problèmes de santé.
Lê Dinh Thanh, directeur de l’hôpital Thông Nhât à Hô Chi Minh-Ville, observe : “La ville entre dans une phase de vieillis-sement. Le nombre de personnes âgées augmente, mais peu d’entre elles sont en bonne santé. En moyenne, une personne âgée souffre de deux ou trois maladies chroniques, telles que l’hypertension artérielle ou le diabète, nécessitant des soins réguliers”. “Hô Chi Minh-Ville devrait envisager la création d’un centre leur offrant des soins et des traitements complets, améliorant ainsi leur qualité de vie“, propose-t-il.
Le Dr. Huynh Thành Lâp, représentant de l’Association municipale des personnes âgées, estime que la ville devrait élaborer une stratégie globale pour leur garantir un revenu. La création d’opportunités d’emploi et le développement des compétences sont également cruciaux pour assurer un revenu et leur bien-être, en particulier pour celles qui ont une faible pension voire pas du tout.
“Les autorités devraient créer progressivement des établissements modèles de soins aux personnes du 3e âge. Encourager la participation du secteur privé pourrait à l’avenir conduire à davantage d’établissements proposant une offre de soins diversifiés”, suggère-t-il.
Huong Linh/CVN