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Cao Bao Anh après la cérémonie de remise de diplôme à l’Université de Toronto en 2015. |
La première participation de Bao Anh aux sciences médicales est survenue au cours de sa dernière année de lycée lorsqu’il s’est porté volontaire dans un laboratoire de cellules souches de l’Université des sciences de Hô Chi Minh-Ville.
C’est au cours de cette expérience de bénévolat qu’un mentor lui a expliqué que "l’immunologie est la clé de la médecine moderne", une idée qui guidera par la suite ses futures décisions académiques.
"Un rêve de longue date"
Peu de temps après, Bao Anh a reçu une bourse du gouvernement vietnamien pour étudier à l’Université de Toronto, au Canada, où il a eu l’occasion d’assister à une conférence de la professeure Bebhinn Treanor, experte en immunologie.
L’été de sa première année universitaire, Bao Anh a emménagé dans un refuge pour jeunes sans abri près du campus pour économiser de l’argent afin de suivre les cours d’été dont il avait besoin pour intégrer le cours d’introduction à l’immunologie de la professeure Bebhinn Treanor, destiné aux étudiants de troisième année.
"Je pense que j’étais à l’époque beaucoup plus à même de prendre des risques, peut-être parce que j’étais certain de réussir", a-t-il raconté.
Un coin de l'Université de Harvard. |
Décidé à poursuivre un doctorat à Harvard, Bao Anh a décidé d’entamer une maîtrise avec la professeure Bebhinn Treanor en dépit des offres de plusieurs autres universités pour devenir doctorant. Car travailler avec Mme Treanor, selon lui, était sa meilleure chance pour intégrer Harvard.
"Cela fut la période la plus difficile de mes études car faire de la recherche n’est vraiment pas facile. Au lieu de me reprendre après un échec, je me suis retrouvé à broyer du noir. Ce furent des moments sombres", a expliqué Bao Anh.
Il a commencé à étudier la psychologie pour mieux comprendre ses problèmes et a ensuite retrouvé un certain équilibre mental. "Cette crise ne m’a pas empêché de postuler à Harvard, un rêve de longue date", a-t-il dit.
Et cette persévérance a porté ses fruits sous la forme d’une lettre d’acceptation dans le programme de doctorat de la fameuse université.
"Je fais toujours de mon mieux pour aller au bout de mes rêves et je cherche de l’aide quand il y a un problème que je ne peux résoudre par moi-même", a-t-il confié.
Livre "Système immunitaire : chef-d’œuvre de la vie" de Cao Bao Anh. |
Photo : CTV/CVN |
Actuellement, ses recherches portent sur les aspects développementaux et évolutifs de l’immunologie. Il a compilé toutes ses expériences dans son ouvrage de vulgarisation Système immunitaire : chef-d’œuvre de la vie, adopté avec enthousiasme par de nombreux lecteurs vietnamiens, qui grâce à des explications simplifiées du corps humain et autres informations utiles, les aident à faire face à la fois physiquement et émotionnellement à la pandémie de COVID-19.
"Après avoir dévoré des livres d’Oopsy, une communauté vietnamienne de psychologues et psychothérapeutes, j’ai réalisé qu’un livre bien écrit pouvait changer des vies. Je voulais faire de même en écrivant un livre sur le corps humain et le système immunitaire", a confié Bao Anh.
"Chacun de nous se compose de trois parties : notre corps, notre psychologie et notre rationalité. Si l’un est hors de contrôle, les autres le seront aussi. Nous avons tendance à prendre notre corps pour acquis", a-t-il estimé. Les habitudes d’automutilation telles que consommation d’alcool et tabagisme causent non seulement des maladies physiques, mais plongent également dans des schémas psychologiques perturbateurs. "Mon livre est destiné à tout le monde, même à ceux qui ont peu de connaissances sur le sujet".
Un des meilleurs de l’Université de Toronto
En 2015, Bao Anh a obtenu son diplôme en biologie cellulaire et moléculaire de l’Université de Toronto, après avoir reçu sa bourse du gouvernement vietnamien quatre ans plus tôt.
Il a également reçu le prix John Black Aird 2015 réservé au meilleur étudiant de l’Université de Toronto, ainsi qu’une médaille d’argent du gouverneur général pour avoir été l’un des meilleurs diplômés de l’université.
Depuis fin 2017, il est doctorant en immunologie à l’Université de Harvard.
En plus d’un profil académique déjà exemplaire, Bao Anh s’est avéré être un leader en dehors de la salle de classe.
En plus de remplir un rôle de programmeur universitaire, il travaille également comme assistant d’enseignement et facilitateur de cours à l’Université de Toronto.
Durant ses temps libres, il s’est porté volontaire à l’Hospice de Toronto pour aider les patients atteints de graves maladies.
La professeure Bebhinn Treanor a partagé sur le journal canadien The Star qu’elle avait été surprise quand Bao Anh, alors étudiant de deuxième année, lui avait envoyé une solution à l’un des problèmes de son laboratoire qu’elle lui avait décrit la veille. Elle fut très touchée que Bao Anh ait pu analyser ce problème aussi rapidement et partager ses idées avec beaucoup de dévouement.