Fabrication d’imprimantes dans une des usines de la compagnie Canon Vietnam (Hanoi). |
Implantée dans la zone industrielle Thang Long (Hanoi), la compagnie Canon Vietnam compte 20.000 employés répartis dans ses trois usines au Vietnam. Tous les mois, elle a besoin de recruter de nouveaux ouvriers pour sa chaîne de montage, car la production se développe. Mais ces besoins de bras s’expliquent aussi par le fait que plusieurs employés quittent tout simplement leur emploi, pour divers motifs, avec pour conséquence une gestion du personnel compliquée.
«Nous ne sommes pas très exigeants en matière de qualifications. Mais une fois embauchés, nos employés doivent suivre une formation sur place pour être à même de travailler dans un environnement industriel», confie le directeur des ressources humaines de Canon Vietnam, Hara Yoshiya.
Confection de vêtements pour l’exportation dans les ateliers de la Compagnie N°40 (Hanoi). |
Améliorer la qualité de la formation
Interrogé sur la qualité des travailleurs de la capitale, un représentant de la compagnie Nissei Electric Hanoi informe : «Dans notre entreprise, plus de 10% du personnel sont diplômés d’écoles supérieures et 2% d’universités. Leurs connaissances théoriques sont importantes mais ne s’appliquent le plus souvent pas à la pratique. De plus, ils n’ont aucune expérience du travail en équipe...». Et avec un taux de chômage de 3,2% dans la capitale, la marge de manœuvre des recruteurs est étroite.
Le directeur du Service du travail, des invalides de guerre et des Affaires sociales Nguyên Dinh Duc abonde en ce sens, ajoutant que les jeunes préfèrent suivre des études universitaires que professionnelles et ne comprennent pas les besoins du marché.
Hanoi : un PIB per capita de 17.000 dollars en 2030
Le PIB per capita à Hanoi sera, selon les prévisions, de 16.000 à 17.000 dollars en 2030, soit au-dessus de la moyenne nationale, selon la Stratégie de développement socioéconomique de Hanoi pour 2030 et sa vision pour 2050 qui vient d’être approuvée par le Premier ministre Nguyên Tân Dung.
Cette stratégie a fixé pour objectif une croissance annuelle du PIB de 12% à 13% durant la période 2011-2020 et une progression du PIB per capita de 7.100 dollars à 7.500 dollars en 2020.
Hanoi se concentrera sur la modernisation des infrastructures urbaines, le développement rapide du contingent de ressources humaines hautement qualifiées et sur l’accélération de la réforme administrative. L’investissement social nécessaire devrait osciller entre 3.900 et 4.100 milliards de dôngs, soit l’équivalent de 180-190 milliards de dollars.
Hanoi appliquera progressivement l’e-administration conformément au processus d’édification d’un e-gouvernement du Vietnam. Sur le plan démographique, les projections prévoient une population de 7,9 à 8 millions de personnes en 2020, et de 9,2 millions en 2030.
Selon les prévisions, Hanoi aura besoin en 2015 de quatre millions de travailleurs, répartis comme suit : deux millions dans les services, un million dans l’industrie et la construction, et plus de 800.000 dans l’agriculture, sylviculture et aquaculture.
Selon M. Duc, pour s’en tenir à l’objectif de 2,2 millions de travailleurs formés en 2015 et 3,4 millions en 2020, Hanoi doit faire en sorte d’améliorer la qualité de formation dans les écoles supérieures professionnelles pour répondre aux normes régionales et internationales, avec pour priorité la formation des ouvriers qualifiés. La ville organisera des formations aux métiers traditionnels dans certains villages de métier, construira quatre centres de formation professionnelle dans les districts de Ba Vi, Phuc Thon, Quôc Oai et de My Duc. Elle investira dans le reclassement et l’élargissement des centres de formation professionnelle ainsi que dans l’ouverture de centres de formation spécialisés dans les hautes technologies.
La vice-présidente du Comité populaire de Hanoi, Nguyên Thi Bich Ngoc, affirme que dans l’avenir, la ville modernisera la gestion de la formation des travailleurs et s’intéressera à la formation de main-d’œuvre en milieu rural. L’objectif est que chaque année, 140.000-150.000 travailleurs ruraux sortent de ces établissements. Les progrès sont déjà visibles puisque depuis début 2012, la formation professionnelle est organisée en fonction des besoins. Le Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales expérimentera la formation de 3.600 travailleurs selon cette modalité.
Hà Minh/CVN