Gestion des risques de catastrophes naturelles au sein de l'APEC : une initiative à l'échelle du siècle

Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices, non seulement affectent directement la vie des habitants, les efforts pour le développement durable, la lutte contre la pauvreté de chaque pays, mais aussi perturbent la production et les activités commerciales de l'économie mondiale. Les économies membres du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) n’échappent pas à la règle.

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La 2e réunion technique de la Conférence des hauts officiels de l’APEC sur la gestion des catastrophes naturelles, en septembre 2017.
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN

Le renforcement de la participation de la communauté à la prévention et à la lutte contre les catastrophes naturelles est la première des priorités de l’APEC. Il s’agit de rassembler les initiatives, de se mettre d’accord sur un cadre d’action, de passer de la résilience à la prévention active en vue d’une gestion des risques de catastrophes naturelles de façon synchronique, systématique.

L'homme, première cause des catastrophes naturelles

Selon le Groupe de travail de l'APEC sur la préparation aux situations d'urgence (EPWG-APEC), l’Asie-Pacifique est la région la plus vulnérable aux calamités naturelles et humaines. Chaque décennie, en moyenne, elle est affectée par environ 40% des catastrophes naturelles dans le monde.

Elle a aussi été la plus touchée par les plus grandes catastrophes naturelles de l’histoire comme le tsunami dans l’Océan indien en 2004, les inondations record en Thaïlande en 2011, le super-typhon Koppu aux Philippines en 2015 qui ont provoqué de lourds dégâts humains et matériels. Tout récemment, les ouragans Harvey et Irma ont ravagé les États du Texas et de la Floride des États-Unis.

La conférence des hauts officiels de l’APEC sur la gestion des catastrophes naturelles, organisée dans la province de Nghê An (Centre) en septembre 2017.
Photo : Thanh Tùng VNA/CVN

Le rapport annuel publié récemment par l’Organisation météorologique mondiale (WMO) confirme que 2016 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Hausse de la température globale, fonte de la banquise, augmentation de la température et du niveau de la mer : l’année 2016 a battu tous les records : 1,1°C au-dessus de la période préindustrielle, soit 0,06°C au-dessus du précédent record, établi en 2015.

En 2017, les phénomènes météorologiques extrêmes continueront à évoluer de façon complexe, y compris des changements imprévus dans l'Arctique. Selon la WMO, le réchauffement a affecté tous les compartiments du système climatique. «Alors même que le puissant El Nino de 2016 s'est dissipé, nous assistons aujourd'hui à d'autres bouleversements dans le monde que nous sommes bien en peine d'élucider : nous touchons ici aux limites de notre savoir scientifique concernant le climat et nous avançons maintenant en territoire inconnu», a souligné le directeur du Programme mondial de recherche sur le climat, David Carlson.

En réalité, ces dernières années, le changement climatique a causé de nombreuses conséquences, de la chute des surfaces de banquise, l'élévation du niveau de la mer, les pluies torrentielles, les inondations, les tourbillons ; aux catastrophes de grande ampleur telles que les tremblements de terre, les tsunamis, les sécheresses... Tout cela a entraîné une insécurité alimentaire, ainsi qu’une série d’épidémies et d’épizooties.

Alors d'où vient le changement climatique ? Pourquoi est-il de plus en plus imprévisible, même «aux limites de notre connaissance» ?

Selon les estimations d’experts en météorologie, l’homme est la principale cause des changements climatiques. Les émissions de CO2 sont le principal agent du réchauffement de la planète et des phénomènes extrêmes inhérents.

Dà Nang se prépare à la Semaine de l’APEC.
Photo : Lê Lâm/VNA/CVN

Plus l’économie se développe, plus les risques de catastrophes sont élevés, a insisté le vice-ministre vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural, Hoàng Van Thang. C’est pourquoi, la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles sont l’une des premières tâches prioritaires dans le cadre de l’APEC.

Ces dernières années, les économies membres de l’APEC ont renforcé leur coopération en la matière.

Par le biais de conférences, de colloques, de tables rondes, de dialogues de haut rang..., les décideurs politiques des économies membres de l’APEC ont discuté des questions d’intérêt commun, partagé des expériences pratiques et des politiques afin de mieux gérer les risques de catastrophe dans le contexte du changement climatique.

Gestion des risques de catastrophes sur une base communautaire

Les pluies torrentielles d’octobre 2017 à Hoà Binh (Nord) ont fait 41 morts, portés disparus et blessés à cause des inondations et des glissements de terrain.
Photo : Vu Hà/VNA/CVN

Pendant l’Année de l’APEC 2017, le Vietnam, en tant que pays hôte, organise plus de 200 réunions dans plusieurs régions du pays, dont 8 au niveau ministériel et dialogues de haut niveau et 4 des hauts officiels. La 25e Semaine de l’APEC sera organisée du 5 au 11 novembre à Dà Nang (Centre).

Le dialogue politique entre ministres de l’Agriculture de l’APEC et PDG sur l’utilisation responsable des ressources naturelles pour augmenter la production alimentaire et promouvoir l’agriculture durable, tenu le 24 août dans la ville de Cân Tho (delta du Mékong), a été considéré comme l’un des premiers événements de l’Année de l’APEC Vietnam 2017.

Dans le cadre de ce dialogue, le Vietnam a demandé aux délégués de discuter des relations entre sécurité alimentaire et changements climatiques, de la gestion durable des ressources naturelles, et de l’amélioration de la production alimentaire et de la nutrition dans la région Asie-Pacifique adaptée aux changements climatiques.

Selon un rapport publié à l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles, le 13 octobre, par le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, chaque année, 14 millions de personnes dans le monde se retrouvent sans abris en raison des catastrophes telles que les inondations et les tempêtes. Et l’Asie est la région la plus touchée.
Concrètement, 8 des 10 pays les plus menacés se trouvent en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est, dont l’Inde (avec en moyenne 2,3 millions de personnes devant quitter leur habitation chaque année) et la Chine (avec 1,3 million).

Le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Trân Hông Hà, fait savoir qu’il y a près de 20 ans, le Conseil consultatif des affaires de l’APEC a appelé les dirigeants de l’APEC à établir le Système alimentaire de l’APEC fin 1998, avec trois missions principales : développement des infrastructures dans les zones rurales, vulgarisation des avancées techniques dans la production et la transformation alimentaires, et promotion du commerce des denrées alimentaires. Jusqu'à présent, ces missions restent judicieuses.

Cependant, aujourd’hui, nous vivons dans un monde où les ressources naturelles telles que la terre, l'eau, la mer et les forêts s’épuisent de plus en plus en raison de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’augmentation rapide de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Pour que les activités de prévention et de lutte contre les catastrophes naturelles soient efficaces, l’APEC devrait trouver des solutions globales. Il faudrait continuer de développer les infrastructures essentielles, notamment renforcer les moyens d’assistance, appliquer les avancées techniques et technoscientifiques dans les prévisions, l’alerte et la gestion des catastrophes.

Les activités de prévention et de lutte contre les catastrophes naturelles devraient être intégrées dans les plans de développement socio-économique de tous les échelons, branches et localités. L’important est de coopérer dans le domaine technoscientifique pour améliorer les connaissances générales sur les «New Normal for Natural Disasters» et les risques qui se présentent autour de nous.

Les pluies et crues à la mi-août 2017 ont isolé de nombreuses communes montagneuses du district de Ba Che de la province de Quang Ninh (Nord).
Photo : Trung Nguyên/VNA/CVN

Selon les scientifiques, Investir dans la réduction des risques de catastrophes naturelles est très coûteux, mais peut être efficace. Investir 6 milliards de dollars chaque année permettrait au monde d’éviter des pertes qui pourraient s’élever jusqu’à 360 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années.

Auparavant, un colloque de l’APEC consacré à la gestion des risques de catastrophes naturelles sur une base communautaire avait eu lieu les 18 et 19 septembre 2015 à Quang Ninh (Nord). Il était considéré comme une activité majeure de l'APEC que le Vietnam a organisée pour mettre en œuvre la politique d'intégration internationale approfondie et préparer son organisation du 25e Sommet de l'APEC et de ses activités en 2017.l s’agissait d’une des 80 initiatives proposées par le Vietnam dans le cadre de l’APEC pour contribuer à améliorer l’efficacité de la coopération régionale.

Placé sous le thème «Gestion des risques de catastrophes naturelles sur une base communautaire dans le contexte de dérèglement climatique», le colloque avait réuni 100 délégués venus des économies membres de l’APEC, des spécialistes du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes pour l’Asie-Pacifique, du Programme des Nations unies pour le développement, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge...

Le vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, Vu Hông Nam, avait souligné que face au danger imprévisible des catastrophes naturelles, les économies membres de l’APEC devraient renforcer leur coopération et mener des actions énergiques afin de rehausser la résilience de la communauté et sa capacité d’y faire face.

Les crues sont passées, mais la douleur de la perte de proches, d’habitations, d’écoles... marque encore les visages des enfants du district de Muong La de la province de Son La (Nord).
Photo : Nguyên Cuong/VNA/CVN

IExperts, gestionnaires, scientifiques... avaient apprécié les initiatives globales dont celle de l’ONU sur le Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophes 2015-2030. En fait, l'APEC a déployé de nombreux efforts et initiatives pour intégrer la prévention et l'atténuation des catastrophes à la réalisation des objectifs de développement durable.

Ce colloque organisé par le Vietnam est la première initiative au sein de l’APEC sur la gestion des risques de catastrophes sur une base communautaire. Elle a permis de réaffirmer le rôle et les contributions positives du Vietnam pour l’APEC. Il s’agit aussi d’une contribution responsable du pays dans les efforts communs de la communauté internationale en matière de résilience aux changements climatiques.

Initiative du Vietnam : développement selon le modèle de liaison

Trân Quang Hoài, membre permanent du Comité central de pilotage sur la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles, a insisté que les calamités naturelles et les phénomènes climatiques extrêmes en augmentation seraient un souci planétaire pendant tout le XXIe siècle. Le Vietnam fait partie des pays les plus touchés par les changements climatiques avec plus de 300 morts et portés disparus chaque année en raison des catastrophes naturelles, sans compter des pertes matérielles s’élevant à 1,5% du PIB annuel. Grâce aux aides de la communauté internationale, le Vietnam a fait de gros efforts pour réduire les impacts des catastrophes, passant de la résilience à la prévention puis à la gestion des risques.

Malgré le danger, les habitants récupèrent des morceaux de bois dans le lac après les crues à Yên Bai (Nord-Ouest).
Photo : Tuân Anh/VNA/CVN

Avec sa «Stratégie nationale de prévention, de réponse et d'atténuation des catastrophes naturelles à l'horizon 2020», le Vietnam a pris de nombreuses solutions synchroniques et concrètes du niveau central au niveau local. Il a intégré la prévention et la lutte contre les catastrophes naturelles et les changements climatiques dans ses plans de développement socio-économique ainsi que dans ses programmes de résilience aux changements climatiques.

Trân Quang Hoài a souligné que l’Année de l’APEC 2017 serait une occasion pour le Vietnam et les économies membres de l’APEC d’échanger des préoccupations, de partager des expériences pratiques et des politiques pour une meilleure gestion des risques de catastrophes naturelles sur une base communautaire ; et une meilleure application des avancées technoscientifiques dans les prévisions précoces.

Son point de vue était partagé par le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Hoàng Van Thang, qui a déclaré que le Vietnam, membre de l’APEC, était l’une des économies les plus touchées par de nombreux types de catastrophes naturelles. Alors, le développement durable constitue l’objectif fixé par le pays.

Au Vietnam, selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, ces 20 dernières années, près de 11.000 personnes sont mortes ou sont portées disparues à cause des catastrophes naturelles. Les pertes sont estimées à 20.000 milliards de dôngs par an, soit 1-1,5% du PIB. Les pertes causées par les crues déferlantes et les glissements de terrain occupent environ 15% du total.
En particulier, ces huit premiers mois de l’année, ce chiffre s’est élevé à 35%. Les seules crues et glissements de terrain qui se sont produits début août dernier dans quatre provinces montagneuses de Son La, Yên Bái, Diên Biên, Lai Châu (Nord) ont fait 42 morts et détruit 239 maisons, causant 1.400 milliards de dôngs de dégâts.

Dans le contexte où les catastrophes naturelles s’aggravent de plus en plus, l’unique voie du développement durable est la production propre, selon le modèle de croissance verte, en observant les engagements signés par le Vietnam dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit d’une réduction de 8% des émissions en 2030 voire de 25% avec les aides efficaces de la communauté internationale.

Pour atteindre ces objectifs, le Vietnam accorde la priorité à l’application de hautes technologies notamment dans la production agricole, selon le modèle de liaison entre quatre facteurs - l’agriculteur, l’entreprise, le scientifique et la banque.

D’après le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Trân Hông Hà, pour l’Année de l’APEC 2017, le Vietnam a soulevé quatre priorités de coopération : promouvoir la croissance durable, créative et inclusive ; promouvoir les liens économiques dans la région ; améliorer la compétitivité et la créativité des micros, petites et moyennes entreprises ; renforcer la sécurité alimentaire et développer l’agriculture durable, s’adapter aux changements climatiques.

Le Vietnam a participé à l'Accord de Paris sur le climat. Il est donc nécessaire d'examiner l'application des technologies de l'information, de hautes technologies..., pour être en mesure à la fois d’établir une stratégie de développement des produits agricoles selon le modèle de liaison entre 4 facteurs (la chaîne de liaison entre 4 éléments dans l'agriculture est le lien entre l’agriculteur, l’entreprise et le scientifique avec le soutien de l'État), répondant harmonieusement aux normes internationales ; et de faire face aux changements climatiques dans le sens de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; vers une gestion efficace des risques de catastrophes naturelles.

Vân Anh/CVN

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