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Emmanuel Macron s'entretient en visioconférence avec le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 8 février à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je suis un peu préoccupé" par cet enjeu, a déclaré le président au début de l'entretien en visioconférence avec M. Tedros, qui s'exprimait depuis Genève. "Clairement, nous devons accélérer l'organisation des campagnes de vaccinations dans les pays pauvres et émergents", particulièrement en Afrique, a-t-il ajouté.
Celles-ci doivent être lancées au cours des prochaines semaines grâce aux premières livraisons de vaccin, notamment celui de Pfizer. Elles sont financées par Covax, le dispositif de distribution de l'initiative Accélérateur ACT (Act-A), mécanisme lancé par l'ONU avec le soutien de plusieurs pays pour faciliter l'accès de tous aux vaccins et traitements.
Au début de l'entretien, M. Tedros a aussi insisté sur l'importance d'une "distribution juste" du vaccin en Afrique et en Amérique du Sud notamment, et a remercié le président français pour son "rôle moteur" sur cette question.
Emmanuel Macron doit poursuivre ses consultations sur ce sujet jeudi 11 février avec les entreprises pharmaceutiques dans le cadre du Fonds soutenu par la Fondation Bill and Melinda Gates, puis vendredi 12 février avec les organisations partie prenantes d'Act-A.
Même si la campagne vaccinale peine à s'accélérer en France, l'Élysée insiste sur le fait que "la solidarité internationale et l'efficacité vont de pair pour la sécurité sanitaire" car "si on ne se préoccupe pas" de la situation dans les pays émergents, "on sera perdant sur tous les fronts".
Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour "augmenter les capacités de production de vaccins dans le monde, en multipliant les partenariats entre producteurs et les transferts de technologie vers les pays en développement", selon la présidence.
"C'est une excellence chose" que les vaccins chinois et russes "puissent faire partie de la panoplie", mais "il est fondamental que l'ensemble de leurs données soient mises à disposition" de l'OMS pour qu'ils puissent être certifiés, a-t-elle précisé.
Le président français, qui s'entretient régulièrement avec M. Tedros, avait estimé fin 2020 que l'accès mondial au vaccin serait "un très bon test" pour un "nouveau multilatéralisme" réunissant Etats et entreprises, tout en déclarant craindre que certains pays ne privilégient une "diplomatie du vaccin".
Vendredi 5 février, M. Tedros avait appelé "à un développement massif des capacités de production" des vaccins pour ne pas annihiler tous les progrès faits dans la lutte contre la pandémie.
Une centaine de médecins, biologistes et juristes ont appelé, dans une tribune publiée par le JDD, Emmanuel Macron et Angela Merkel de tenir leur promesse de faire du vaccin "un bien public mondial", afin de vacciner vite et dans le monde entier.
La pandémie a fait au moins 2,31 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP.