France: les industriels de la boisson favorables à la consigne

Les représentants des fabricants et distributeurs de boissons de la France se déclarent favorables à la mise en place de la consigne des bouteilles plastique et canettes aux fins de recyclage, dans une tribune parue samedi soir 6 juillet sur le jdd.fr.

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Une poubelle débordant de déchets à Paris, le 6 juillet.

Le projet de loi contre le gaspillage et pour l'économie circulaire doit être présenté mercredi 3 juillet au conseil des ministres par la secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson, qui soutient un système de consigne. "La consigne pour le recyclage des emballages de boissons est nécessaire à une économie vraiment circulaire", estiment les signataires de la tribune.
"Le dispositif actuel ne permet pas de faire progresser assez vite le tri et le recyclage de nos déchets ménagers. Il ne permet pas d'atteindre les objectifs nationaux et européens de 90% de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique et de 30% d'intégration de matière recyclée", écrivent-ils.
Les signataires représentent Boissons énergisantes France (BEF), Boissons rafraîchissantes de France (BRF), la Maison des eaux minérales naturelles (MEMN), la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), la Fédération nationale des boissons (FNB), la Confédération nationale du commerce de gros et international (CGI), le Syndicat des eaux de sources (SES), le Syndicat national du lait de consommation, l'Union nationale interprofessionnelle des jus de fruit et enfin Citeo.
"Seuls les pays ayant adopté un système de consigne pour recyclage atteignent, voire dépassent, l'objectif de 90% de collecte. En Finlande, 91% des bouteilles en plastique PET consignées sont retournées; 90% au Danemark et 97% en Allemagne. Cette réalité oblige à étudier sérieusement cette solution pour la France", expliquent-ils.
Un nouveau mode de tri
"La mise en place de la consigne pour recyclage s'inscrirait dans un contexte plus large d'évolutions du modèle de collecte sélective et de tri", disent-ils, évoquant la généralisation de la collecte des biodéchets d'ici à 2025, "l'harmonisation nationale des couleurs des bacs ou la généralisation d'un tri séparé du papier-carton". Ce "saut de performance" cependant "ne sera possible que si tous les acteurs engagent des discussions".
Des fédérations professionnelles du recyclage ont de fait exprimé des réserves sur la consigne. La Fnade, la fédération des entreprises du recyclage et du traitement des déchets, se préoccupe du "coût associé" à sa mise en place. La fédération Federec préconise plutôt un nouveau mode de tri "clarifié et simplifié".

À propos de la consigne, "je ne crois pas à une solution à la va-vite", a déclaré Mme Poirson au JDD. "Le principe est arrêté car c'est le seul qui garantit des niveaux de collecte très élevés, mais il reste à déterminer le + comment+. Est-ce qu'il faut une consigne pour le recyclage, pour le réemploi, uniquement pour les emballages plastiques ou aussi pour le verre?". Pour elle, "cette loi marquera un vrai tournant écologique" et constituera "une réponse au débat stérile entre croissance et décroissance".
Le projet de loi veut notamment renforcer le principe du pollueur-payeur. "Des pans entiers de notre économie ne prennent pas en charge le traitement de leurs déchets, supporté par les collectivités, donc par les impôts locaux: les articles de bricolage, de jardinage, de sport, les jouets, les mégots... Ça va changer", dit-elle.

AFP/VNA/CVN

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