>>Troisième jour de canicule en France, la moitié du pays en alerte
"2015 se place au 3e rang des années les plus chaudes" avec une moyenne de 1°C au-dessus de la normale, indique un communiqué de Météo-France. La normale saisonnière correspond à la moyenne au cours de la période 1981-2010.
La température moyenne de l'année écoulée a été 13,5°C, a précisé Christine Berne, climatologue à Météo-France, alors qu'elle avait été de 13,8° en 2014 et de 13,6 en 2011.
Un nageur dans la Méditerranée, à Nice, le 18 décembre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Signe d'une tendance lourde au réchauffement : les dix années les plus chaudes enregistrées en France depuis 1900 sont toutes comprises entre 1990 et 2015.
Après 2014, 2011 et 2015, il y a dans l'ordre 2003, 1994, 2006, 2002, 2000, 1997, 1990.
"Les moyennes mensuelles et annuelles sont calculées à partir de stations météo installées dans une trentaine de villes en France, au même endroit depuis 1900, d'où une grande fiabilité des données", selon Christine Berne.
"Nous l'oublions rapidement mais tous les mois de 2015 n'ont pas été chauds, comme septembre et octobre qui ont été plus frais que d'habitude", poursuit la scientifique. "Mais ce qui a fait basculer 2015 dans les années très chaudes, c'est vraiment novembre et décembre", a-t-elle ajouté.
Le dernier mois de l'année a même constitué un record dans l'Hexagone avec des températures moyennes ayant dépassé la normale de 3,9°C, un écart énorme.
"En décembre, il n'y a pas eu tant de records que ça, c'est plutôt la durée de la douceur qui a été surprenante avec constamment des écarts de plusieurs degrés avec les normales saisonnières", toujours selon Mme Berne.
Météo-France évoque "des températures printanières, supérieures aux valeurs habituelles d'un mois de mars, mesurées régulièrement", au cours du dernier mois de 2015.
Pas de gelée en Île-de-France
Le 20 décembre, il a par exemple fait 21°C à Biarritz et 15°C à Paris. La veille, le mercure avait grimpé jusqu'à 16,4° au Touquet.
Novembre a été le 3e mois de novembre le plus chaud.
Évolution des températures moyennes en France de 1900 à 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Corollaire de cette douceur : un nombre de jours de gel divisé par deux ou trois dans de nombreuses régions. En Île-de-France, il n'a pas gelé du tout en décembre ! Contre une dizaine de jours habituellement. Même scénario à Strasbourg (6 jours de gel contre 14), Besançon (8 au lieu de 15), Clermont-Ferrand (6 au lieu de 14).
À l'inverse, l'ensoleillement a été plus de deux fois supérieur à Orléans, Grenoble, Auch ou Besançon. Les habitants d'Ambérieux (Ain) ont même bénéficié de 140 heures d'ensoleillement contre 50 heures normalement et les Parisiens de 91 heures contre 51 heures.
Météo-France a également précisé que la pluviométrie avait été "déficitaire de 10% sur la quasi-totalité du pays, plaçant 2015 parmi les 10 années les plus sèches depuis plus de 50 ans". Un bilan plus complet sur l'année 2015 doit être publié cette semaine.
Au niveau mondial, 2015 pourrait être l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis l'ère pré-industrielle.
Alors que 2014 avait battu un record mondial, les températures mesurées de janvier à novembre ont déjà franchi un nouveau seuil, selon les experts de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
Les résultats définitifs pour 2015 au niveau mondial sont attendus courant janvier.
Le franchissement du seuil symbolique de 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle devrait être franchi, prédisent les scientifiques, qui mettent en avant les effets conjugués du réchauffement climatique et d'un puissant épisode El Niño cette année dans le Pacifique.