Au Vietnam, le football a aussi son mot à dire. Le sport roi y est pratiqué partout, sur les terrains des sports, bien sûr, mais aussi dans les parcs, les espaces amenagés et le trottoir. Les férus du ballon rond s’y comptent par milliers. Les adultes, les jeunes, voire les moins jeunes ont une passion démesurée pour le cuir. Point n’est besoin d’être expert pour le remarquer.
Au Vietnam, le football déchaîne les passions comme sous d’autres cieux. |
Un petit tour des stades suffit à constater que les gradins ne désemplissent pas ; pareil pour les salons, lieux publics, et surtout les cafés où la ferveur est à son comble. Chaque fois que se joue une compétition internationale ou nationale d’envergure, il règne une ambiance de fête.
Loin de l’Europe, terre de ses racines, ou de l’Amérique du Sud, celle de sa révélation, le sport roi a bravé le temps et l’espace, traversant des milliers de kilomètres pour affoler spectateurs et téléspectateurs à l’autre bout du monde.
Grande affluence dans les stades
La reine des disciplines sportives planétaires est en bonne posture au Vietnam. À Hanoi comme dans plusieurs grandes villes, l’affluence est grandissante lors des matchs des sélections nationales ou du championnat national. Certains se jouent à guichet fermé. En témoignent les tribunes des stades régulièrement bondées des supporters dans une ferveur digne des grandes enceintes sportives mondiales.
La sélection nationale féminine championne d’Asie du Sud-Est en 2012, une des grosses performances du football vietnamien. |
Selon un gestionnaire du stade Thông Nhât de Hô Chi Minh-Ville, les matchs de football sont parmi les événements drainant le plus de spectateurs au Sud : «À l’occasion des matchs de la sélection nationale et ceux du championnat national, le stade se remplit souvent. C’est la preuve que les Vietnamiens sont passionnés de football», affirme-t-il.
Des dires qui confirment qu’au Vietnam, le sport roi s’est aussi frayé son chemin, s’incrustant dans un environnement dominé par d’autres disciplines.
À défaut d’aller au stade, certains supporters préfèrent regarder les matchs à domicile. Là aussi, c’est un grand public présent devant les téléviseurs. Dans plusieurs cafés, des écrans ont été installés afin de permettre à ceux qui le désirent de suivre les matchs. Les matchs de football comptent d’ailleurs parmi les programmes à grande audience.
Gérante d’un café à Hanoi, Tam Minh savoure l’afflux de téléspectateurs pendant les retransmissions des matchs. «Mon café existe depuis dix mois. C’est lors des retransmissions des matchs de football qu’il reçoit le plus de visiteurs», confie-t-elle.
Quid du football Vietnamien ?
Si dans les stades et les salons l’ambiance est omniprésente, qu’en est-il alors du sport ? Une certitude : il y a encore un fossé à combler afin de propulser le pays au rang des nations du football.
Actuellement, les résultats sont peu convaincants. La nation sang et or stagne encore dans le ventre mou des classements mondiaux. Selon le dernier classement FIFA des pays du football, le Vietnam occupe la 143e place mondiale sur 207 nations et la 23e continentale sur 46 fédérations membres de la Confédération asiatique de football. (Classement publié en février 2014)
C’est peut-être le talon d’Achille du football vietnamien. Les étoiles dorées (surnom de la sélection nationale) peuvent se mordre les doigts pour leur palmarès peu reluisant. La salle des trophées presque vide attend toujours d’être garnie.
À ce jour, force est de constater que la grosse performance du football masculin reste le titre de champion d’Asie du Sud-Est remporté en 2008 ainsi que deux médailles d’argent glanées lors des Jeux d’Asie du Sud-Est en 2003 et 2005. Pour sa part, la sélection nationale féminine compte un titre de champion d’Asie du Sud-Est, quatre médailles d’or et une en argent lors des Jeux d’Asie du Sud-Est. Pourtant, cela ne suffit pas à affirmer que le football vietnamien se porte pour le mieux. Il y a du chemin à parcourir.
Et maintenant ?
Conscient des efforts à déployer afin de s’affirmer sur l’échiquier mondial, le Vietnam a pris à bras-le-corps sa situation footballistique. Il a changé le fusil d’épaule multipliant des stratégies afin de rendre son football compétitif et attractif.
Dans l’objectif de hausser le niveau du championnat national (V-League), un expert japonais a été nommé à la tête du Comité d’organisation dans le cadre du partenariat entre la Compagnie de football professionnel du Vietnam (VPF) et son équivalente japonaise (J-League). En même temps, le pays détecte de nouveaux talents, et continue de former ses entraîneurs afin d’élever leur niveau. En parallèle, l’ouverture au monde se poursuit. Depuis une dizaine d’années, les clubs de football du championnat national ont été autorisés à recruter des étrangers pour renforcer leurs effectifs. Actuellement, ils sont nombreux à endosser les maillots des grands clubs vietnamiens y monnayant leurs talents.
Par ailleurs, la rénovation d’infrastructures sportives est sur une bonne lancée. Plusieurs grands stades bénéficient régulièrement de travaux de rénovation. De plus, l’État envisage de construire de nouvelles enceintes aux standards internationaux.
Le pays a amorcé un virage allant dans le bon sens et, se trouve sur une bonne dynamique. Mais il reste encore de gros progrès à faire. Les années à venir en diront certainement un peu plus.
Freddy MULUMBA/CVN