>>Une rentrée scolaire de crise en Haïti à cause des difficultés économiques
Un jeune haïtien lit un livre le 15 septembre 2012 à Port-au-Prince. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Initié en 1995, l'événement garde pour objectif de démocratiser le livre dans un pays où le secteur littéraire est très productif mais où plus de la moitié des habitants vit sous le seuil de pauvreté. Grâce au partenariat avec une banque privée haïtienne, les catalogues des maisons d'édition du pays sont vendus avec une réduction de 40%.
"Définitivement, certains attendent toute l'année Livres en Folie pour acheter des livres. Ça embête bien d'ailleurs certains libraires et revendeurs mais c'est vraiment un moment très important, surtout pour les jeunes", témoigne Gary Victor, écrivain haïtien parmi les plus populaires du pays de la Caraïbe.
Venue dès l'ouverture, Denza Orcel, 16 ans, attend de pouvoir récupérer les ouvrages qu'elle a choisis.
"J'ai beaucoup économisé, j'ai aussi demandé un peu d'argent à ma maman pour pouvoir m'acheter mes livres, confie l'adolescente. J'aurais bien voulu acheter plus mais bon, six c'est déjà bien", sourit Denza, bon de commande et petit porte-monnaie en main.
Vaste choix
Le long des allées, entre les stands des éditeurs, chaque visiteur épluche les pages du journal qui rassemble les références des plus de 1.800 ouvrages en vente.
La large disponibilité des titres est un atout indéniable de l'événement car les petites librairies de la capitale, que l'on dénombre sur les doigts de la main, sont loin d'offrir un tel choix.
L'édition 2017 de Livres en Folie avait attiré plus de 17.000 visiteurs, et plus de 42.000 livres avaient été vendus à Port-au-Prince, en ligne et dans les quelques succursales bancaires de province participant à l'opération.
Mais parmi la foule qui circule dans le jardin du musée du panthéon national, qui accueille l'événement depuis l'an dernier, tous n’achèteront pas de livres, notamment les milliers d'écoliers invités par les organisateurs pour leur permettre d'échanger avec les écrivains.
Dès l'enfance, "on veut leur transmettre l'amour du livre, l'objet mais aussi tout ce qu'il y a autour comme ici avec les rencontres avec les auteurs, les autres lecteurs" explique Robenson Cajuste, venu avec une cinquantaine d'enfants âgés de 8 à 10 ans.
Malgré tout, le prix reste un écueil. "Je sais qu'il y a déjà une grosse réduction mais les prix des livres restent encore trop chers pour eux", regrette l'instituteur d'une école d'un quartier pauvre de la capitale.