Une scène de la pièce +Fleur de prunier+ |
Une pièce de cai luong consacrée à cette période, qui a été primée lors du concours national de cai luong de 2015, vient d’être remontée par la troupe Tây Dô, à Cân Tho.
L’histoire se passe à Cân Tho, dans un jardin de pruniers qui se trouve être le point de départ d’une ligne de 30 km entourant le centre-ville, de l’ouest à l’est de la rivière Hâu.
Pendant la résistance anti-américaine, cette ligne était l’axe principal par lequel les libérateurs transportaient armes, munitions, vivres depuis leur bastion jusqu’au centre-ville de Cân Tho, où étaient stationnés les organes névralgiques des forces américaines et saïgonnaises dans la région. De quoi justifier les attaques massives menées par ces dernières contre cette ligne en général et ce jardin de pruniers en particulier.
De nombreux habitants se sont rangés du côté des résistants, dont Ta Thi Phi qui a, à titre posthume, reçu le titre de Mère héroïne vietnamienne. Elle s’est sacrifiée dans ce jardin de pruniers, qui se trouvait être le sien, pour protéger les résistants en ce printemps épique de 1968. C’est son histoire, un fait réel, qui est racontée par la troupe de théâtre Tây Dô.
Lors du concours national de cai luong de 2015, la pièce Fleur de prunier de la troupe Tây Dô a obtenu deux médailles d’or et trois d’argent. Depuis, elle est présentée régulièrement aux habitants et aux touristes qui passent par le site historique du jardin de pruniers. Dans cet espace chargé d’histoire, les spectateurs pleurent et rient avec les personnages.
"La façon dont les artistes ont reconstitué cet événement historique est vraiment convaincante et attractive. De par leur talent extraordinaire, ils nous touchent profondément", confie Ngô Manh Khang, élève au lycée Luong Thê Vinh.
"Je suis moi-même une maman, née dans une famille de tradition révolutionnaire, ma grand-mère étant une +Mère héroïne vietnamienne+. Du coup, je me sens parfaitement à l’aise dans les rôles de mère», nous explique Thao Vân, une actrice de la troupe Tây Dô.
Cinquante ans après l’offensive générale du printemps 1968, le site historique du jardin de pruniers est devenu une destination de choix pour les amoureux d’histoire et les touristes.