>>Rougeole : les groupes à risque doivent être vaccinés en Europe
Une infirmière vaccine une petite fille contre la rougeole, à Kiev, le 15 janvier |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les derniers décès en date - ceux d'un enfant de dix mois dans la région d'Odessa (Sud) et d'une femme adulte dans la région de Kirovograd (centre) - sont survenus début juin, a déclaré une porte-parole du Centre d'État de la santé publique, Olga Zakhartchenko. Au total, plus de 20.500 cas de rougeole ont été enregistrés en Ukraine depuis le début de l'année, quelque 12.200 chez les mineurs et 8.300 chez les adultes, selon la même source.
Le régions les plus touchées sont celles de l'Ouest de l'Ukraine (Lviv avec presque 3.000 cas, la Transcarpatie avec 2.500 cas, Ivano-Frankivsk avec 2.300 cas et Tchernivtsi avec 1.180 cas). Suivent la région d'Odessa (Sud), où plus de 1.800 personnes ont contracté cette maladie hautement contagieuse, et la ville de Kiev (presque 1.500). Les régions d'Odessa et de Tchernivtsi sont limitrophes de la Roumanie, où cette maladie a été à l'origine de dizaines de décès depuis fin 2016.
Une multiplication des cas de rougeole est également en cours en Allemagne, Grande-Bretagne, Grèce, France et Italie, entre autres, selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies. En Ukraine, la recrudescence de cette maladie a commencé en 2017, y faisant cinq morts parmi les 4.800 malades recensés entre juin et décembre.
Afin de limiter les risques de contamination, les autorités ukrainiennes ne cessent d'inciter la population à se faire vacciner. En 2016, la couverture vaccinale contre la rougeole n'a été que de 42% en Ukraine, soit la troisième plus basse dans le monde, pour la première dose reçue à l'âge d'un an, selon l'UNICEF. L'année suivante, ce chiffre a plus que doublé, dépassant les 93%, d'après le Centre ukrainien pour la santé publique.
Cependant, le retard accumulé pendant les années précédentes est loin d'être comblé: environ 760.000 mineurs ukrainiens n'ont pas reçu au moins un des deux doses du vaccin dont la deuxième doit être administrée à six ans, souligne la même source. "C'est le taux très bas de la couverture vaccinale les années précédentes qui a provoqué la flambée actuelle", a souligné Olga Zakhartchenko.
L'Organisation mondiale de la santé recommande un taux minimum de 95% à 98% pour les deux doses de ce vaccin. Si ce seuil dit "de protection collective" n'est pas atteint, "la flambée se reproduit de façon cyclique, tout les cinq à six ans, comme c'est le cas actuellement", a expliqué Mme Zakhartchenko.