Financial Times : la vague "make where you sell" pousse Apple à choisir le Vietnam

L’investissement en Chine restera attractif en raison de la taille du marché, mais la guerre commerciale et la pandémie ont souligné les risques inhérents à la dépendance à un seul pays. De nombreuses entreprises dont Apple choisissent une stratégie "make where you sell", selon le Financial Times.

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Apple a investi un milliard d'USD au Vietnam pour construire le centre de base de données.
Photo : Yonhap/VNA/CVN

La guerre commerciale américano-chinoise montre peu de signes de détente, même si les deux parties sont encore sous le choc du coronavirus.

Au cours de la dernière décennie, tous les regards étaient tournés vers la Chine. Aujourd'hui, la croissance mondiale se concentre sur l'Asie du Sud-Est, un marché de près de 700 millions de personnes, au sud de la Chine et à l'est de l'Inde.

Avec un rythme rapide d'urbanisation et d'industrialisation, une démographie croissante, la numérisation, l'accès à l'éducation et l'autonomisation des femmes, l'Asie du Sud-Est est prête à s’affirmer dans le monde.

L'Asie du Sud-Est peut bâtir une économie basée sur le succès de ses voisins, grâce à son potentiel de croissance interne. 60% du commerce total à travers l'Asie est désormais intra-régional : les frontières entre les économies sont floues, tout comme la pauvreté. Le premier est la percée du Japon, suivie de la montée en puissance de 4 "dragons asiatiques" la République de Corée, Taïwan, Hong Kong (Chine) et Singapour.

Ces vagues ont inspiré et dirigé le flux d'investissements en Chine, qui est le plus grand centre de croissance d'Asie depuis plus de 10 ans. Maintenant, les entreprises investissent toutes en Asie du Sud-Est.

L'ASEAN, l'Inde, le Japon, l'Australie et la Chine forment une grande région représentant près de 40% du PIB mondial. L'investissement dans les start-ups technologiques chinoises en Asie du Sud-Est a quadruplé. La Chine traite avec l'Asie du Sud-Est plus que les États-Unis. La réalité est que la Chine soutient ses voisins - qui sont plus fiables qu'une superpuissance erratique (les États-Unis), a déclaré le Financial Times.

Les investisseurs en capital-risque chinois voient également des opportunités en Asie du Sud-Est. Ils ont investi plus de 650 millions d'USD dans des sociétés technologiques d'Asie du Sud-Est au premier semestre 2019, selon Refinitiv.

Bien que le président américain Donald Trump se soit retiré de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), les importations américaines en provenance du Vietnam continuent d'augmenter avec 40% en 2019, tandis que les importations de produits chinois ont chuté de plus de 20%.

Les États-Unis ne participant pas au TPP, les entreprises tells que Mastercard, Qualcomm, Exxon et Pfizer ont investi davantage en Asie, car c'est la meilleure façon pour elles de pénétrer le marché asiatique. En 2019, l'Asie du Sud-Est a attiré 150 milliards d'USD d'investissements directs étrangers, inférieur aux 200 milliards de la Chine mais supérieur aux 50 milliards de l'Inde.

Il y aura plus d'entrées de capitaux d'investissement dans le contexte où l'UE cherche également à conclure un accord commercial avec l'ASEAN, ainsi que le Royaume-Uni post- Brexit qui s'efforce de renforcer sa présence en Asie.

L’investissement en Chine restera attractif en raison de la taille du marché, mais la guerre commerciale et la pandémie ont souligné les risques inhérents à la dépendance à un seul pays. De nombreuses entreprises dont Apple choisissent une stratégie "make where you sell" (où les entreprises vendent leurs produits, elles les y produisent).

De nombreuses sociétés multinationales souhaitent se diversifier en Asie du Sud-Est pour accéder à des marchés à croissance rapide. Les téléphones Samsung ont été fabriqués à Bac Ninh et Thai Nguyên avant même que les entreprises sud-coréennes ne commencent à produire davantage au Vietnam après l'éclatement du COVID-19.

Les entreprises dotées de processus de fabrication sophistiqués comme Apple, avant même l'attaque du coronavirus, avait étudié le Vietnam pour mettre en place des zones de production similaires à l'usine iPhone de Foxconn à Zhengzhou, en Chine.

Le coronavirus affectera les commandes à l'exportation, mais les pays de l'ASEAN ont des facteurs plus favorables pour surmonter la pandémie, par rapport à 1998 ou 2008. Parce qu'en 2008, l'affaiblissement de la demande dans l'Ouest avait paralysé les pays dépendants des exportations. Maintenant, les pays de l'Asie du Sud-Est dépendent les uns des autres, ainsi que de leurs voisins comme la Chine, le Japon et l'Inde plus qu'ils ne dépendent des pays occidentaux.

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