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Trois artistes de renom (de gauche à droite) : le peintre Nguyên Quang Vinh, le sculpteur Bùi Hai Son et le peintre |
Placée sous le patronage d’UrbanArt (qui est à la fois organisateur et investisseur), l’exposition d’art Filters a ouvert ses portes fin octobre durant trois jours, au GEM Center, dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Un espace d’exposition moderne et spacieux (plusieurs centaines de mètres carrés) consacré exclusivement à trois artistes de renom : le sculpteur Bùi Hai Son, les peintres Nguyên Quang Vinh et Lê Kinh Tài.
«La peinture constitue un art supérieur. C’est pourquoi, nous souhaitons honorer ses œuvres dans un espace sophistiqué. Et nous ambitionnons d’en faire un événement d’envergure internationale en l'honneur de la peinture vietnamienne», déclarait juste avant l’expo un responsable d’UrbanArt.
Des œuvres sublimées
L’exposition d’art Filters |
Dans ce superbe espace, s'étalaient une trentaine de toiles et de sculptures de grande envergure. Aucune peinture n’affichait une dimension inférieure à 3 mètres. «C'est vraiment impressionnant ! En contemplant ces vastes toiles disposées dans un tel espace, aux standards internationaux, on a l'impression de se retrouver plongé dans l'immensité et la noblesse de l’Art avec un grand A. La valeur des œuvres semble +sublimée+ ici plus qu'ailleurs», a observé Nguyên Van Tung, féru de peinture.
Et pour guider le visiteur, Filters avait choisi de donner des informations complètes sur les auteurs (œuvres, biographie, etc.), informations affichées dans leur secteur d'exposition.
Pour le collectionneur australien Graeme Bird : «Cet événement extraordinaire laisse transparaître le potentiel de la peinture vietnamienne. Je suis sûr qu'il aura pour effet d’attiser la curiosité des collectionneurs étrangers à la recherche d’œuvres picturales vietnamiennes». Il faut bien le reconnaître, jusqu’ici, les collectionneurs étrangers ne se pressent pas sur le marché de l’art vietnamien, qui souffre d’une indifférence certaine de leur part. Une telle initiative ne peut donc qu’être bénéfique à tous les égards.
Redorer le blason de la peinture vietnamiennne
L’intégralité de la recette obtenue de la vente des billets d’entrée à l'exposition sera reversée au fonds pour les activités humanitaires de Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : Archives/CVN |
L'exposition d'art Filters a étonné les gens par son coût : plus d’un milliard de dôngs, lequel s’est logiquement répercuté sur le prix du billet d'entrée : un million de dôngs pour la journée d'inauguration et 250.000 dôngs pour les deux jours restants. Chose impensable jusqu’ici à Hô Chi Minh-Ville, théâtre de dizaines d'expositions artistiques chaque année, souvent dans des musées ou dans des galeries d’art, et où le droit d’entrée oscille le plus souvent entre 5.000 et 20.000 dôngs, quand il n’est pas gratuit.
Et ce n’est pas ce prix jugé pour beaucoup «prohibitif» qui a freiné l’ardeur des visiteurs, comme l’affirme un responsable d’UrbanArt : «Le nombre de visiteurs à l’expo +Filters+ n’a cédé en rien aux expositions gratuites». Et de préciser que l’intégralité de la recette obtenue de la vente des billets d’entrée sera reversée au fonds pour les activités humanitaires de la ville.
UrbanArt affirme que Filters n’a pas été montée dans un but lucratif. Il s’agit de démontrer que la peinture vietnamienne est digne de figurer dans des expositions de standard international, à l’image de celles que l’on peut voir ailleurs en Asie comme à Singapour, à Hongkong (Chine), en Thaïlande ou aux Philippines.
«Nos efforts en valent la peine, car cet événement onéreux aidera à honorer la peinture vietnamienne, à la hisser au niveau régional et international, à répondre à l’attente des amoureux de la peinture et à accroître sa valeur artistique au regard des collectionneurs étrangers», a estimé le responsable. Et de promettre : «UrbanArt continuera d’organiser de telles expositions au Vietnam».
Nghia Dàn/CVN