>>Platini : fin de suspension mais toujours hors-jeu
>>FIFA: Platini entendu comme plaignant par des enquêteurs parisiens
L'ancien directeur de l'UEFA, Michel Platini, à Berne le 31 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ancien triple Ballon d'Or, portant un costume et une chemise bleue sans cravate, est arrivé en taxi vers 8h45 locales (6h45GMT) devant le siège du Ministère public de la Confédération (MPC). Accompagné de son avocat, Dominic Nellen, il est entré dans le bâtiment, affichant un bref sourire et saluant d'un "bonjour" les journalistes présents.
Platini a été entendu par le procureur Thomas Hildbrand. Début juin, celui-ci a étendu à l'ancien capitaine des Bleus l'enquête qui visait jusqu'alors Blatter, à l'origine d'un paiement controversé en 2011 de 1,8 million d'euros, sans contrat écrit, à Platini, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
Le parquet fédéral a ainsi décidé d'étendre son enquête à Platini, pour des soupçons de "complicité de gestion déloyale, détournement et faux dans les titres". Ancien patron de l'UEFA, le Français, âgé de 65 ans, a désormais le statut d'"accusé".
Platini a été auditionné pendant trois heures. "Tout s'est très bien passé au niveau des questions pour mon client", a déclaré son avocat à l'issue de l'entretien, qui s'est tenu à huis clos.
"Il a répondu à toutes les questions que le procureur lui a posées et a raconté comment tout s'est passé et quelle est la vérité sur le paiement des deux millions. Nous attendons la déposition d'autres témoins dans les prochains jours. Il n'y a rien que nous craignons car ils diront la vérité et le procureur peut voir par lui-même qu'il n'y a rien d'illégal dans ce paiement", a ajouté Maître Nellen.
Blatter doit lui être entendu mardi 1er septembre.
L'ancien président Sepp Blatter lors d'une interview le 28 mai 2019 à Zurich. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux autres anciens hauts cadres de la FIFA sont aussi visés : le Français Jérôme Valcke, ex-secrétaire général, et l'Allemand Markus Kattner, ex-directeur financier, "pour soupçon de gestion déloyale", a précisé le MPC.
À ce titre, M. Kattner sera lui auditionné le 4 septembre.
En juin, Platini indiquait que le MPC avait "confirmé par écrit en mai 2018 à (son) avocat que ce dossier datant de 2015 était clos en ce qui (le) concerne".
"Je n'ai aucune raison de penser que le procureur Hildbrand ait une autre vision des choses", avait-il ajouté. "Après cinq ans, il est tout à fait possible que la Fifa continue de me harceler par le biais de plaintes dans l'unique objectif de pouvoir me tenir à l'écart du football et de salir ma réputation", estimait alors l'ex-joueur vedette de la Juventus.
"Serein"
La justice suisse avait ouvert une procédure pénale en septembre 2015 visant Sepp Blatter à propos de ce paiement suspect.
"Je le répète, il s'agissait d'un arriéré de salaire pour un travail effectué par Michel Platini. La somme a été validée par la commission des finances. Cela ne peut pas relever du pénal", a récemment déclaré M. Blatter, se disant "serein" avant cette nouvelle audition.
Ce paiement suspect a valu à Blatter, 84 ans, comme à Platini, une suspension de plusieurs années de toute activité liée au football, qui a empêché l'ancien président de l'UEFA de briguer en 2016 la présidence de la FIFA.
La suspension de Platini a été confirmée par le Tribunal arbitral du Sport (TAS) qui l'a réduite à quatre ans, puis par le Tribunal fédéral suisse et enfin par la Cour européenne des droits de l'Homme.
La justice suisse a déjà classé une autre procédure pour "gestion déloyale" visant Sepp Blatter, ouverte aussi en 2015 et portant sur l'attribution d'un contrat de droits télévisés à l'Union caribéenne de football (CFU). Mais un recours a été déposé contre cette ordonnance de classement.
Dans ce cadre, M. Blatter a déjà été interrogé fin juillet et début août par M. Hildbrand concernant un vol en jet privé effectué en 2007 par Jack Warner, d'un montant de plus de 350.000 USD, réglé par la FIFA, et pour un prêt d'un million USD sans garantie accordé à la Fédération de Trinidad et Tobago, alors présidée par M. Warner.