Fidel Castro au Vietnam : l’apogée des relations diplomatiques vietnamo-cubaine

Bien qu'un demi-siècle se soit écoulé, la visite du président cubain Fidel Castro dans la zone libérée de Quang Tri (Centre), le 15 septembre 1973, est resté un moment marquant, non seulement dans le domaine diplomatique, mais aussi dans la vie de nombreux Vietnamiens.

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>> Le président Fidel Castro toujours dans le cœur des habitants de Quang Tri

>> La visite de Fidel Castro au Vietnam en 1973 : un symbole vivant de la solidarité

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Le Premier ministre Pham Van Dông (gauche) et le président cubain Fidel Castro dans la zone libérée de Quang Tri (Centre), 15 septembre 1973. 
Photo : Archives VNA/CVN

Dans le cœur du peuple vietnamien, le président cubain Fidel Castro est un symbole d'héroïsme révolutionnaire, de combativité et de liberté, ainsi qu'une figure de la belle solidarité entre les peuples vietnamien et cubain. La visite du président cubain Fidel Castro dans la zone libérée du Sud à Quang Tri en 1973 revêtait une signification politique, ce fut un soutien important pour la libération du pays.

Dans le livre Top secret : les Cubains sur la piste Hô Chi Minh publié en 1990 à La Havane, l’ambassadeur cubain en République démocratique du Vietnam et au Front national de libération du Sud-Vietnam, Raúl Valdés Vivó, a indiqué que l’idée de la visite au Vietnam est née lorsque le président Fidel Castro a accueilli une délégation vietnamienne de haut rang à La Havane au début des années 1970.

Fidel Castro a appelé M. Valdés Vivó, qui avait fondé "l'ambassade dans la jungle profonde" en 1969 à la base de Tây Ninh, à côté du siège du gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud-Vietnam, et lui a dit que parmi les ambassades de Cuba dans le monde, celle qu’il souhaitait le plus visiter était celle du Sud du Vietnam. Le président Fidel a affirmé qu’il était prêt à partir dès qu’il recevrait l’invitation du Vietnam, "malgré tous les risques".

Visite historique

Le leader Fidel ne s'intéressait pas aux rituels diplomatiques honorant le chef de l’État. Il a cité le héros national cubain José Martí : "Toute la gloire du monde est contenue dans un grain de maïs". L’ambassadeur Valdés Vivó a expliqué au Premier ministre Pham Van Dông que "Pour le président Fidel, le Vietnam est désormais le Sud".

Fidel Castro (gauche) lors d'une rencontre avec le Comité populaire révolutionnaire de la province de Quang Tri. 
Photo : Archives VNA/CVN

Le diplomate cubain Raúl Valdés Vivó avait clairement compris les risques que comportait la visite du président Fidel dans un pays toujours en guerre. Lorsque le dirigeant Fidel est arrivé à Hanoï dans le plus grand secret le 12 septembre 1973, il était déjà acté qu’il n'y aurait pas de voyage vers le Sud. Les conditions météorologiques défavorables à cette époque, avec la formation d’une tempête au large des côtes des Philippines et la possibilité d’inondations dans la région centrale, rendaient le souhait du président Fidel encore plus impossible.

Dans le livre, l'ancien ambassadeur Valdés Vivó a écrit : "Le président Fidel a écouté tranquillement ma présentation et a déclaré que son voyage n'aurait vraiment de sens que s'il atteignait le Sud. Il y a toujours eu des risques, mais il n'était pas inquiet, même s'il y avait des problèmes dans le Sud et qu'il fallait plusieurs jours pour rentrer à Cuba. Il pensait que le peuple cubain serait certainement très ému lorsqu'il apprendrait que la délégation était arrivée au Sud-Vietnam".

Lors de la rencontre qui a suivi avec le Premier ministre Pham Van Dông, alors que le chef du gouvernement vietnamien voulait connaître les avis du président Fidel, Valdés Vivó a dit que le leader Fidel avait seulement demandé : "Quand irons-nous au Sud ?" Ensuite, le Premier ministre Pham Van Dông s’est exclamé : "Fidel est bien Fidel". Les sentiments sincères et la détermination du président Fidel ont convaincu le Premier ministre d’accepter. Il a compris que la présence du leader révolutionnaire cubain sur le champ de bataille à ce moment-là stimulerait le peuple de tout le pays.

Le Premier ministre Pham Van Dông (1er plan, 3e à droite), le président Fidel Castro (1er plan, 3e à gauche) et la délégation cubaine à côté du poste de sécurité populaire de Bên Hai, le 15 septembre 1973.
Photo : VNA/CVN

Le voyage prévu à Hai Phong (Nord) a donc été suspendu. Le Premier ministre a dit M. Valdés Vivó : "Demain, nous partirons tôt pour la Sierra Maestra du Vietnam". Le lendemain matin, le 15 septembre, le président Fidel et lui étaient présents à l'aéroport de Gia Lâm et ont embarqué sur un vol secret à destination de Dông Hoi (Centre), alors que l'aéroport était encore jonché de bombes et de débris, tandis que les habitants de Hai Phong attendaient avec impatience de souhaiter la bienvenue à leur ami du bout du monde. : "Demain, nous partirons tôt pour la Sierra Maestra du Vietnam". Le lendemain matin, le 15 septembre, le président Fidel et lui étaient présents à l'aéroport de Gia Lâm et ont embarqué sur un vol secret à destination de Dông Hoi, alors que l'aéroport était encore jonché de bombes et de débris, tandis que les habitants de Hai Phong attendaient avec impatience de souhaiter la bienvenue à leur ami du bout du monde.

Le président Fidel a visité Dông Hoi et Vinh Linh. Tôt le 16 septembre, il a franchi le 17e parallèle. Le Premier ministre Pham Van Dông s’est fièrement vanté auprès du président Fidel d’être "le premier sudiste à pouvoir visiter sa localité pendant quelques heures depuis 1954". À 5h25, le ministre de la Défense Trân Nam Trung et le vice-ministre des Affaires étrangères Hoàng Bich Son (Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Vietnam) ont accueilli la délégation sur la rive sud de la rivière Bên Hai.

Solidarité inébranlable

Le voyage au Sud-Vietnam du leader historique de la révolution cubaine a été tenu si secret qu'il n'a été révélé que par le président Fidel lui-même, lors de sa réception d'adieu le 16 septembre à Hanoï.

Le président Fidel a déclaré qu'il avait visité le siège du gouvernement révolutionnaire provisoire dans la région libérée du Sud-Vietnam, traversé la frontière du territoire libéré le long du 17e parallèle, visité la base 241 et rencontré des officiers et des soldats des Forces armées populaires de libération du Sud-Vietnam, ainsi que des habitants de Quang Tri (Centre). Le leader Fidel a parlé avec enthousiasme de sa rencontre à Cam Lô avec des représentants du gouvernement révolutionnaire provisoire et de son séjour dans la province héroïque de Quang Binh, où "pas une seule maison, pas un bâtiment, pas une école, pas un seul hôpital n'étaient restés debout". Le président Fidel a été ému lorsqu'on lui a donné une poignée de terre imbibée de la sueur et du sang d'une nation héroïque.

Fidel Castro brandit le drapeau victorieux de la brigade Khe Sanh de l'Armée de libération de Tri Thiên-Huê. Photo : Archives VNA/CVN

Le dirigeant Fidel a exprimé son profond respect pour la solidarité inébranlable, le courage, l'héroïsme, la conscience révolutionnaire, le sens du sacrifice et du travail du peuple vietnamien. À travers chaque Vietnamien, le président Fidel ressentait l'empreinte du parti révolutionnaire et les enseignements du président Hô Chi Minh : "Si les racines sont fortes, l'arbre sera durable. Construisez la victoire sur les fondations du peuple".

La première visite du président Fidel Castro au Vietnam était non seulement la première mais aussi la seule visite d’un chef d’État étranger au 17e parallèle, alors que Quang Tri était encore dans la fumée des combats et que l'ennemi venait de se retirer. Lorsque l'Accord de Paris a été signé, des groupes hostiles, des commandos et des espions se mêlaient encore à la population. Sa visite au Vietnam en 1973 fut l'apogée des relations diplomatiques bilatérales, officiellement établies le 2 décembre 1960, un événement sans précédent en Amérique latine, suivie par la création du Comité cubain de solidarité avec le Sud-Vietnam en septembre 1963.

Les peuples de Cuba et du Vietnam se souviendront à jamais des paroles immortelles du commandant en chef Fidel Castro du 2 janvier 1966 : "Nous sommes prêts à donner au peuple vietnamien non seulement notre sucre mais aussi notre sang, une denrée bien plus précieuse que le sucre !" 

Dans son discours avant de quitter le pays, le président Fidel a parlé avec émotion : "Nous sommes arrivés sur cette terre héroïque avec une profonde admiration pour le peuple vietnamien et nous repartons avec une admiration encore plus grande". Fidel a déclaré qu'il était rentré à Cuba avec un seul regret, celui de "ne pas avoir eu l'honneur de rencontrer le président Hô Chi Minh", une personne que le peuple cubain admirait beaucoup.

Thao Nguyên - Mai Phuong/CVN

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