Festival de Cannes: les films vietnamiens encore hors de portée de la Palme d’or

Le Festival de Cannes a toujours une forte attraction pour les producteurs de films du monde entier. Si le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul a donné le bon exemple pour l’Asie du Sud-Est lorsqu’il s’est vu décerner la Palme d’or en 2010, aucun film de cette région n’a reçu ce noble prix depuis.

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"Paper Tigers" du réalisateur américain d’origine vietnamienne Trân Quôc Bao est projeté dans la catégorie "
Photo : ST/CVN

Ces dernières années, le nombre de films vietnamiens primés lors de festivals internationaux n’a cessé d’augmenter. Récemment, l’œuvre Père et fils du réalisateur Luong Dinh Dung a remporté le prix du meilleur long métrage asiatique lors du Festival international du film Fajr d’Iran en 2018. Auparavant, cette œuvre avait aussi décroché plusieurs prix internationaux. De plus, L’île des aubains de la réalisatrice Hông Anh a également été primé "meilleur film" de l’ASEAN International Films Festival & Awards (AIFFA) en 2017.

Pourtant, le Festival de Cannes reste fermé aux films vietnamiens.

Le réalisateur Bùi Thac Chuyên a cependant été sélectionné par l’Atelier de la Cinéfondation de cette 71e édition du Festival de Cannes pour un appel aux partenaires avec le film Glorious Ashes. De son côté, Paper Tigers du réalisateur américain d’origine vietnamienne Trân Quôc Bao est projeté dans la catégorie "Frontières Proof of Concept Presentation". Et le film tourné au Vietnam et qui met en scène la Viêt kiêu française Trân Lang Khê, Les confins du monde, a été présenté lors de la "Quinzaine des Réalisateurs".

Cependant, ce ne sont pas des catégories de compétition pour la Palme d’or.

Créativité, originalité et cachet historique

Une scène du film "Ash Is Purest White" du réalisateur chinois Jia Zhangke.
Photo : afcinema.com

Si l'Oscar est attribué au film jugé le plus créatif au niveau de la réalisation et ayant le plus gros chiffre d’affaires, la Palme d’or de Cannes honore quant à elle la créativité originale et surtout les nouvelles techniques cinématographiques. C’est le cas du film Ash Is Purest White du réalisateur chinois Jia Zhangke. Cette œuvre raconte l'histoire d'une jeune et jolie danseuse, Qiao, amoureuse de Bin, un gangster local. Lors d'un affrontement entre gangs, Qiao tire avec une arme à feu pour protéger Bin et est alors condamnée à cinq ans de prison. À sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin. Au travers de l’histoire d’amour de ces jeunes qui s’étend sur 17 ans, le réalisateur Jia Zhangke réussit à esquisser les changements de la société chinoise.

Une scène du film "La tailleuse" qui a obtenu le Cerf-volant d’or en 2018, le plus prestigieux prix de l'Association des cinéastes vietnamiens.
Photo : CTV/CVN

À l’opposé, les films vietnamiens racontent souvent de petites histoires isolées centrées sur les replis personnels du cœur. Les changements socio-économiques du pays ainsi que les grands jalons de l’histoire nationale n’apparaissent pas toujours dans ces films. C’est l’exemple du film La tailleuse (Cô Ba Sài Gon) de la réalisatrice Ngô Thanh Vân primé Cerf-volant d’or en 2018 (prix de l'Association des cinéastes vietnamiens). On n’y voit aucune trace du Sud du Vietnam avant la réunification nationale en 1975.

D’ailleurs, certains films vietnamiens manquent d’humanisme et leurs chutes tombent souvent dans l’impasse. Le personnage principal se trouve dans une situation étouffante.

Ces faiblesses freinent les films vietnamiens pour l’obtention de prix lors de grands festivals internationaux.


Huong Giang/CVN

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