* Dang Hùng Vo, ancien vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, chef de la section du cadastre de l'Université nationale de Hanoi
J'ai accordé un fort soutien à la construction de logements sociaux pour les personnes à faible revenu, mais je suis inquiet de la méthode de vente de ces habitations. Pour moi, leur distribution doit être réalisée au niveau de la commune : ce sont les personnes dans le besoin qui doivent décider et contrôler l'affectation des logements, en se réunissant, par exemple, au sein d'un conseil d'administration d'une coopérative d'habitat. Cette dernière, créée avec les fonds apportés par les personnes nécessitant d'un logement, se chargerait de la gestion, sans se concentrer sur la commercialisation des appartements. La liste des personnes ayant besoin de logement serait largement rendue publique avant que le conseil d'administration ne prenne de décisions. Actuellement, l'attribution de logements est difficile d'accès aux personnes déshéritées, la sélection des acquéreurs étant trop fréquemment décidée par l'investisseur lui-même. Parmi les autres difficultés générales, on doit d'abord citer que la construction de logements sociaux fait l'objet d'une assistance de l'État en termes de politiques privilégiées (impôts par exemple), les entreprises devant mobiliser des capitaux qu'elles préfèrent naturellement investir dans des projets immobiliers de luxe, dont la rentabilité est bien supérieure. D'autres obstacles sont un manque d'aménagement global, une insuffisance d'infrastructures dans certains centres urbains... Ce qui pourrait entraîner la modification de plusieurs projets de logements sociaux.
* Pham Sy Liêm, vice-président de l'Association des constructeurs du Vietnam
Dans une conjoncture d'une demande en logement constamment supérieure à l'offre, il est particulièrement nécessaire d'employer un mécanisme de distribution très raisonnable afin d'éviter que les entreprises abusent de leur position. J'ai souligné un moyen, entre autres, d'assurer la transparence dans la distribution en accordant des priorités aux personnes qui n'ont pas encore de logement et vivent dans des conditions précaires, à commencer par les foyers disposant de moins de 5 m² par personne. Ceux-ci doivent demander une confirmation de leurs employeurs ou des autorités locales. Autre moyen envisageable, l'attribution des appartements par tirage au sort.
* Vu Thi Hoa, vice-directrice du Département de gestion des logements et du marché immobilier
Deux remarques générales, premièrement, les projets de logements sociaux devraient être répartis en alternance dans divers quartiers dont ceux destinés aux personnes à moyes et élevé revenus. L'intérêt est, d'une part, de leur faire profiter des infrastructures existantes et, d'autre part, d'éviter l'apparition de quartiers de pauvres. Deuxièmement, la distribution des logements est réellement problématique. La réalité est que nombre de personnes sont contraintes d'acheter leur habitation à un intermédiaire, donc à un prix plus, sinon trop, élevé.
* Nguyên Quôc Tuân, vice-directeur du Service de la construction de Hanoi
Pour rendre efficace ce programme, l'État devrait aménager des parcs fonciers appropriés et planifier le développement d'infrastructures pour ces derniers. Le marché des logements sociaux devrait d'abord être attribué aux entrepreneurs sous forme d'adjudication. Ensuite, il faudrait mobiliser toutes les ressources sociales pour ce programme. Enfin, assurer une transparence maximale dans le choix des acquéreurs, pour éviter la spéculation causée par des écarts de prix. Dans la nouvelle cité Viêt Hung par exemple, les appartements de commerce sont majoritairement vendus à 10-12 millions de dôngs le mètre carré, mais les mêmes vendus sous forme de logements sociaux, seulement à un prix de la moitié.
* Nguyên Dinh Duong, directeur de l'Institut de recherche et de développement socioéconomique de Hanoi
Les entreprises ne sont pas attirées par les projets de logements sociaux en raison de la durée d'amortissement qui peut aller jusqu'à 30 ans... Pour les inciter à investir dans ce secteur, l'État pourrait créer des outils de financement de long terme, par l'intermédiaire par exemple du Fonds national pour l'habitat ou des Fonds municipaux de logement, lesquels limiteront les risques encourus par les entreprises.
De fait, le secteur immobilier au Vietnam en général, à Hanoi en particulier, est constamment confronté à 3 problèmes que sont la spéculation, des frais de transactions élevés et le manque de transparence. Pour y remédier, le mieux est de créer une association des logements sociaux, animée d'abord par la population concernée.
Ngân Huong/CVN