>>Découvrir la nuit de Hanoï en bus à impériale à toit ouvert
Des bus à toit ouvert destinés aux touristes à Hanoï. |
Photo: Huy Hùng/VNA/CVN |
La demande en services de transports urbains ne cesse de croître dans les pays développés comme dans ceux en voie de développement. La croissance démographique et l’urbanisation galopante ont entraîné un essor accéléré des grandes villes, elles-mêmes rapidement impactées par une hausse soudaine de la demande de transport, c’est-à-dire d’infrastructures et de services dont la fourniture a pris beaucoup de retard.
Ces dernières années, considérant les transports en commun comme une solution efficace pour réduire les embouteillages, les accidents, la pollution de l’air et stimuler le développement socio-économique, la plupart des grandes villes ont attaché de l’importance à leur mise en place. Par leur efficacité socio-économique, ce sont les bus qui ont bénéficié des investissements les plus conséquents.
Ouverture de nouvelles lignes
Hanoï fut la première localité du pays à développer son réseau de bus, ce dès 2001. Dix-sept ans plus tard, la ville compte 112 lignes et 1.820 bus contre 31 lignes et 300 bus en 2001. L’année 2017 est à marquer d’une pierre blanche avec l’ouverture de 19 nouvelles lignes, vers les 30 arrondissements, districts et chef-lieu de la capitale.
Depuis plus d’un an, les Hanoïens ont également accès à des bus à haut niveau de service (Bus Rapid Transit - BRT) opérant sur la ligne Kim Ma - Yên Nghia. En mai dernier, la Compagnie générale des transports de Hanoï (Transerco) a aussi inauguré une première ligne de bus à impériale à toit ouvert, dénommée "Hanoi City tour" et destinée aux touristes. Ces bus haut de gamme permettent aux passagers de contempler la ville d’en haut, ce qui leur offre des points de vue exceptionnels et inoubliables sur la bouillonnante mégapole.
À Hô Chi Minh-Ville, après de nombreuses années de stagnation, avec même une baisse du nombre de passagers, le réseau a été réorganisé. Cette année, la ville envisage même de mettre en service 12 nouvelles lignes.
Face à une densité démographique croissante et à l’explosion du nombre de véhicules individuels, les villes de Hai Phong (Nord), Dà Nang (Centre) et Cân Tho (Sud) développent aussi leur réseau de bus afin de limiter embouteillages et pollution de l’air, les deux principaux fléaux des grandes villes du XXIe siècle.
La ville portuaire de Hai Phong compte actuellement 11 lignes, les plus fréquentées ayant de 60 à 120 rotations quotidiennes. Dà Nang, quant à elle, dispose de 12 lignes, dont une "de haut niveau"; et Cân Tho, sept, dont deux intra-muros et deux à destination des provinces voisines de Vinh Long et Soc Trang.
Les bus ne répondent qu'à 13% des besoins
de déplacement des habitants à Hanoï,
et 10% à Hô Chi Minh-Ville.
Ce taux tombe à 1% à Hai Phong, Dà Nang et Cân Tho.
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En plus de ces efforts d’élargissement, ces dernières années, les réseaux de bus des grandes villes ont aussi été modernisés. Les anciens véhicules, dont les gigantesques fumées d’échappement étaient la hantise des motocyclistes, ont été remplacés par de nouveaux beaucoup moins polluants, certains aux normes européennes, fonctionnant au GNC (gaz naturel comprimé).
Ces nouveaux bus sont équipés du Wifi gratuit, d’un système d’annonce des arrêts, d’informations sur les itinéraires... La qualité des services s’est également nettement améliorée. Les opérateurs de bus ont déployé de nombreuses nouvelles avancées technologiques dont l’enregistrement des billets en ligne, l’application timbuyt.vn pour smartphones... Ces efforts, qui ont fait du bus un moyen de transport plus civilisé, plus moderne et aussi plus convivial, se sont traduits par une hausse du nombre de passagers.
En 2017, les bus de Hanoï ont transporté 441 millions de passagers, ceux de Hô Chi Minh-Ville 306,59 millions.
Comment séduire encore plus de passagers?
À Hanoï, les bus ne répondent qu’à 13% des besoins de déplacement des habitants et à Hô Chi Minh-Ville, 10%. Ce taux est beaucoup plus bas à Hai Phong, Dà Nang et Cân Tho, de l’ordre de 1%.
Le réseau de bus montre encore bien des lacunes. Celui de Cân Tho, par exemple, malgré une dizaine d’années de fonctionnement, n’a pas encore bénéficié des investissements de la ville. Conséquences: pas assez de lignes ni de bus, des véhicules désuets et une fréquence moyenne d’un bus toutes les 20 à 30 minutes.
En outre, les infrastructures de communication en général et celles des bus en particulier sont insuffisantes pour assurer un bon respect des horaires. Actuellement, outre les 16 km réservés aux bus à haut niveau de service à Hanoï, dans les autres villes du pays, il n’y a pas de voies réservées. En dehors des retards aux heures de pointe et des embouteillages, le réseau doit également faire face au manque de lignes desservant les nouveaux centres urbains.
De récentes études sur quelques lignes à Hanoï montrent que la vitesse de déplacement en 2017 a diminué de 20% à 25% par rapport à 2002. Actuellement, sur la ligne Giap Bat - Gia Lâm, il faut compter 65 minutes contre 50 minutes auparavant.
Face à cette situation, il est important d’améliorer la qualité des services, de moderniser les bus, d’élargir les lignes, d’augmenter le nombre de rotations et, surtout, d’assurer le respect des horaires. À côté des efforts des opérateurs, l’élaboration par les autorités des villes de politiques d’assistance au développement du réseau de bus est aussi très importante.
"Afin d’attirer plus de passagers, il faudrait aussi appliquer des tarifs prioritaires pour les moins de 18 ans et même assurer la gratuité des transports pour les personnes âgées", a proposé Nguyên Trong Thông, président de l’Association des transports en commun de Hanoï.