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Photo distribuée par le palais saoudien montrant le roi Salmane prononçant son discours d'ouverture du G20 en visio-conférence, le 26 mars à Ryad. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le bilan mondial de la pandémie de COVID-19 avoisine les 22.000 morts et la maladie a poussé au confinement de plus de trois milliards de personnes. Les grandes puissances, elles, s'activent pour atténuer les effets de cette situation inédite sur leur économie. Sous la présidence du roi Salmane d'Arabie saoudite, le sommet a réuni les chefs d'État américain Donald Trump, russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et les autres dirigeants du G20 qui ont discuté par visio-conférence de la réponse à apporter à la menace de récession.
Face à un virus "qui ne connaît pas de frontières", les membres du G20 ont appelé dans leur communiqué final à la "solidarité", à la "transparence" et à la coopération avec les institutions internationales pour "rétablir la confiance, préserver la stabilité financière et ranimer la croissance". "Nous injectons plus de 5.000 milliards de dollars dans l'économie mondiale, dans le cadre de politiques fiscales ciblées, de mesures économiques et de plans pour contrer les impacts sociaux, économiques et financiers de la pandémie", ont-ils souligné.
Selon les Affaires étrangères chinoises, sur les 5.000 milliards, la Chine, d'où l'épidémie est partie, a à elle seule "communiqué" le chiffre de 344 milliards, principalement en mesures fiscales. Pendant le sommet, le président chinois Xi Jinping a appelé ses pairs au G20 à abaisser leurs droits de douane, sujet de tensions entre Pékin et Washington, et à faciliter les flux commerciaux. "Les guerres commerciales et les sanctions aggravent la récession", a estimé M. Poutine.
"Choc sans précédent"
Mercredi 25 mars, l'agence de notation financière Moody's a averti que les économies du G20 devraient toutes être en récession cette année en raison de la pandémie. Globalement, ces pays devraient subir une contraction de 0,5% de leur produit intérieur brut (PIB). "Les économies du G20 vont subir un choc sans précédent dans la première moitié de l'année et se contracteront sur l'ensemble de l'année avant de rebondir en 2021", estime l'agence, qui chiffre cette reprise l'an prochain à 3,2% en moyenne.
Le président russe Vladimir Poutine participe à la visio-conférence du G20, le 26 mars près de Moscou. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que plusieurs pays riches ont dévoilé des plans de relance colossaux, les inquiétudes s'intensifient pour les pays pauvres qui n'ont pas accès aux marchés des capitaux et pas de services de santé adéquats. Le G20 a appelé dans son communiqué les institutions internationales, dont l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds monétaire international (FMI), à "aider les pays émergents et en développement à faire face aux chocs sanitaires, économiques et sociaux du COVID-19".
"Il est de notre responsabilité de tendre la main aux pays en développement (...) en leur permettant de renforcer leurs capacités et d'améliorer leurs infrastructures afin qu'ils surmontent cette crise et ses répercussions", a souligné le roi saoudien au début du sommet. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'OMS, le G20 doit offrir son soutien aux "pays à faible et moyen revenu", notamment d'Afrique subsaharienne. Et pour le FMI et la Banque mondiale, il doit suspendre le paiement des dettes des pays les plus pauvres.
"Échauffement"
Le Sommet a eu lieu alors que les dirigeants du G20 sont plus divisés que lors des Sommets ayant suivi la crise financière de 2008. Mercredi 25 mars, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a pris la Chine pour cible, affirmant que le G7 avait constaté "une campagne intentionnelle de désinformation" de Pékin au sujet du virus.
Les prix du pétrole, déprimés par l'impact de l'épidémie sur la demande, sont au centre de tensions entre Moscou et Ryad, les Saoudiens s'étant livrés aux plus fortes baisses de prix en deux décennies en représailles au refus de la Russie de réduire la production pour soutenir les cours. "La leçon que les dirigeants doivent tirer de leur réunion est que, encore une fois, la solidarité internationale doit être l'instrument le plus important pour combattre la crise", a déclaré Markus Engels, de la Global Solutions Initiative.
Mais selon le directeur exécutif par intérim de l'ONG Oxfam, Chema Vera, la déclaration du G20 n'est "pas suffisante", les "gouvernements les plus riches étant encore au stade de l'échauffement face à l'ampleur de l'effort à fournir". Il a appelé à un "plan vraiment ambitieux" surtout pour soutenir les infrastructures de santé publique.
AFP/VNA/CVN