>>Ouverture de l'exposition "Bloc silencieux" de Nguyên Công Tri
Des œuvres sur "la Traversée du désastre" présentées au public de Hô Chi Minh-Ville. |
Ayant pour thème "la Traversée du désastre", le vernissage a présenté une cinquantaine d’œuvres, conçues en 2016 et développées lors de résidence de l’artiste à la "Villa Saigon" entre 2018 et 2019. Les œuvres de François Andes apportent au public une signification mythologique particulière de la vie humaine via des dessins, animations, sculptures, costumes, masques, ainsi que des compositions musicales créées par les compositeurs de renom Samir Odeh-Tamimi (Palestine/Israël) et Sérgio Rodrigo (Brésil).
Comment percevoir, dans l’humanité, ce qui pourrait lui être essentiel lorsque l’on se retrouve face à un mur sur lequel est gravée la devise en latin "Vigilia Pretium Libertatis ?". Quel paysage peut encore se laisser contempler par les sociétés humaines qui, après avoir organisé de nombreux génocides, achèvent le XXe siècle en générant un écocide aux conséquences désastreuses ?
Ces questionnements ont été communiqués par ses œuvres qui orientent le public vers une découverte approfondie de diverses croyances pour lui évoquer la question de l’évolution de la relation de l’homme à la nature, en particulier aux écosystèmes des courants d’eau et des forêts, à la recherche dans plusieurs mythologies les clés pour réinventer notre réalité où nous permettre, tout du moins, de la traverser. L’axe du conservateur principal a choisi comme protagoniste un courant d’eau traversant différents territoires et cultures.
Nouvelles figures mythologiques et nouvelles croyances
Ainsi, les recherches de l’artiste et du commissaire d’exposition exposent des analogies et, en allant plus loin, des syncrétismes pouvant être relevés entre les représentations de divinités féminines et masculines attachées à l’eau et à la forêt dans plusieurs cultures à travers le monde. Lieux de passage du monde des vivants à celui des morts, d’un monde ancien vers un monde nouveau, territoires d’exploration infinie portant souvent en eux les origines et pouvant seule pénétrer les territoires les plus inhospitaliers, la rivière et la forêt dans cette exposition amènent à une réflexion sur les frontières entre les territoires sauvages et les espaces civilisés, territoire privilégié d’Artémis dans la mythologie grecque, d’Oxum dans la culture yorubá et des Déesses Mères au Vietnam.
François Andes répond au média. |
Par ailleurs, cette recherche entend signifier les transformations et les dérèglements de la Nature, dus au comportement prédateur de l’Homme sur Terre. La destruction des espaces naturels, la déforestation, la pollution de l’air, la contamination de l’eau, les déchets dans les océans et la surexploitation des ressources bouleversent radicalement nos terres et pourraient amener à l’apparition de nouvelles figures mythologiques et de nouvelles croyances.
François Andes nous présente un bestiaire imaginaire vaste et fascinant, peuplé de rêves, de luttes et de symboles ancestraux, issus de différentes mythologies. Les protagonistes sont archaïques et intemporels, et nous montrent que ce qui tend à se pérenniser s’approche dangereusement de la fatalité. Ces monstres et dieux d’une animalité humanisée sont prêts à la guerre, à l’étonnement, au silence mais également à l’amour.
Clôture de l’exposition : le 28 mars
Texte et photos : Truong Giang/CVN