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Mahiedine Mekhissi champion d'Europe du 3.000 m steeple à Berlin le 9 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Mekhissi rejoint dans le panthéon masculin des +Europe+ l'Allemand Harald Schmidt, monument du 400 m haies, les Britanniques Roger Black (400 m) et Mo Farah (10.000/5.000 m).
Le Rémois a gagné en conclusion d'une course menée avec un train de sénateur: une accélération progressive à 600m de l'arrivée a suffi pour marquer la différence, en 8 min 31 sec 66, devant l'Espagnol Fernando Carro (8:34.16) et le jeune Italien Yohanes Chiappinelli (8:35.81).
Le Français Yoann Kowal, en terminant vite, a échoué au pied du podium (8:36:77). Dans son tour d'honneur, drapé de bleu-blanc-rouge, Mekhissi a ouvert sa main gauche pour signifier cinq.
"Vidé"
Comme pour mettre définitivement de côté un mauvais souvenir. En 2014 à Zurich, Mekhissi avait été privé d'un autre titre sur le steeple. Vainqueur aisé sur le terrain, il avait été disqualifié pour avoir ôté son maillot avant la ligne d'arrivée. Et Kowal, arrivé deuxième, avait hérité du titre, visiblement gêné de ce cadeau inattendu.
Le sprinter Christophe Lemaitre, quadruple champion d'Europe et absent dans la capitale allemande sur blessure, doit donc laisser Mekhissi s'échapper en haut de la page d'histoire de l'athlétisme tricolore.
Comme à Zurich où il avait aussi gagné le 1.500 m deux jours après sa déconvenue, et pour ne pas oublier Zurich, Mekhissi, homme de défis, s'est lancé à Berlin dans un périlleux doublé 3.000 m steeple-5.000 m.
Ses réserves n'ont pas été trop entamées dans l'optique de la finale directe du 5.000 m programmée samedi 11 août. La confrontation avec les trois frères Ingebrigtsen promet.
"Pour l'instant je n'ai pas envie de faire le 5.000 m. J'ai tellement puisé au fond de moi-même que je me sens vidé. Toute cette saison, j'ai été fatigué mentalement. Je ne dis pas que je veux prendre ma retraite mais parfois on y pense", a toutefois indiqué le demi-fondeur, qui apporte à la France une 2e médaille, après celle, également d'or, du 10.000m par Morhad Amdouni.
"Je suis un homme, je ne suis pas une machine. L'année dernière, je n'ai pas fait de médaille (aux Mondiaux, ndlr), mais on va dire que j'essaye de répondre présent à chaque moment. Je ne me fais pas de cadeaux au quotidien. Il n'y a pas de hasard dans la vie, c'est beaucoup de travail, d'entraînement, de sacrifice depuis plusieurs années", a souligné le steeplechaser.
Doublé allemand
Pas très loin de la piste, le spectacle pour le public était aussi sur la pelouse. Le poumon de l'Olympiastadion a battu au rythme du lancer du javelot, les ovations montant à chacun des passages des trois Allemands, tous prétendants au titre.
À ce jeu, le champion olympique Thomas Röhler (89,47 m) a pris la mesure du champion national Andreas Hofmann (87,60 m), alors que Johannes Vetter, médaillé d'or aux Mondiaux 2017, a terminé cinquième (83,27 m).
L'Allemand Thomas Röhler lors des championnats du monde à Londres le 10 août 2017. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Et pour fêter son succès dans la touffeur de la nuit, Röhler s'est jeté dans la rivière du steeple, ivre de fraîcheur. Améliorer significativement son record personnel (de 48.76 à 48.42) n'a pas suffi à Ludvy Vaillant pour monter sur le podium du 400 m haies.
Quatrième comme Kowal, le Martiniquais a perdu la bataille pour la 3e place contre l'Irlandais Thomas Barr (48.31), alors que le Turc d'origine cubaine Yasmani Copello (47.81) et surtout le champion du monde norvégien Karsten Warholm étaient intouchables au niveau du Vieux Continent (47.64).
"Je m'attendais à ramener une médaille, donc il y a beaucoup de déception malgré mon record personnel, qui a un petit goût amer. Mais ça va me servir d'expérience pour les prochaines grandes échéances. Sur le plan tactique, j'ai fait ce que je voulais faire, je commence seulement à assimiler les courses de grands championnats", a expliqué Vaillant.
Pour la perchiste Ninon Guillon-Romarin, c'est une 5e qui vient clôturer ces "Europe", après un échec à 4,70 m.
Le Turc Ramil Guliyev a lui survolé la finale du 200 m en 19 sec 76 (v+0,7 m/s), sur les ailes de son titre mondial en 2017, le premier de l'ère de l'après Usain Bolt.
AFP/VNA/CVN