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La France bat l'Andorre 3-0 lors de la 6e journée des qualifications pour l'Euro-2020. |
Il y a la fête, et le comptable. Côté fête: un Stade de France en joie devant les multiples occasions que se sont procuré les Tricolores pour leur 100e match dans leur enceinte fétiche depuis son inauguration en 1998. Côté comptable, trois points de plus dans la besace des champions du monde, à ajouter aux trois unités glanées samedi contre l'Albanie (4-1).
Ce qui fait, en tout, 15 points sur 18 possibles depuis le début de cette campagne: honorable, certes, mais ce bilan est toujours partagé par la Turquie, victorieuse mardi soir 10 septembre en Moldavie (4-0).
Si l'Islande, battue en Albanie (4-2), a enfin lâché du lest, ce n'est pas le cas des Turcs. Les retrouvailles le 14 octobre au Stade de France promettent d'être électriques, après la claque subie par les Bleus à Konya (2-0 en juin). Et il aura fallu, trois jours plus tôt, négocier un déplacement difficile à Reykjavik contre des Islandais en quête de points.
Coman récidive
Les Bleus iront en Islande avec un argument de poids: la confiance. Sans trois de ses habituels titulaires - Kylian Mbappé, N'Golo Kanté et Paul Pogba étaient blessés -, Didier Deschamps sort en effet du mois de septembre avec une certitude: son réservoir de joueurs a l'envie et le talent pour exister en Bleu.
Le sélectionneur a enfin vu un Kingsley Coman libéré de ses blessures à répétition et redoutable d'efficacité: après son doublé de samedi contre l'Albanie, l'ailier du Bayern Munich a encore prouvé son sang-froid devant les cages en réveillant le Stade de France d'un but survenu après un premier quart d'heure morose (18e).
Il a découvert un Jonathan Ikoné plein de fougue: buteur express samedi 7 septembre pour ses débuts en sélection, le Lillois de 21 ans a impressionné par sa technique, ses dribbles et sa vision du jeu. Sa passe entre les lignes millimétrée vers Coman sur le premier but l'illustre.
Deschamps a, aussi, entrevu ce que pourrait donner une charnière Raphaël Varane-Clément Lenglet en défense. À l'aise techniquement, les deux joueurs ont beaucoup apporté dans la construction, et même dans la finition, à l'image de cette puissante frappe du Madrilène bien détournée par Josep Gomes (39e), et surtout ce but de la tête de Clément Lenglet, son premier en Bleu à sa troisième sélection (52e). Il faudra toutefois revoir ces deux-là contre des adversaires plus accrocheurs.
Griezmann encore frustré
Car les Andorrans avaient les jambes lourdes, mardi soir, et peut-être aussi le moral dans les chaussettes, trois jours après avoir espéré pendant 88 minutes ramener un match nul d'Istanbul avant de s'incliner sur le fil (1-0).
L'attaquant de la France Wissam Ben Yedder (centre) buteur lors de la victoire 3-0 sur l'Andorre au Stade de France le 10 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La 136e nation mondiale a bien résisté, grâce notamment à un solide Gomes dans les buts face à Olivier Giroud (26e) ou Antoine Griezmann sur penalty (28e), mais elle a finalement logiquement concédé le break en seconde période, sur un coup franc parfait de Griezmann vers la tête de Lenglet.
"Grizou", justement, aura compensé son manque d'efficacité - il a raté deux penalties en deux matches - par un gros travail collectif: il aurait signé une troisième passe décisive en deux matches si la tête de Moussa Sissoko n'avait pas heurté la barre (68e).
Cette même transversale qui sauva deux minutes plus tard Andorre, sur une tentative de Coman. Mais qui n'aida en rien sur le troisième but, signé Wissam Ben Yedder en toute fin de match (90e+1).
Finalement, le match le plus équilibré a peut-être eu lieu dans les tribunes du Stade de France. Non pas entre supporters - difficile de distinguer un "kop" andorran au milieu des quelques 55.000 spectateurs - mais entre personnalités publiques.
La ministre des Sports Roxana Maracineanu et le président de la Fédération française de football Noël Le Graët, qui s'opposent vivement depuis quelques jours sur la question de la lutte contre l'homophobie dans les stades, se sont retrouvés côte-à-côte en tribune officielle. Et leurs visages, pour le moins fermés sur les images des télévisions, ont tranché avec les sourires des hommes de Deschamps.