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Un salon de l'emploi à Los Angeles, le 2 novembre en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En octobre, 150.000 emplois ont été créés, moins que les 175.000 attendus par les analystes, et moitié moins qu'en septembre, a annoncé vendredi 3 novembre le département du Travail.
"L'emploi a reculé dans l'industrie manufacturière en raison de la grève", précise le communiqué.
Les trois grands constructeurs automobiles américains - General Motors, Ford et Stellantis - ont connu une grève inédite de six semaines, qui touche désormais à sa fin, après des accords de principe conclus avec le syndicat UAW.
Les salariés grévistes sur l'ensemble de la période prise en compte ne sont pas comptés comme employés, avait précisé jeudi 2 novembre Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon.
Ce sont ainsi 33.000 des plus de 45.000 grévistes qui sont venus grossir les chiffres du chômage.
Le taux de chômage a lui augmenté de 0,1 point, pour grimper à 3,9%.
Le président Joe Biden, qui brigue un second mandat à la Maison Blanche, a salué un taux de chômage "inférieur à 4% depuis 21 mois d'affilée, la plus longue période depuis plus de 50 ans".
Chômage historiquement bas
Variation mensuelle du nombre d'emplois aux États-Unis, depuis 2019. |
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"La croissance de l'emploi reste positive, les salaires ralentissent et le taux de chômage est proche de niveaux historiquement bas", a résumé Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, dans une note.
Mais elle s'attend "à ce que le marché du travail se détende et que l'activité économique ralentisse au fil du temps en réponse à une politique monétaire restrictive" de la part de la Banque centrale, la Fed, a-t-elle précisé.
Car le ralentissement du marché de l'emploi va de pair avec celui de l'inflation.
Les États-Unis connaissent une importante pénurie de main-d'oeuvre depuis plus de deux ans, qui a fait flamber les salaires, contribuant à la hausse des prix.
Pour la combattre, la Fed appuie sur les taux afin de faire ralentir la consommation.
Elle les a cependant laissé inchangés mercredi 1er novembre, comme lors de sa précédente réunion en septembre.
"Le marché du travail reste tendu, mais les conditions de l'offre et de la demande continuent de s'équilibrer", a relevé le président de la Fed, Jerome Powell, mercredi 1er novembre lors d'une conférence de presse.
Le président de la Fed, Jerome Powell, le 1er novembre à Washington. |
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"La réduction de l'inflation nécessitera probablement (...) un certain assouplissement des conditions du marché du travail", a-t-il averti.
Les chiffres publiés vendredi 3 novembre vont dans ce sens, souligne Lydia Boussour, économiste pour EY, "avec un ralentissement marqué des embauches, un ralentissement de la croissance des salaires, une légère hausse du taux de chômage et une semaine de travail plus courte".
Pénuries persistantes
Les employeurs, néanmoins, rencontrent toujours des difficultés à recruter.
"Si chaque chômeur du pays trouvait un emploi, nous aurions encore environ 3 millions d'emplois disponibles", relevait Stephanie Ferguson, chargée des questions d'emploi à la Chambre de commerce américaine (U.S. Chamber of Commerce), dans une étude publiée mi-octobre.
Ces difficultés inquiètent toujours les entreprises, tant en raison de "l'augmentation des coûts de main-d'œuvre" que des pénuries, a montré l'enquête sur l'activité dans les services publiée vendredi 3 novembre par la Fédération professionnelle ISM.
Évolution du taux de chômage aux États-Unis entre 2014 et octobre 2023. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les pénuries de main-d'œuvre sont plus persistantes" qu'en 2019, avait également commenté mercredi 1er novembre Nela Richardson, cheffe économiste de la firme de service aux entreprises ADP : lorsqu'un secteur recrute moins, "il est difficile de savoir" si c'est "parce que les entreprises embauchent moins ou parce qu'elles ne trouvent pas de travailleurs".
Le marché du travail a cependant vu, depuis l'été, un afflux de nouveaux travailleurs, "à la fois du fait de la (hausse de la) participation au marché du travail et de l'immigration", a salué Jerome Powell mercredi 1er novembre, ce qui "explique en partie pourquoi le PIB (produit intérieur brut NDLR) est si élevé".
La croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a en effet doublé au troisième trimestre, à 4,9% en rythme annualisé.
AFP/VNA/CVN