>>Annonce du Prix des meilleurs livres 2016
Eric-Emmanuel Schmitt (centre) et le traducteur Nguyên Dinh Thanh (gauche) en pleine conférence de presse, le 9 novembre à l'Espace, Hanoi. |
Avant d’être écrivain, Eric Emmanuel Schmitt travaillait en tant que professeur de philosophie à l’université. Mais sa carrière littéraire a précocement débuté lorsqu’il a écrit son premier roman à l’âge de 11 ans et a rédigé sa première pièce de théâtre cinq ans après. Bien qu’attaché au métier d’enseignant, Eric-Emmanuel Schmitt a obtenu ses premiers succès avec ses deux pièces de théâtre, La Nuit de Valognes en 1991 et Le Visiteur, cette dernière étant devenue un classique du répertoire international. Une carrière qui est par la suite jalonnée de plusieurs prix français et internationaux, construisant dès lors une solide réputation à travers le monde.
Une vie entre philosophie, écriture et théâtre
Au départ, il avouait de ne jamais avoir pensé pouvoir vivre de ses écrits. Pourtant, après quelques années, ses succès l’ont incité à quitter son premier métier pour se consacrer entièrement à sa plume. Mais Eric-Emmannuel Schmitt a expliqué au public qu’il ne regrettait jamais d’être devenu professeur, une profession qui a contribué plus tard à la création de ses œuvres.
En deux décennies, Eric-Emmanuel Schmitt est devenu un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Plébiscitées tant par le public que par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Ses livres sont traduits en 44 langues et plus de 50 pays jouent régulièrement ses pièces. Selon des statistiques récentes, il est aujourd’hui l’auteur le plus étudié en collèges et en lycées.
En 2016, Eric-Emmanuel Schmitt a été élu à l’unanimité par ses pairs comme membre du jury Goncourt où il reçoit le couvert N°2, celui d’Edmonde Charles-Roux, de Jules Renard et de Sacha Guitry. Le 21 juillet de la même année, il a été élevé par le roi Philippe au rang de Commandeur de l’Ordre de la Couronne.
Mais l’homme de lettre s’est confessé : l’écriture est un moyen pour «accomplir son destin». Il a recommandé de ne pas considérer l’écrit comme un métier. «On écrit parce qu’on a quelque chose à écrire, pas pour gagner de l’argent. L’écriture est mon maître, mon seul maître», confesse-t-il. Il a tenu à remercier sincèrement la vie qui lui a «donné la chance de vivre de sa plume, et de vivre entièrement de sa passion».
Eric-Emmanuel Schmitt a expliqué que ses œuvres sont pétries de philosophie, une matière mal connue par les jeunes. Un choix dû à l’omniprésence de la philosophie dans la vie quotidienne a-t-il souligné, pourtant si peu présente sur les bancs des universités. Son regard humaniste pour le destin de l’homme et ses efforts pour explorer comment les hommes trouvent le sens invisible du monde visible constituent un fil directeur pour l’ensemble de ses livres.
La première rencontre avec les lecteurs vietnamiens
Durant la conférence de presse, l’écrivain a partagé ses impressions de cette première arrivée à Hanoï, une ville qui suscite selon lui des sensations étranges, exotiques mais tout aussi intimes. Il se dit piqué par une vraie curiosité de découvrir le pays encore si inconnu pour lui. Il s’est aussi montré surpris par l’enthousiasme et l’intérêt des lecteurs pour ses œuvres, déjà traduites en vietnamiens par des experts renommés, comme le professeur Ngô Bao Châu qui s’est chargé d’Oscar et la dame rose, et Nguyên Dinh Thành avec l’Enfant de Noé et La part de l’autre, dont il a reçu le prix de la meilleure traduction par l’Association des écrivains de Hanoï en 2008.
Rencontre avec les lecteurs vietnamiens à l’Espace, le 9 novembre. |
Lors de sa rencontre avec les élèves du lycée Hanoï-Amsterdam et Chu Van An de Hanoï à l’après-midi, l’écrivain français a reçu des questions intéressantes des jeunes lecteurs sur son histoire Oscar et la dame rose. Le courage du petit Oscar au moment où la mort s’approche, ses réflexions et surtout son amitié avec la dame rose a suscité un grand intérêt auprès des élèves au seuil de la vie.
À cette occasion, l’édition Nha Nam, qui a publié plusieurs livres de l’écrivain français, a organisé le Concours de la «Meilleure question», qui a suscité l’engouement du public. C’est Linh Dô qui a remporté le premier prix, avec sa question sur la pensée principale du roman La part de l’autre.