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COVID-19 : bilan mondial. |
En cinq mois, de fin décembre et l'apparition déclarée du coronavirus à Wuhan (Chine centrale), à fin mai, le coronavirus a tué environ 360.000 personnes, et en a infecté plus de 5,8 millions. Des chiffres officiels à relativiser, car sans doute en-deçà de la réalité. Les États-Unis, pays de loin le plus touché (plus de 1,7 million de cas), avaient répertorié moins de 700 décès quotidiens pendant trois jours, mais la courbe est repartie à la hausse mercredi 27 mai et jeudi 28 mai, avec respectivement 1.401 et 1.297 nouvelles pertes. Et le seuil symbolique des 100.000 morts a été franchi.
Après avoir tweeté et retweeté plus d'une quarantaine de fois sur d'autres sujets depuis le franchissement de ce seuil, sans y faire allusion, le président Donald Trump a présenté jeudi 28 mai ses condoléances aux proches des personnes décédées du virus. Le Brésil aussi a dû déplorer jeudi plus de 1.000 morts en 24 heures, et pour la sixième fois de suite, avec un total de 26.754. Il a aussi connu un record quotidien de contaminations (26.417), pour un total frôlant désormais les 440.000. Dans un pays où les tests manquent, les chiffres réels pourraient être quinze fois pires, selon les scientifiques.
La crise sanitaire se double parfois d'une crise alimentaire, comme dans le Nord-Est du pays. "En 26 ans, je n'ai jamais vu autant de gens vivre dans l'angoisse ou être affamés", décrit Alcione Albanesi, fondatrice de l'organisation caritative Amigos do Bem. "Tout s'est arrêté. Mais la faim, elle, continue".
Seconde vague
Si l'Europe respire mieux, ce n'est pas le cas de l'Amérique du Sud. Des pays comme le Chili et le Pérou ont enregistré jeudi soir 28 mai de nouveaux records nationaux, le premier en termes de décès (49), le second de contaminations (5.874). Certains pays s'en sortent mieux, comme la Bolivie (environ 300 décès et 5.400 cas), au point d'annoncer jeudi 28 mai un assouplissement du confinement à partir de lundi 1er juin.
Le coronavirus contamine, tue, traumatise. Comme dans le quartier du cimetière Pascuales de Guayaquil, la capitale économique de l'Equateur, durement éprouvée par la maladie COVID-19. Le premier conteneur rempli de victimes du virus était arrivé le 9 avril, laissant derrière lui une traînée de sang. La puanteur des corps en décomposition reste perceptible dans le quartier les jours où le vent souffle fort.
Un homme portant un masque de protection passe devant un mémorial aux personnes mortes du coronavirus, le 28 mai au cimetière de Greenwood, à New York |
Bella Rojas, elle, continue à exposer ses roses en plastique dans la rue, mais elles ne trouvent plus preneur. "Nous sommes morts, nous sommes paralysés", lâche cette femme qui n'a plus de quoi nourrir ses trois enfants. La reprise de l'activité économique se heurte parfois à la crainte d'une seconde vague de contaminations, comme dans cette station balnéaire du Sud de l'Angleterre : "Ne venez pas à Margate !", lance un groupe de commerçants terrifiés à l'idée d'un retour de flamme viral, quand d'autres sont pressés de rouvrir pour survivre.
Question seconde vague, l'Asie, continent touché le premier et qui semblait en voie d'être débarrassé du virus, vient de connaître deux alertes. Les autorités de Corée du Sud, pays souvent cité comme exemple pour avoir jugulé la maladie, ont rétabli jeudi des restrictions qu'elles avaient récemment levées, après la détection de 79 nouveaux cas en une journée, dont 69 dans l'entrepôt d'une société de commerce en ligne près de Séoul, sa plus forte hausse de nouvelles contaminations en près de deux mois.
De son côté, le Sri Lanka va réactiver dimanche 31 mai des mesures ciblées de confinement, après avoir enregistré sa plus importante hausse quotidienne de nouveaux cas, concernant pour la plupart des Sri Lankais revenant du Koweït et des marins d'une base près de Colombo.
Un café à Paris
La prudence reste donc de mise dans la sortie du tunnel. Contrairement à New York, ville la plus touchée du monde, Washington a été relativement épargnée, et la capitale fédérale des États-Unis amorce ce vendredi 29 mai une levée de restrictions. Un déconfinement plus avancé se poursuit vendredi 29 mai dans d'autres pays, comme en Autriche, avec la réouverture des hôtels et infrastructures touristiques, ou en Turquie, avec celle, partielle, des mosquées.
De l'acrobatie sur l'esplanade des Invalides à Paris, le 28 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jeudi 28 mai, le déconfinement a connu un coup d'accélérateur en Europe. En France, le gouvernement a autorisé, à partir de mardi, la réouverture des parcs, bars et restaurants, fermés depuis la mi-mars, avec toutefois certaines restrictions, notamment à Paris et alentour. Dans la capitale, il sera possible de boire un café en terrasse mais pas en salle. "La liberté enfin va redevenir la règle et l'interdiction constituera l'exception", a résumé le Premier ministre Edouard Philippe.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dévoilé, également jeudi 28 mai, un nouvel assouplissement du confinement. À partir de lundi 1er juin, des écoles et des commerces pourront rouvrir, et des groupes jusqu'à six personnes se rencontrer à l'extérieur à condition de respecter une distance de deux mètres entre elles.
Le même jour a été annoncé la reprise du Championnat anglais de football, le plus riche du monde, pour le 17 juin, ainsi que celui d'Italie (20 juin). Ce sera peu après la Liga espagnole (semaine du 8 juin). L'Allemagne avait été le premier grand pays européen à rejouer au foot, à la mi-mai, et vendredi 29 mai c'est son championnat féminin qui reprend.
AFP/VNA/CVN