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Des skieurs sur une piste indoor du SnowWorld, à Amnéville, en Moselle (Est de la France). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Loin des paysages de montagne, une centaine de skieurs apprennent ou perfectionnent leur technique, en pleines vacances scolaires, sur deux pistes intérieures, alors que les stations voisines des Vosges, touchées par le manque de neige, sont pour la plupart à l’arrêt.
"Quel que soit son niveau, on peut skier et profiter" sur la plus grande piste de ski indoor d’Europe (620 m de long, entre 15 et 18% de pente), sourit Christophe Lux, 57 ans, venu avec sa fille. Il s’agit de la seule piste de ski en intérieur en France. "On est conscients qu’au niveau écologique, l’endroit n’est pas parfait", relève toutefois Emmanuelle. Ses trois enfants y ont passé quatre jours en stage pour obtenir leur étoile.
Mareva Thomes, éducatrice spécialisée de 24 ans, avait organisé un séjour avec des enfants dans le Jura, espérant pouvoir skier dans la station de Métabief, ce qui n’a pas été possible faute de neige. Ils sont donc rentrés une journée plus tôt pour en profiter... à l’intérieur.
Baptisé "SnowWorld", du nom du groupe néerlandais qui a repris l’exploitation du site en 2021, cet espace a été construit en 2005 à Amnéville, commune de 10.000 habitants ayant développé une "Cité des loisirs" qui reçoit chaque année quelque six millions de visiteurs.
Critiqué en raison de l’immense système de climatisation permettant de maintenir toute l’année la température à -5°C, l’exploitant envisage la récupération de chaleur ou l’installation de panneaux solaires pour réduire sa consommation énergétique, souligne Vincent Claverie, directeur général du site.
En 2022, quelques manifestants d’Europe écologie Les Verts Lorraine s’étaient déguisés en ours polaires devant le SnowWorld, dénonçant une "aberration écologique, énergétique et économique".
"Plus de 30% du domaine skiable en France est composé de neige artificielle", rappelle M. Claverie, précisant que le SnowWorld dispose d’un seul canon à neige, contre “des centaines” dans certaines stations de moyenne montagne.
"Aujourd’hui, dans le monde du loisir, nous consommons beaucoup de choses artificielles", relève-t-il, citant les piscines municipales. "Rien ne nous empêche de nager dans les fleuves (...) et pour autant nous allons nager dans de l’eau traitée et chauffée".
Un moniteur donne un cours de ski au SnowWorld d’Amnéville, en Moselle. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En 2023, 70.000 personnes ont skié au SnowWorld. Les deux principales stations de ski des Vosges de moyenne montagne (entre 900 et 1.200 m d’altitude), ont elles connu une saison compliquée. Celle de Gérardmer a fermé ses portes la semaine dernière, en plein milieu des vacances scolaires en Lorraine et en Alsace.
À La Bresse, seules deux pistes sur 33 sont ouvertes jusqu’à la fermeture complète du domaine, le 9 mars. Au maximum, 11 pistes ont été ouvertes cet hiver, a indiqué Yasmine List, responsable marketing à l’office du tourisme.
Cette saison a été "plus compliquée" que d’autres, a-t-elle souligné, en raison d’un faible enneigement mais aussi d’une "météo capricieuse" avec beaucoup de pluie. Cela a eu un impact sur les réservations des touristes, franciliens et de proximité : 65% de taux d’occupation en février à La Bresse, en recul de 10 points sur un an.
À Gérardmer, certains établissements hôteliers "ont tourné à 50% par rapport à l’an dernier", indique l’Office du tourisme. Les cours de ski ont aussi accusé 25% d’annulations cette semaine.
Du monde en intérieur
Au SnowWorld en revanche, "on remarque que la fréquentation est un peu plus importante" face aux difficultés dans les Vosges, note Julien Pages, directeur de l’École de ski français d’Amnéville. Les cours sont "toujours pleins, avec une demande constante" de novembre à mars.
Des moniteurs sont d’ailleurs venus en renfort depuis des stations fermées, "une solution de secours" pour eux, qui convient à tout le monde, selon M. Pages.
Outre les débutants, l’an dernier, 15.000 athlètes se sont également entraînés, notamment en été, sur la piste indoor.
Pendant les vacances de Noël, les températures ont été "très douces" dans les Vosges, relève Cédric Hertzog, de Météo France Nord-Est.
Une "exceptionnelle douceur" a été enregistrée du 22 janvier au 22 février, et les températures plus froides de la dernière semaine de février n’ont pas sauvé la saison. En matière de neige, "il n’y a pas eu grande chose cet hiver", résume-t-il.
L’hiver 2023-2024 aura été “parmi les plus chauds depuis 1947”, selon M. Hertzog. Et le mois dernier a d’ailleurs été le février le plus chaud jamais enregistré dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus.
AFP/VNA/CVN