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Mme Oanh conduit une barque en bois pour patrouiller quotidiennement dans la forêt. |
Photo : CTV/CVN |
Pham Thi Oanh, 31 ans, de l’ethnie Muong, originaire du district de Quan Son, province de Thanh Hoa (Centre), a laissé derrière elle l’agitation de la ville pour vivre au milieu des rivières, et de diverses espèces sauvages.
Comme un destin
En 2011, Pham Thi Oanh est venue travailler dans la province de Binh Duong (Sud). S’adapter au rythme rapide de la vie urbaine a été difficile pour elle, et elle s’est parfois sentie épuisée.
Un après-midi de week-end, alors qu’elle écoutait une émission de radio sur les relations, Mme Oanh a entendu un témoignage mémorable de Lê Hoàng Anh, un homme de 30 ans. Elle l’a contacté par téléphone et en moins de deux mois, ils se sont rencontrés et ont officiellement commencé à sortir ensemble. Lors de leur deuxième rencontre, Mme Oanh a accompagné son ami dans le district de Cân Gio pour rencontrer ses parents.
Bien qu’elle ait déjà vu des forêts, cette région lui était particulièrement inconnue en raison de ses mangroves et de sa proximité avec la mer. C’était un contraste frappant avec les forêts montagneuses de sa région d’origine, la province de Thanh Hoa.
Après avoir passé une nuit au poste de protection de la forêt, enduré les moustiques et écouté le chant des oiseaux et des animaux, elle a développé un lien particulier avec cette forêt. Elle a accepté la demande de son ami de quitter son emploi dans la province de Binh Duong et l’a épousé. Ils ont repris le travail de protection de la forêt de ses parents, devenant ainsi la troisième génération de la famille dédiée à la protection de la forêt.
Mme Oanh est officiellement devenue gardienne de la forêt. Cependant, la vie difficile et exigeante dans la mangrove de Cân Gio l’a souvent amenée aux larmes. Au début, elle a dû apprendre à manœuvrer un petit bateau en bois équipé d’un moteur, à nager dans la rivière et à identifier les courants, les tourbillons et les grosses vagues pour naviguer en toute sécurité. En tant qu’agricultrice, elle s’est rapidement adaptée et a maîtrisé la conduite du bateau sur la rivière Long Tàu en quelques jours seulement.
Vivant au cœur d’une forêt dense, les nuits étaient particulièrement difficiles en raison de la présence de moustiques et d’essaims d’insectes bourdonnants. Chaque jour à 17h00, elle et son mari fermaient toutes les portes et installaient une moustiquaire. Ils évitaient de sortir, sauf la nuit, lorsqu’ils patrouillaient dans la forêt. La marée haute survenait généralement vers 22h00, et le couple se rendait dans la vaste mangrove avec un seau et une lampe de poche pour attraper des crabes.
Chaque nuit, ils capturaient plus de dix kilos de crabes, mais avec le prix actuel du crabe à peine supérieur à 10.000 dôngs le kilo (0,4 USD), leurs gains étaient modestes. Passant toute la nuit, trempés et nageant sur plusieurs kilomètres pour attraper des crabes, ils revenaient parfois avec trop peu d’argent. Lorsque le soleil se levait, ils patrouillaient dans la partie des 98 ha de forêt qu’ils géraient dans la sous-zone 6 de la zone III. Pendant leur patrouille, ils coupaient également des feuilles de cocotier et récoltaient des fruits de cocotier pour compléter leurs revenus.
Surmonter les difficultés
Mme Oanh prépare une boîte en polystyrène pour collecter l’eau de pluie et cultiver des légumes devant le poste de garde forestier. |
Photo : CTV/CVN |
Un an après son mariage, Mme Oanh est tombée enceinte de son premier enfant. Bien que sa maison, ses parents et ses champs lui manquaient, ces désirs s’estompaient rapidement face aux exigences de la vie quotidienne, aux finances et à la responsabilité de protéger la forêt.
“Parce que j’aime beaucoup mon mari, je fais de mon mieux pour bien vivre avec lui. L’amour est la force qui me permet de rester dans cette forêt”, partage-t-elle.
Son mari s’occupait d’elle et lui conseillait souvent de rentrer chez elle pendant la grossesse, mais elle choisissait de rester dans la forêt avec lui. Une semaine seulement avant l’accouchement, Mme Oanh est retournée chez les parents de son mari. Onze jours seulement après l’accouchement, elle a pris son bébé dans ses bras et est retournée dans la forêt.
Son enfant a grandi dans la forêt, s’adaptant à son environnement. Mme Oanh et son mari ont laissé leur enfant s’habituer à l’eau alors qu’il n’avait pas encore trois ans. Il en a été de même pour leur deuxième enfant, une fille. Tous adorent se baigner dans la rivière.
“Mes enfants aiment la forêt et la rivière plus que tout, peut-être ont-ils hérité de ces caractéristiques de leurs parents”, déclare fièrement Mme Oanh.
Près de son poste de garde forestier, il y a quelques autres postes, et certaines personnes sont attachées à la forêt depuis l’enfance.
Le salaire de Mme Oanh et de son mari pour la protection de la forêt est inférieur à 10 millions de dôngs (409 USD) par mois. Aujourd’hui encore, elle s’étonne d’avoir pu tenir bon au cours des 12 dernières années face aux nombreuses difficultés rencontrées dans la forêt.
“Non seulement Mme Oanh est excellente dans la protection de la forêt, mais elle s’occupe également de tout dans cette forêt. Je n’ai jamais vu un signe de tristesse sur son visage. Peut-être que le chagrin a été profondément caché, ne laissant que son amour simple et authentique pour la forêt”, remarque Nguyên Van Si, chef adjoint de la zone III du comité de gestion de la forêt de protection de Cân Gio.
Huong Linh/CVN