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Un bureau de vote à Ayguesvives, près de Toulouse en France le 26 mai 2019 |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Près de 47 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour désigner les 79 eurodéputés français, soit cinq de plus qu'en 2014, après la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne. Les cinq derniers élus devront toutefois attendre que le Brexit soit effectif pour siéger.
Le Parlement européen compte au total 751 membres, élus par les quelque 427 millions de citoyens des 28 pays de l'Union.
Après l'explosion au colis piégé vendredi 24 mai à Lyon - un acte non revendiqué qui a fait 13 blessés légers -, le ministre de l'Intérieur a demandé aux préfets un renforcement de la sécurité des lieux accueillant du public. Les patrouilles pourraient être renforcées autour de certains bureaux.
Le scrutin dans l'Hexagone sera clos à 18h00 dans les petites communes, à 19h00 dans certaines, à 20h00 dans les autres, en particulier en Ile-de-France.
Une partie de l'Outre-mer a voté dès samedi 25 mai. Le scrutin est en cours en Polynésie, Wallis-et-Futuna et en Nouvelle-Calédonie, et depuis 06h00 (heure de Paris) à La Réunion et 07h00 à Mayotte.
À midi dimanche 26 mai, la participation atteignait seulement 11,77% à Wallis-et-Futuna contre 15,57% à la même heure en 2014, et elle était de 8,13% en Nouvelle-Calédonie (contre 9,56%).
Les élections européennes ne suscitent guère d'enthousiasme. En 2014, le pourcentage de votants n'avait atteint que 42,4% en France (42,6% dans l'UE). Cette année, la participation se situerait dans le même étiage malgré un sursaut de mobilisation ces derniers jours.
Le scrutin ne comporte qu'un seul tour, à la représentation proportionnelle (les sièges étant répartis en fonction des voix entre les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés), dans le cadre d'une circonscription nationale. Fini le découpage en huit circonscriptions régionales qui était en vigueur depuis quinze ans, et place à des listes nationales.
34 listes
Trente-quatre listes - un record - sont en lice, dont la moitié seulement émanent des partis traditionnels. Deux listes sont issues des "gilets jaunes". Pour leur 28ème samedi consécutif de manifestations, et à la veille du scrutin européen, ils étaient environ 12.500 dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, soit la mobilisation la plus faible.
Vote d'un expatrié français pour les européennes, à l'ambassade de France de Washington, le 25 mai 2019 |
Partout dans l'Union européenne, les résultats officiels ne seront publiés qu'à 23h00, heure de clôture du scrutin en Italie, dernier pays à fermer ses bureaux. Toutefois dès 20h00, les estimations des instituts de sondage - à partir des premiers bulletins dépouillés dans des bureaux tests, et non des déclarations des électeurs comme dans un sondage - permettront de connaître les tendances.
Le Parlement européen a prévu de publier ses premières projections sur la composition future de l'hémicycle à partir de 20h00 également.
Un envol des mouvements nationalistes et populistes est attendu, ce qui devrait faire perdre du terrain aux deux groupes les plus importants au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite pro-européenne), actuelle première force, et le Parti socialiste européen (PSE).
Droite et gauche se partagent le pouvoir de manière quasi ininterrompue depuis 1979 au Parlement de Strasbourg, rouage essentiel de l'élaboration de la législation européenne. La famille politique qui arrivera en tête dimanche revendiquera naturellement la présidence de la Commission européenne, le bras exécutif de l'UE - poste occupé par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker depuis 2014.
En France, pour ces premières élections intermédiaires du quinquennat d'Emmanuel Macron, la liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella pourrait devancer celle de la République en Marche de Nathalie Loiseau, avec une avance oscillant entre 0,5 et 2,5 points selon les sondages, après avoir été longtemps au coude-à-coude, et toujours très loin devant les autres listes.
Voter RN, c'est "la certitude de faire tomber le gouvernement" et de "stopper la politique de Macron", affirme Marine Le Pen. Son parti était arrivé en tête avec près de 25% des voix il y a cinq ans, devant l'UMP (devenue LR).
Polarisant le choix entre progressistes et nationalistes, Emmanuel Macron s'est fortement engagé dans la campagne pour faire en sorte que le RN "ne soit pas en tête". Un revers pourrait le contraindre à remanier son équipe gouvernementale et revoir le tempo de ses réformes.
Le président glissera son bulletin dans l'urne dimanche midi 26 mai au Touquet (Pas-de-Calais), et sera à l'Elysée pour la soirée. Les Républicains derrière François-Xavier Bellamy espèrent ravir la troisième place avec 12,5 à 14% des suffrages.
Les autres candidats ont plutôt peiné à émerger dans la campagne. Eparpillée en pas moins de cinq listes (PCF, LFI, Générations, PS/Place publique, EELV), la gauche notamment est apparue plus faible et divisée que jamais.