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Le transport ferroviaire national repose toujours, pour l’essentiel, sur le réseau français construit il y a plus d’un siècle maintenant. |
Photo : Công Luât/VNA/CVN |
Le projet d’amendement de la loi sur les chemins de fer ajoute de nouvelles dispositions sur les trains à grande vitesse, la restructuration du secteur, définit des politiques préférentielles pour les investisseurs. «S’il est approuvé, il sera une base juridique favorable au développement du secteur», a déclaré Nguyên Duc Kiên, député de la province de Soc Trang.
«Le transport ferroviaire est très pratique et a un rôle important dans le développement socioéconomique comme en matière de défense. Ce type de transport se développe de plus en plus dans de nombreux pays du monde, alors qu’au Vietnam, le réseau ferroviaire est démodé», a expliqué Bùi Sy Loi, député de Thanh Hoa.
Ces dix dernières années, on s’est concentré sur la maintenance et la réparation des infrastructures existantes, pas sur leur modernisation. «L’investissement dans le développement du chemin de fer est en baisse, avec seulement 3% des investissements réalisés par le ministère des Transports et des Communications, à comparer au transport routier qui en reçoit 89%», a fait remarquer Truong Quang Nghia, ministre des Transports et des Communications.
Le réseau ferroviaire traverse de nombreuses zones montagneuses, ainsi que des provinces et des villes populeuses, ce qui entraîne des difficultés et un coût élevé pour la rénovation comme pour la construction. Un temps, l’AN a discuté de la construction de lignes à grande vitesse, «mais l’investissement est tel que le projet a été suspendu», a indiqué Bùi Sy Loi.
Des infrastructures en dégradation
Si le secteur des chemins de fer a pris des mesures afin d’améliorer ses services, il lui est néanmoins difficile de concurrencer les autres moyens de transport. En analysant les raisons, les députés ont considéré que la Compagnie générale des chemins de fer n’avait pas de bon plan de développement, que sa restructuration n’était pas efficace, et, en outre, que l’investissement diminuait de plus en plus avec, en 2015, seulement 1,6% de l’investissement total réalisé par le ministère des Transports et des Communications, contre 3,3% en 2005.
En outre, déjà vieillissantes, les infrastructures se dégradent. Le transport ferroviaire national repose toujours, pour l’essentiel, sur le réseau français construit lors de l’occupation coloniale, il y a plus d’un siècle maintenant. La plupart des locomotrices, des voitures et des wagons, ont de 12 à 40 ans. C’est pourquoi «le transport de passagers par chemin de fer a chuté, passant de 29% dans les années 1980 à 0,39% en 2014», a expliqué Lê Hông Tinh, chef adjoint de la Commission des sciences, des technologies et de l’environnement de l’AN.
Encouragement de l’investissement privé
L’amendement de cette loi, tel qu’il est conçu, permettra de régler les difficultés en termes de politiques en vue de faire du chemin de fer l’un des principaux moyens de transport du pays, selon le vice-ministre des Transports et des Communications, Nguyên Ngoc Dông. Il comprend nombre de dispositions sur «le rôle de l’État, les responsabilités des ministères, des branches et des localités au regard de l’activité du secteur ferroviaire. Il s’intéresse également au développement de lignes ferroviaires urbaines et à grande vitesse».
Travaux du projet de ligne de chemin de fer urbain Cat Linh-Hà Dông. |
Photo : VNA/CVN |
La mobilisation de capitaux privés est difficultueuse car les projets nécessitent un investissement à tout le moins conséquent, tandis que sa rentabilisation prend du temps. Pour attirer les investisseurs, le projet de loi prévoit des politiques préférentielles en matière foncière, fiscale, d’équipements, etc.
Vo Dinh Tin, député de la province de Dak Nông, a demandé à l’AN de décider de politiques pour encourager les entreprises à améliorer la qualité ou à construire des infrastructures ferroviaires, notamment sur les hauts plateaux du Centre, une région qui ne possède pas encore de réseau ferré.
«Il est nécessaire d’investir dans plusieurs lignes nationales afin de mieux assurer la sécurité des passagers et de la population, et construire davantage de lignes dans les grandes villes afin de réduire les embouteillages. L'État doit avoir un rôle central dans le développement de ce secteur», a ajouté Nguyên Phuong Tuân, député de Ninh Binh. Hoàng Anh Tuân, député de Long An, a demandé à ce que l’AN fixe un budget pour l’amélioration des infrastructures.
Le projet d’amendement de la loi sur les chemins de fer doit s’intéresser aux faiblesses et aux difficultés du secteur, en déterminer et en analyser les raisons afin d’y remédier. Parallèlement aux mesures gouvernementales et ministérielles, «je pense que l’entreprise qu’est la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam doit faire tout ce qui est possible pour se développer et mieux répondre aux besoins de la société et des usagers», a insisté le député Bùi Sy Loi.
Hai Vu/CVN