Les sacs à main Blue Dragon sont très variés du point de vue de la forme, des images et de la couleur. |
Tokyo. Ces derniers temps, il est fréquent de voir des piétonnes portant un sac à main en bâche, frappé de l’image de poissons, de cochons, de canards... À cela s’ajoute une ligne en vietnamien : «Thuc an cho ca basa và tra» (aliment pour poissons basa et tra), «Thuc an cho heo» (aliment pour cochon), «Thuc an cho vit» (aliment pour canard), etc.
Solidement implanté au Japon depuis trois ans, ce genre de sac se voit partout, dans la rue, au marché, dans le métro. Et celles qui le portent ont l’air satisfaites. «C’est léger, solide, pratique», explique une jeune Japonaise.
Les boutiques vendant ces sacs originaux sont nombreuses au Japon. Les leaders sont les labels Blue Dragon et Tuantuan.Comptez 20-40 dollars pièce. Mais sur Amazon, certains sont proposés au prix de 100 dollars, voire plus. Pour être à la mode, on ne compte pas.
Blue Dragon, premier producteur vietnamien
Si sur le marché japonais, à peu près tout le monde connaît les sacs Blue Dragon, peu de gens savent qu’ils viennent du Vietnam, et que l’initiative revient à un couple vietnamo-américain : Binh Hoàng et Lisa. Ils ont ouvert une entreprise de sacs Blue Dragon, rue Trân Hung Dao, dans le 5e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville.
Il y a six ans, Lisa est venue à Hô Chi Minh-Ville. Elle est tombée amoureuse d’un Vietnamien, Binh Hoàng, avec lequel elle s’est mariée. Elle a décidé de rester vivre au Vietnam. Là, elle s’est intéressée aux sacs d’aliments pour animaux, omniprésents en campagne. «Je les ai trouvés jolis avec leurs images», explique-t-elle. Et de là l’idée saugrenue d’en faire des sacs à main ! Une lubie soutenue par son mari.
Au Japon, ce genre de sac se voit partout, dans la rue, au marché, dans le métro. |
Photo : CTV/CVN |
Voici presque cinq ans que les deux époux ont créé une entreprise de sacs à main, qui emploie des travailleurs locaux. Lisa se charge de la création des modèles, Binh Hoàng du choix des matières premières et du contrôle des produits finaux. «En tant que styliste, je m’intéresse davantage au travail de stylisation, pour créer des modèles originaux et agréables à l’œil», confie Lisa. Le processus de production du sac demande du temps, notamment la coupe et la couture. «Les bretelles doivent pouvoir supporter des objets lourds», ajoute-elle.
Japon, marché N°1
Les sacs à main Blue Dragon, très variés du point de vue de la forme, des images et de la couleur, attirent l’attention des gens. Les premiers lots sont partis au Japon, au Laos, aux États-Unis, au Canada, et aussi en Europe.
C’est sur le marché japonais que le concept a percé. Ces trois dernières années, les sacs Blue Dragon ont réussi à conquérir le cœur de nombreux Japonais, toujours à l’affût des nouveautés. «Nous admirons les articles faits main. Les sacs artisanaux sont simples, légers et pratiques. De plus, ils sont e originaux», confie une fille qui porte un grand sac agrémenté d’un cochon.
«Dans l’ensemble, les Japonaises ont l’habitude de marcher. De nature, elles sont économes. Pour faire des emplettes, elles ont tendance à choisir des sacs légers, pratiques et solides. Et nos sacs remplissent tous ces critères», observe la patronne de Blue Dragon. Néanmoins, elle ne cache pas son regret de voir ses sacs «made in Vietnam» encore boudés par les Vietnamiens.
Depuis un an, au Japon, à côté des sacs main Blue Dragon en sont apparus d’autres étiquetés «tuantuan». Installée au Japon et dirigée par Yuki, Japonaise, l’entreprise tuantuan fabrique aussi portefeuilles, étuis à ipad ou à téléphone portable, tous à partir des sacs d’aliments pour animaux importés du Vietnam. «Je vends beaucoup via ma page web +https://tuantuan.jp+. Ce nom veut dire Tuân, un nom très connu au Vietnam et que j’aime bien», précise Yuki avec un sourire.