Drogue : mieux la connaître pour mieux la combattre

Selon les statistiques du ministère de la Police, les consommateurs de drogues sont de plus en plus jeunes, ce qui pose de nombreux défis pour la lutte contre ce fléau. Le pays a besoin d’un plan d’action national pour les protéger.

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Une nouvelle génération de drogues afflige les jeunes, contournant la loi en utilisant des formes inconnues.
Photo : CTV/CVN

En 2022, le ministère de la Police a révélé que 60% des nouveaux usagers de drogues ont entre 15 et 25 ans, la plupart étant des élèves.

“Une partie de la jeune génération considère l’utilisation de la drogue comme une façon de s’affirmer”, estime le sous-conolel Bùi Duc Thiêm, chef adjoint du Bureau 5, du Département d’enquête sur la criminalité liée à la drogue (ministère de la Police).

Selon lui, les jeunes n’ont pas suffisamment d’informations sur les conséquences et les méfaits de l’usage de substances addictives.

Le danger est encore plus grand lorsque les criminels tentent d’infiltrer les écoles pour approcher et attirer de nouvelles cibles. Ils seraient même capables de mettre des drogues dans la nourriture et les boissons pour attirer plus d’utilisateurs.

Nouvelles tactiques des criminels

Les crimes liés à la drogue deviennent de plus en plus alarmants, ciblant des jeunes adultes, plus susceptibles d’être entraînés dans la consommation de drogue. Les criminels utilisent diverses tactiques pour introduire de la drogue dans les locaux de l’école.

Le sous-colonel Pham Quynh, chef adjoint de la Section des enquêtes sur les crimes liés à la drogue (Police de Hanoï), déclare qu’il existe désormais sur le marché de nombreux types de drogues synthétiques aux apparences, compositions chimiques et substances addictives variées, qui attirent les jeunes.

Plus alarmant encore, les drogues sont mélangées et emballées sous forme d’aliments et de boissons pour échapper aux forces de l’ordre, ce qui facilite le transport et la vente de drogues.

En ce qui concerne les méthodes spécifiques, d’après M. Quynh, les criminels écrasent de petites quantités de drogue (party pills), les mélangent dans du café moulu ou les dissolvent dans des boissons gazeuses et des sodas, puis les emballent dans des sacs ou des bouteilles pour les vendre aux clients. Ils mettent également de la marijuana dans des gâteaux et en font la publicité en ligne. Ils fabriquent également des drogues contenant des substances addictives et hallucinogènes déguisées en boissons ou en poudres alimentaires.

“La nouvelle génération de drogues a une production plus rapide et a un impact beaucoup plus important sur le corps humain que les drogues traditionnelles”, souligne le sous-colonel Bùi Duc Thiêm.

Selon le Docteur Lê Trung Tuân, de l’Institut de recherche sur la psychopathologie chez les usagers de drogues - PSD (Université des sciences sociales et humaines), la drogue qui affecte l’école constitue une menace pour toute la nation, avec de nombreux dangers cachés.

Au cours des dernières décennies, des centaines de nouvelles drogues sont apparues avec une toxicité plus forte, ayant la capacité de détruire le système nerveux et le cerveau, symptômes plus difficiles à traiter.

La consommation de drogues synthétiques provoque des changements de comportement dont une isolation de la famille, une perte ou une prise de poids injustifiée, des changements liés à l’hygiène ou à l’apparence personnelle, une confusion ou une désorientation, de la paranoïa, des troubles du sommeil.

Programme de prévention en milieu scolaire

Distribution de tracts pour sensibiliser les jeunes aux conséquences négatives des drogues à Bac Giang (Nord). 
Photo : VNA/CVN

La drogue se répand maintenant parmi les jeunes. Malheureusement, face à cette tendance, les enseignants et les parents d’élèves ne sont pas encore assez formés en matière de prévention. De plus, le contrôle des informations dans les médias laisse à désirer. Les jeunes peuvent accéder aux drogues sous de nombreuses formes, les acheter en ligne, dans les cafés ou les bars karaoké.

D’après M.Tuân, des études sur de nombreux modèles des États-Unis, de la France, de la Chine ou du Japon, menées par l’Institut de recherche sur la psychopathologie chez les usagers de drogues, montrent que le taux de toxicomanie est très faible dans certains pays, dont le Japon.

Ces pays disposent d’un programme de protection efficace avec des documents de sensibilisation au service de la prise de conscience des enseignants et des parents d’élèves : une barrière de défense solide composée de plusieurs niveaux peut se mettre en place avec beaucoup de solidarité pour protéger la jeune génération. C’est dans cette optique que le PSD, en coopération avec le ministère de l’Éducation et de la Formation, publie un ensemble de documents destinés aux élèves, étudiants, enseignants, gestionnaires et parents.

Chaque âge a une réflexion et une compréhension différentes. Par conséquent, ces supports pédagogiques sont élaborés en fonction de chaque groupe, des collégiens aux lycéens, et fournissent des connaissances appropriées. Ils aident les enseignants à découvrir précocement les signes de consommation de drogues chez les élèves et à identifier quelles drogues sont consommées, comment et à quelle fréquence.

Pour les parents, les documents leur permettent de détecter les signes : des bouteilles d’eau, des pailles, du papier déchiré et de prédire l’évolution de la consommation de drogues par leurs enfants. La détection précoce empêche les enfants de tomber dans la drogue.

Par ailleurs, le PSD propose aussi une psychothérapie pour les toxicomanes. Ces dix dernières années, environ 60% des toxicomanes ont été désintoxiqués après trois mois de soins thérapeutiques.

Huong Linh/CVN

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