"Donner pour recevoir", nouvelle maxime du volley-ball vietnamien

Auparavant, le volley-ball vietnamien sollicitait souvent des sportifs étrangers pour venir jouer au sein de la ligue nationale. Mais aujourd’hui, l’exode de jeunes "pépites" vietnamiennes vers des clubs étrangers est en passe d’inverser cette tendance.

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L’attaquant Ngô Van Kiêu relève le ballon dans sa zone sur les services.
Photo: CTV/CVN

l y a dix ans, Ngô Van Kiêu devenait le premier joueur de volley-ball vietnamien à partir pratiquer à l’étranger sous le maillot du club Samator Group, disputant le Championnat d’Indonésie. Pour parvenir à recruter l’attaquant N°1 du Vietnam d’alors, le club indonésien s’était engagé à lui verser un salaire mensuel de 2.000 dollars. Compensation supplémentaire, il a dû envoyer Affan et Ayif - deux piliers du club et de la sélection nationale indonésienne - évoluer dans le Championnat vietnamien au sein du club Sanest Khanh Hoà (Centre).

Inspiration pour la jeune génération

Cette histoire avait fait grand bruit au Vietnam et, de ce fait, contribué à changer les mentalités des officiels vietnamiens en charge de cette discipline. Concrètement, ils se sont peu à peu lancés dans le transfert de leurs joueurs à l’étranger, au lieu de recruter des joueurs issus de Thaïlande, d’Indonésie, de Chine, de Russie ou du Brésil pour les Championnats nationaux.

Après Ngô Van Kiêu, plusieurs volleyeurs vietnamiens ont reçu des offres de contrat pour aller démontrer l’étendu de leur talent en Thaïlande et à Taïwan (Chine). On trouve notamment Nguyên Thi Ngoc Hoa, Dô Thi Minh, Trân Thi Thanh Thúy, Nguyên Thi Kim Liên, pour ne citer qu’eux.

Aux dire d’experts, il s’agit d’un changement majeur pour le volley-ball vietnamien, après le fait d’éliminer les joueurs étrangers des tournois nationaux afin d’accorder plus de chance aux joueurs nationaux, décision qui a fait renaître la confiance chez les amoureux de ce sport.

Trân Thi Thanh Thúy, prodige du volley-ball vietnamien évoluant à l’étranger.
Photo: CTV/CVN

Mieux encore, sur la carte du volley-ball mondial, le Vietnam est de plus en plus reconnu, notamment après que la célèbre sportive Ngoc Hoa a été l’un des grands artisans de la victoire du club thaïlandais Bangkok Glass lors du Championnat d’Asie des clubs de volley-ball féminin 2015. Elle fut ainsi la première Vietnamienne à participer à cette compétition régionale.

Inspirée par les performances de Ngoc Hoa, Thanh Thúy a également obtenu de bons résultats lors du Championnat de Taïwan 2017. À 21 ans et du haut de ses 1,93 m, elle s’est déjà taillée une réputation solide auprès des "chasseurs de têtes" de plusieurs clubs étrangers en tant que joueuse professionnelle.

Entrer dans la cour des grands

Selon le secrétaire général de la Fédération vietnamienne de volley-ball, Lê Tri Truong, l’envoi de sportifs à l’étranger demeure une orientation en phase avec la tendance actuelle du développement du sport de haut niveau au Vietnam.

"Le volley-ball vietnamien s’efforce de devenir professionnel. Raison pour laquelle, en parallèle à la normalisation du système des tournois et des réglementations sur le transfert des joueurs ainsi qu’au renforcement de la qualité des clubs prenant part au Championnat national, le fait de créer des conditions de transfert favorables aux clubs de premier rang est très important", a-t-il estimé.

Et de continuer: "Le volley-ball vietnamien ne récolte que des avantages de cette situation dans laquelle ses sportifs peuvent de plus en plus facilement pratiquer à l’étranger".

D’après lui, les nouvelles visions et méthodes de travail des clubs comme Sanest Khanh Hoà, VTV Binh Diên Long An et Thông tin Liên Viêt Post Bank méritent d’être généralisées à l’ensemble du pays. En Asie du Sud-Est, la Thaïlande demeure l’un des pionniers en la matière. Elle envoie donc depuis longtemps ses joueurs dans des pays asiatiques et européens. Grâce à cela, le volley-ball thaïlandais se développe assez rapidement et est ainsi entré dans la cour des grands. À titre d’exemple, sa sélection nationale féminine a remporté à deux reprises le titre de champion d’Asie et participe souvent à la Coupe du monde de volley-ball.

Les Thaïlandais ont su "donner" pour "recevoir". Il s’agit d’un précieux enseignement pour le volley-ball de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie toute entière. En jouant à l’étranger, les sportifs peuvent emmagasiner de l’expérience pour les grands rendez-vous. Par ailleurs, en plus de profiter d’installations modernes, ils bénéficieront de méthodes d’entraînement émanant d’experts de classe mondiale.

Le volley-ball vietnamien tente actuellement de suivre les traces de la Thaïlande, bien qu’il soit un peu tard. La ligue nationale estime que les joueurs vietnamiens doivent se frotter plus souvent aux meilleurs spécialistes du monde afin de progresser et d’acquérir de l’expérience pour les grandes compétitions internationales.

Phuong Nga/CVN

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