Le gouvernement vietnamien affecte 273.000 milliards de dôngs, soit 12 milliards de dollars, au règlement des dettes publiques venant à échéance en 2016. Sont autorisés de nouveaux emprunts de 452.000 milliards de dôngs (20 milliards de dollars) afin de compenser, entre autres, un surcroît de dépenses budgétaires de 254.000 milliards de dôngs. Les emprunts sous forme d’obligations gouvernementales et dont les produits sont affectés à l’investissement s’élèvent à 60.000 milliards de dôngs, et ceux qui sont sous formes d’aide publique au développement et affectés au financement de collectivités locales et d’établissements publics, à 43.000 milliards. Enfin, les prêts effectués pour le règlement de la charge de la dette seront de 95.000 milliards de dôngs.
Le gouvernement réglera 12 milliards de dollars de dettes publiques en 2016. |
Photo : CTV/CVN |
Ce plan prévoit également la mobilisation de capitaux au Vietnam à hauteur de 336.000 milliards de dôngs, sous forme d’obligations du gouvernement, et d’emprunts de la Caisse d’assurance sociale et de la Compagnie de commercialisation de fonds publics (SCIC). Les économistes estiment que le Vietnam est capable de faire face à l'intégralité de ses dettes. Selon la Banque mondiale, l’endettement public représente 62,5% du PIB, et devrait atteindre 63,8% cette année puis 64,7% en 2018. Il s’agit, pour l’essentiel, de dettes à court terme.
De l’avis de l’économiste Vũ Dình Ánh, d’ici à 2018, les dettes publiques du Vietnam continueront de croître et pourraient bien approcher le plafond fixé par l’Assemblée nationale. «Le Vietnam est tout à fait capable de régler l'intégralité de ses dettes en principal et intérêts, même si celles-ci ont tendance à augmenter. Nous devons limiter les dépenses courantes, accélérer la réforme administrative et mieux gérer les investissements publics, ainsi que sensibiliser les collectivités locales à employer à meilleur escient les fonds empruntés», a-t-il ajouté.
Réduire le déficit, un impératif
Le ministère des Finances vient d’actualiser les rentrées et sorties du budget de l’État. Sur les six mois de l’année, les premières ont atteint 425.000 milliards de dôngs, représentant 42% des prévisions annuelles. Côté sorties, les dépenses de ces six premiers mois sont estimées à 508.500 milliards de dôngs, ce qui représente une augmentation de 4,7% sur un an et 39,9% des sorties de devises de l’année. Ainsi, l’excédent du rapport entre la recette et les dépenses du budget a dépassé 80.000 milliards de dôngs. Le budget a affecté ces rentrées à l’investissement et à la dette à hauteur de 74.500 milliards et 68.000 milliards de dôngs. Les dépenses pour l’administration publique, le développement socio-économique, ainsi que la défense et la sécurité, se sont élevées à 363.400 milliards de dôngs.
Les économistes estiment que le Vietnam est capable de faire face à l’intégralité de ses dettes. |
Dans un récent rapport publié par Fitch Ratings, les dettes publiques du Vietnam devraient passer à 53,7% du PIB en 2016. Elles devraient continuer d’augmenter sur le moyen terme, à moins d’instaures plus de rigueur dans les politiques de finances publiques. En 2015, l’endettement public est passé à 51,1% du PIB, contre 47,3% en 2014, soit davantage que la moyenne des pays notés «BB» qui est de 43,6%.
Selon Fitch, le déficit budgétaire devrait diminuer de 6,2% du PIB en 2014 à 5,8% en 2015. Les rentrées budgétaires avoisineraient 2% du PIB en 2015 en raison de recettes fiscales accrues. «Nous prévoyons que la majorité de l'excédent budgétaire de 2015 sera transférée à la consommation durant l'exercice en cours, donc le déficit budgétaire ajusté pourrait atteindre 6,5% du PIB en 2016», a indiqué Fitch.
Les efforts des gestionnaires pour ramener le déficit budgétaire en dessous de 4% du PIB dans la période 2016-2020 seront difficiles. Les notes de défaut émetteur (IDR) à long terme en devises étrangères et en dông sont de «BB-» avec une perspective stable, tandis que les notes des obligations Senior unsecured en devises étrangères et en dông demeurent à «BB-». Quant à la notation de crédit national, elle est maintenue à «BB--», et celle d'IDR à court terme en devises étrangères, à «B». Fitch a expliqué la raison du maintien de ses notes qui tient à des perspectives positives sur le plan macroéconomique. Il s’agit notamment d'une croissance sur le moyen terme malgré un endettement public élevé, de faibles réserves de change et des indicateurs structurels relativement faibles.
Thê Linh/CVN