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Ha thuong (Été bien-aimé) de Dô Xuân Tuyên. |
Photo : TN/CVN |
Né dans un village rural de la province de Bac Giang (Nord), l’artiste Dô Xuân Tuyên a une affection particulière pour les paysages rustiques et les décors de sa terre natale. C'est cette affection particulière qui l’a incité à créer des peintures fascinantes qui évoquent des sentiments nostalgiques chez les Vietnamiens.
Refléter des images populaires
Dans ses œuvres, des agriculteurs discutent paisiblement après une dure journée de travail dans les champs, tandis que des enfants jouent joyeusement à l’ombre d’un kapokier à fleurs rouges à l’entrée du village. Une série de peintures représente un espace confortable dans une cuisine rustique, où un chiot ou un chaton dorment près d’un poêle à bois.
"Comme le dit un dicton vietnamien :+ quê hương là chùm khế ngọt + (le pays natal est une grappe de caramboles sucrés). Ma patrie a nourri mon amour pour l’art", a partagé Tuyên.
Hanh phuc (Bonheur). |
Photo : TN/CVN |
Après avoir obtenu son diplôme d’une école de pédagogie en culture et art à Hanoï, au lieu de choisir de rester dans la capitale comme la plupart de ses amis, Tuyên est retourné dans son village natal et a ouvert une boutique de cadres et tableaux.
Lorsque la pandémie a frappé Bac Giang au milieu de l’année 2021, son entreprise s’est arrêtée. Pendant ces semaines de confinement, le jeune homme s’est remis à peindre pour passer le temps. "J’ai toujours eu une grande passion pour la photo et j’ai capturé de nombreuses scènes de mon pays natal avec l'idée qu'un jour j'en ferais des peintures", a-t-il déclaré.
Huong quê (Parfum du pays natal). |
Photo : TN/CVN |
"Être coincé à la maison en raison de la pandémie m’a fourni l’occasion idéale de concrétiser ce plan. Lorsque j’ai peint ces œuvres représentant mon pays natal, j’ai ressenti une attirance à la fois étrange et captivante. J’ai progressivement réduit ma concentration sur mon commerce et, depuis le début de cette année, je me consacre entièrement à la peinture", a- t-il rappelé.
Les peintures de Tuyên reflètent des images populaires très vivaces dans la mémoire de chaque Vietnamien, en particulier ceux qui ont grandi dans les zones rurales du Nord. Il peut s’agir d’un talus, de cerfs-volants, d’une petite cuisine avec de la suie noire sur les murs ou d’un treillis de courges dans le jardin.
"Les scènes que je peins sont réalistes, je dois donc les représenter d’une manière qui semble authentique, comme les gens les ont connues dans la vraie vie. Cependant, je dois toujours m’assurer qu'ils puissent les reconnaître comme des peintures et non comme des photographies", a-t-il partagé.
L’un des plus grands défis de Tuyên dans la peinture de paysages ruraux est la disponibilité en scènes authentiques. Le développement de l’économie a progressivement modifié les paysages de la campagne traditionnelle, rendant plus difficile la recherche de scènes d'autrefois. "Dans certaines œuvres, j’ai utilisé des références provenant de plus de 30 sources différentes pour reconstituer des scènes", a-t-il fait savoir.
L’image du pot en fonte
No âm (Complet et confortable). |
Photo : TN/CVN |
Selon lui, pour créer des peintures émouvantes, l’artiste doit ressentir des émotions et peindre avec la plus grande passion. "Mes expériences de vie m’ont aidé à comprendre les détails, les activités et les paysages que je veux représenter, ce qui donne du sens et du dynamisme aux œuvres", a-t-il déclaré.
Un objet particulier qui apparaît régulièrement dans ses peintures est le pot en fonte. Cependant, dans chaque tableau, aucun n'est identique. "La marmite en fonte était autrefois surnommée le "cuiseur à riz national". Avant que les cuiseurs à riz électriques ne soient disponibles, presque tous les ménages campagnards en possédaient un. Ma famille ne faisait pas exception, et c’était même un héritage précieux transmis par mon grand-père à ma mère. Pour cette raison, j’ai un lien émotionnel particulier avec cet objet", a-t-il déclaré.
L’artiste a également présenté ses œuvres à de nombreuses communautés artistiques en ligne et a reçu de nombreuses félicitations. La quarantaine de tableaux qu’il a peints ces deux dernières années depuis la pandémie ont tous trouvé preneurs.
"Dans ces peintures, je retourne à mon enfance à l’âge de cinq ou sept ans, et à ces après-midi d’été où je ne faisais pas de sieste et jouais avec des amis à l’entrée du village", a partagé Hoàng Linh, 40 ans, de Hanoï.
"Je me souviens très bien des moments où je me blottissais avec mes parents autour du feu lors des frimas d'hiver, aux côtés de tous les objets bien-aimés dans notre maison traditionnelle à toit de tuiles. Je suis reconnaissant à l’artiste d’avoir représenté cette campagne de manière si réaliste", a-t-elle ajouté.
Thuy Hà/CVN