À l’inverse des mannequins qui défilent sur le podium, elles peuvent bavarder avec les clients et même répondre au téléphone. |
La présence de mannequins vivants dans les vitrines est encore assez récente au Vietnam. On les trouve surtout dans les grandes villes. Comme de nombreux commerces dans le monde, ceux qui se lancent dans cette solution coûteuse désirent avant tout se distinguer de la concurrence.
La rue Hàng Bông, en plein cœur de Hanoi, est animée tous les soirs. Les boutiques de prêt-à-porter y sont nombreuses. Pourtant, en passant entre 19h00 et 21h00, l’une d’entre elles retient particulièrement l’attention. Derrière sa vitrine, ses deux mannequins en tenue de soirée ne sont pas immobiles. Exit le plastique. Elles sont en chair et en os. Et elles saluent, le sourire aux lèvres, les badauds qui s’arrêtent ou qui entrent.
Nous allons à leur rencontre. Kiêu My et Hiên Thanh sont étudiantes à l’École du tourisme de Hanoi. Elles ont été recrutées il y a trois mois dans cette boutique. Selon elles, le travail consiste simplement à présenter avec charme la nouvelle collection derrière la vitrine. «C’est très différent du mannequin froid qui défile sur le podium. Je peux sourire, bavarder avec les clients et même répondre au téléphone quand mes amis m’appellent. Mais le plus important, il me faut bouger pour me distinguer des mannequins en plastique et captiver l’attention des clients potentiels», commente l’un d’entre elles.
Bon filon pour l’employée et l’employeur
Le travail consiste simplement à présenter avec charme la nouvelle collection derrière la vitrine. |
La boutique qui a recruté ces deux jolies jeunes femmes est spécialisée dans le design des robes de soirée et de mariage. D’après la gérante, les mannequins vivants sont une solution osée mais efficace pour attirer l’attention des passants. Les badauds sont parfois nombreux à s’arrêter devant. Beaucoup d’entre eux se transforment d’ailleurs en photographes et en font profiter leurs amis des réseaux sociaux. Une véritable opération marketing. Prochainement, la boutique va ouvrir une nouvelle enseigne dans la rue Mai Hac Dê.
Pour Hiên Thanh et Kiêu My, adeptes de la mode, ce métier leur sied à ravir. «Présenter chaque jour une nouvelle robe de la collection, c’est très agréable», indique Kiêu My qui souligne aussi que pour être recrutée à long terme, il lui faudra un brin de patience et une bonne dose d’aplomb. «Ce n’est évident pour une jeune fille. Les yeux sont braqués sur moi et je dois quand même toujours rester souriante», confie Hiên Thanh. Mais c’est un travail partiel, qui n’influence par ailleurs pas leurs études car elles ne passent que deux heures par soir derrière la vitrine. Pour une rémunération somme toute confortable. Entre 1,2 et 1,5 million de dôngs par mois. Histoire de se faire un peu plaisir.
Texte et photos : Linh Thao/CVN