>>Le spectacle "Nón" 2016 bientôt sur les planches
>>L’héritage inestimable de l’école Phuc Giang
>>L’œuvre de cirque Mon village bientôt rejouée
Une pièce de châu van se produise sur le trottoir d'une rue dans le vieux quartier de Hanoi. |
Photo : Vietnamnet/CVN |
Le chant rituel du châu van est sorti des cérémonies de possession d’esprit du culte de la Sainte-Mère pour atterrir au milieu de l’ancien quartier de Hanoi. Son public ne se limite plus aux personnes âgées et à ceux qui restent contre vents et marées attachés aux valeurs traditionnelles. Aujourd’hui, le châu van attire même des touristes étrangers et beaucoup de jeunes.
L’artiste Nguyên Thi Diêu Hông s’en réjouit : «C’est un chant accompagné de danse qui est en soi quelque chose de divin. Je suis heureuse de constater qu’il est aimé non seulement des vieux, mais aussi des jeunes.»
Avec un décor minimaliste, des chanteurs de xâm se produisent avec une vièle à deux cordes et quelques instruments de percussion rudimentaires. Leurs chants ramènent les spectateurs vers le début du XXe siècle lorsque leurs ancêtres chantaient pour gagner leur vie au pied des banians ou dans les marchés. Cao Thu Hà, une visiteuse : «Ces sons vivants et authentiques viennent directement d’instruments de musique traditionnelle. Impossible de décrire le plaisir de les écouter, comme ça, en direct!».
Des chanteurs de xâm se produisent avec une vièle à deux cordes et quelques instruments de percussion rudimentaires. |
Photo : CTV/CVN |
Ce sont des groupes d’amateurs de musique traditionnelle qui sont à l’origine de ces premiers concerts vespéraux dans l’ancien quartier. Ils n’avaient aucun autre objectif que de mettre en valeur le patrimoine musical traditionnel. Leur enthousiasme a contaminé d’autres organisations, qui disposent de moyens plus importants pour faire quelque chose de plus conséquent.
Depuis 2015, le groupe Dông Kinh cô nhac collabore avec le comité de gestion de l’ancien quartier de Hanoi pour organiser, tous les mois, un programme intitulé «Histoire musicale de l’ancien quartier». Plusieurs artistes de renom participent comme les chanteurs artistes du peuple Xuân Hoach, Thanh Hoài ou le musicien Dang Công Hung. Le répertoire est traditionnel, évidemment, mais la façon des artistes de se produire aussi. Assis sur des nattes de souchet, ils jouent de la musique et chantent sans micro ni amplificateur. Dang Xuân Khuê, un amateur de musique traditionnel : «Leurs chants me vont droit au cœur. Seuls les vrais artistes du peuple sont capables de provoquer pareilles émotions!»
Si la musique, dans le sens le plus général du terme, utilise le son pour exprimer les sentiments de l’homme, la musique traditionnelle, elle, utilise le son pour exprimer l’âme, la culture et l’intelligence d’un peuple. Alors si vous avez l’occasion de visiter l’ancien quartier de Hanoï, faites-donc en sorte de vous y attarder le temps d’un soir de week-end, pour voir comment l’âme des Vietnamiens d’antan a été préservée jusqu’à ce XXIe siècle.
VOV/VNA/CVN