>>À la découverte des maisons en palmier d’eau de Câm Thanh
Lê Công Thành, 77 ans, domicilié dans le quartier Thanh Nhut de la commune de Câm Thanh, est propriétaire de ce type de chaumière. Tout autour de sa modeste demeure, on contemple environ 500 m2 de nypa. «Tricotant» avec agilité et d’une main adroite ces larges gerbes de feuilles de nypa, il commente : «Sur chaque parcelle de 500 m2, quelque 2.500 nypas ont été plantés par mon grand-père. C’est notre gagne-pain».
Des resort inspirés de ces chaumières
Lê Công Thang a 40 ans. Il est le fils de l’octogénaire et, ces dernières années, il a accueilli de très nombreux touristes qui ont visité sa maison. Parmi ces derniers se trouvait le représentant d’un resort connu de Dà Nang (Centre). À la suite de cette visite, il lui a commandé une chaumière pour en faire un débit de boissons.
«J’ai hoché la tête, tout en hésitant parce qu’il me fallait un peu de temps pour étudier cette commande peu banale et pour un lieu éloigné», a indiqué M. Thang.
Pour réaliser ce projet, il a mobilisé ses collègues expérimentés et une maison de 100 m2 a été achevée en 15 jours. Son ouvrage eut tout de suite du succès et fit l’admiration des touristes. C’est ainsi que le nom de «Chaumière de Câm Thanh» s’est popularisé en peu de temps et un peu partout à Dà Nang, puis à Hôi An…
 |
| Lê Công Thành, 77 ans, domicilié dans la province de Quang Nam (Centre), est propriétaire des chaumières. |
On en compte aussi une à Buôn Ma Thuôt (hauts plateaux du Centre) depuis l’année dernière. M. Thang n’en est pas peu fier : «Les préparatifs comprenant la sélection du bambou, du nypa et du rotin… nécessitent environ une quinzaine de jours. J’ai fait transporter tout ça par camions et notre bâtiment a pris forme. Il a coûté 80 millions de dôngs».
Grâce à cet engouement, ses revenus ont connu une nette augmentation. Selon lui, en moyenne, une maison à feuilles de 100 m2 coûte d’entre 50 et 70 millions de dôngs. Certaines, plus élaborées, peuvent atteindre les 200 millions de dôngs.
Nos chaumières à l’étranger
C’est Lê Liêu, domicilié dans la commune de Câm Châu, qui est à l’origine de l’exportation de ces maisons. Au départ, il était très prudent. C’est par l’intermédiaire de M. Hung, guide touristique de Dà Nang, et d’un groupe venu des États-Unis que tout a commencé.
«Après avoir visité ma maison, une sensation de fraîcheur a envahi les visiteurs. Je leur ai expliqué que la maison était aussi fraîche en été qu’en hiver grâce aux troncs de nypa qui sont très résistants à la chaleur et sont capables de moduler l’atmosphère. C’est ainsi qu’une première maison à feuilles de 30 m2 est partie loin d’ici», se souvient M. Liêu. «Ensuite, quelques autres ont suivi aux États-Unis. On retrouve aujourd’hui mes créations au Japon et au Proche-Orient», ajoute-t-il avec joie.
Tout comme M. Liêu, Vo Tân Muoi, 70 ans, et son fils, Vo Tân Tân, du quartier Thanh Nhi de la commune de Câm Thanh, sont des artisans renommés. Eux aussi ont vendu leurs chaumières, mais du côté de… Singapour.
Selon M. Muoi, la particularité des chaumières «made in Câm Thanh», en dehors du fait qu’elles sont conçues en nypas du jardin de Bay Mâu, réside dans le fait qu’elles ne nécessitent pas de métaux. «L’introduction de fer ou d’acier dans la maison signe sa mort», a expliqué M. Muoi.
Pour satisfaire les demandes de ses clients, ces artisans sont obligés de se perfectionner sans cesse en utilisant les ressources d’Internet en matière de design afin de créer des chaumières originales, sinon exceptionnelles.
Truong Giang/CVN